L'opération était-elle préparée depuis longtemps ?
Baptisée "Plomb durci", l'opération militaire lancée, samedi 27 décembre, par les forces armées israéliennes en réponse aux tirs de roquettes du mouvement islamiste Hamas à Gaza est la plus meurtrière sur ce territoire depuis la guerre des six jours en 1967. Les attaques aériennes, menées avec des F-16 et des drones, se poursuivaient lundi. Au moins 300 personnes ont été tuées et plus de 1 400 blessées, selon des sources palestiniennes. Contrairement à la guerre qui a opposé Israël au Hezbollah libanais en 2006, cette offensive militaire a été soigneusement préparée par les services israéliens, tant en ce qui concerne l'aspect militaire que le calendrier.
Dès lors que la trêve entre le Hamas et Israël n'a pas été reconduite, le 19 décembre, les préparatifs semblaient sur les rails. Les plus hauts représentants du gouvernement du premier ministre, Ehoud Olmert, s'étaient retrouvés dans un premier temps lors d'une réunion de cabinet, où le lancement des opérations a été laissé aux soins de M. Olmert et de son ministre de la défense, Ehoud Barak. Mais une offensive d'envergure restait à ce stade théorique. Même les médias israéliens, habituellement bien informés des manœuvres militaires, ne semblaient pas croire que le gouvernement passablement affaibli de M. Olmert lancerait une offensive d'envergure. Finalement, croit savoir le Guardian, le feu vert de l'opération a été donné vendredi matin et les attaques ont commencé vingt-quatre heures plus tard.
Tout cela a contribué à l'effet de surprise, qui a été, semble-t-il, total côté palestinien. "Le Hamas n'avait même pas annulé une cérémonie de fin de cours pour élèves policiers à Gaza", note par exemple Le Figaro. La plupart des personnes tuées l'ont été lors des premiers raids et, selon l'ONU, il s'agirait en majorité de policiers du Hamas.
Les services israéliens ont également soigneusement préparé la propagande, rapporte le Guardian. Avant l'intervention, plusieurs responsables avaient tenu des propos similaires à ceux de M. Olmert, qui, dans un appel aux habitants de Gaza diffusé sur la chaîne Al-Arabiya, demandait aux Gazaouïs de se détourner du mouvement islamiste. Depuis, le mot d'ordre de l'état-major israélien est résumé par Ehoud Barak : "Tout ce qui se passe à Gaza est la faute du Hamas."
Dès lors que la trêve entre le Hamas et Israël n'a pas été reconduite, le 19 décembre, les préparatifs semblaient sur les rails. Les plus hauts représentants du gouvernement du premier ministre, Ehoud Olmert, s'étaient retrouvés dans un premier temps lors d'une réunion de cabinet, où le lancement des opérations a été laissé aux soins de M. Olmert et de son ministre de la défense, Ehoud Barak. Mais une offensive d'envergure restait à ce stade théorique. Même les médias israéliens, habituellement bien informés des manœuvres militaires, ne semblaient pas croire que le gouvernement passablement affaibli de M. Olmert lancerait une offensive d'envergure. Finalement, croit savoir le Guardian, le feu vert de l'opération a été donné vendredi matin et les attaques ont commencé vingt-quatre heures plus tard.
Tout cela a contribué à l'effet de surprise, qui a été, semble-t-il, total côté palestinien. "Le Hamas n'avait même pas annulé une cérémonie de fin de cours pour élèves policiers à Gaza", note par exemple Le Figaro. La plupart des personnes tuées l'ont été lors des premiers raids et, selon l'ONU, il s'agirait en majorité de policiers du Hamas.
Les services israéliens ont également soigneusement préparé la propagande, rapporte le Guardian. Avant l'intervention, plusieurs responsables avaient tenu des propos similaires à ceux de M. Olmert, qui, dans un appel aux habitants de Gaza diffusé sur la chaîne Al-Arabiya, demandait aux Gazaouïs de se détourner du mouvement islamiste. Depuis, le mot d'ordre de l'état-major israélien est résumé par Ehoud Barak : "Tout ce qui se passe à Gaza est la faute du Hamas."
Quels étaient les objectifs d'Israël ?
Officiellement, l'objectif principal de l'armée israélienne était de faire cesser les tirs en direction du sud d'Israël, qui se sont accrus régulièrement depuis le début du mois de novembre. Depuis samedi, les groupes islamistes basés à Gaza ont tiré près de 150 roquettes sur Israël, soit beaucoup moins que ce qu'attendait le ministère de la défense israélien. Ce qui ne veut pas forcément dire que l'opération a été un succès, ou que l'ensemble des structures du Hamas ont été touchées, souligne Haaretz. "Le Hamas pourrait attendre le bon moment pour mener une grosse attaque contre Israël", estime le quotidien israélien.
Officieusement, il s'agit également pour Israël de frapper un grand coup contre le Hamas, que les autorités israéliennes voudraient voir disparaître de la scène politique palestinienne. Le général Yoav Galant, commandant de la région Sud, ne prend pas de pincettes : il s'agit de "renvoyer la bande de Gaza des décennies en arrière en terme de capacité militaire, en faisant le maximum de victimes chez l'ennemi et le minimum au sein des forces armées israéliennes". "L'objectif réaliste de n'importe quelle opération militaire n'est pas le départ du Hamas, mais plutôt le sapage de ses capacités militaires et l'affaiblissement de son pouvoir", ajoute l'analyste Alex Fishman dans le Yediot Aharonot. Mais là aussi, il est trop tôt pour tirer des conclusions. "L'aile militaire du Hamas n'a pas été détruite, constate Alex Fishman, mais simplement déstabilisée (...). Un des scénarios envisagés par l'armée est identique à la situation actuelle. Et dans celui-là, le Hamas se redresse."
Officieusement, il s'agit également pour Israël de frapper un grand coup contre le Hamas, que les autorités israéliennes voudraient voir disparaître de la scène politique palestinienne. Le général Yoav Galant, commandant de la région Sud, ne prend pas de pincettes : il s'agit de "renvoyer la bande de Gaza des décennies en arrière en terme de capacité militaire, en faisant le maximum de victimes chez l'ennemi et le minimum au sein des forces armées israéliennes". "L'objectif réaliste de n'importe quelle opération militaire n'est pas le départ du Hamas, mais plutôt le sapage de ses capacités militaires et l'affaiblissement de son pouvoir", ajoute l'analyste Alex Fishman dans le Yediot Aharonot. Mais là aussi, il est trop tôt pour tirer des conclusions. "L'aile militaire du Hamas n'a pas été détruite, constate Alex Fishman, mais simplement déstabilisée (...). Un des scénarios envisagés par l'armée est identique à la situation actuelle. Et dans celui-là, le Hamas se redresse."
Une intervention terrestre est-elle inévitable ?
Si le gouvernement israélien assure qu'il n'envisage pas un retour à une occupation de la bande de Gaza, comme ce fut le cas de 1967 à 1995, la possibilité que l'armée de terre investisse le territoire est bel et bien réelle. Ehoud Barak a prévenu qu'il est prêt à "élargir et intensifier les opérations à Gaza autant que nécessaire", n'écartant aucun scénario. L'annonce que le secteur frontalier longeant la bande de Gaza a été décrété "zone militaire fermée", lundi, pourrait être le prélude à un mouvement de troupes terrestres. D'autant que des blindés et des renforts d'infanterie, ainsi que 6 500 réservistes, sont également mobilisés sur demande du gouvernement. Une décision coûteuse, puisqu'elle s'élèverait à près de 3 millions de shekels (550 000 euros) par jour, selon la presse israélienne.
Reste maintenant à savoir si l'armée israélienne optera pour une opération terrestre d'envergure, ou s'il va s'agir d'opérations ponctuelles en bordure de la bande de Gaza pour "nettoyer" les sites de lancement de roquettes, ce que les attaques aériennes peuvent difficilement faire. Comme le notent plusieurs analystes, de telles options laisseraient les soldats vulnérables à des attaques de type guérilla de la part du Hamas, et d'autres groupes similaires comme le Djihad islamique. Le fait de considérer aussi ouvertement une intervention terrestre, même si elle n'est pas de grande envergure, semble également découler directement de l'échec subi au Liban, où les forces aériennes avaient été privilégiées.
Le Monde.fr
Reste maintenant à savoir si l'armée israélienne optera pour une opération terrestre d'envergure, ou s'il va s'agir d'opérations ponctuelles en bordure de la bande de Gaza pour "nettoyer" les sites de lancement de roquettes, ce que les attaques aériennes peuvent difficilement faire. Comme le notent plusieurs analystes, de telles options laisseraient les soldats vulnérables à des attaques de type guérilla de la part du Hamas, et d'autres groupes similaires comme le Djihad islamique. Le fait de considérer aussi ouvertement une intervention terrestre, même si elle n'est pas de grande envergure, semble également découler directement de l'échec subi au Liban, où les forces aériennes avaient été privilégiées.
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