Louange à Dieu, le Clément, le Très-Miséricordieux. Paix, grâce et bénédictions sur Muhammad, Messager de Dieu, et sur sa famille et ses compagnons.
Au moment où des extrémistes s’expriment avec violence et usent de tous moyens pour exacerber les tensions et attiser les peurs et la haine, les croyants que nous sommes devons assumer notre rôle de témoins. Par notre engagement nous entendons contribuer humblement à peser sur le cours dramatique des événements dans le sens du bien : « Nous avons fait de vous une communauté éloignée des extrêmes pour que vous soyez témoins parmi les hommes et que le Prophète soit témoin parmi vous. » (Coran, s. 2, v. 143)
Nous constatons avec souffrance que, dans de nombreuses parties du monde touchées par des conflits et des violences de diverses sortes, la paix est attaquée, la vie des personnes est menacée et le respect de la dignité humaine est bafoué. Ces violences font des milliers de victimes, jettent des milliers de réfugiés dans des camps et propagent la terreur au sein de nombreuses sociétés.
Notre souffrance est d’autant plus grande que certaines de ces violences sont commises par des individus qui affichent leur référence à l’islam et confisquent son langage.
Notre souffrance est grande de voir certains de nos concitoyens nous sommer de nous désolidariser du terrorisme comme si nous pourrions en être solidaires !
Notre souffrance est grande face au discours des professionnels de l’amalgame et de la surenchère qui veulent laisser s’installer l’idée que notre religion puisse produire la violence et le terrorisme.
Mais nous accueillons dans l’apaisement et la sérénité les déclarations de toutes les forces vives de notre pays qui refusent l’amalgame, rejettent la division, exigent la reconnaissance mutuelle et ouvrent pour construire l’unité et la paix et favoriser la fraternité et la solidarité dans notre pays.
Nous devons œuvrer par le témoignage de la foi que nous portons et des valeurs qui nous animent, afin d’éclairer et d’apaiser les esprits et les cœurs face à la peur et à l’incompréhension qui peuvent naître dans la confusion des conflits, des guerres des ignorances.
Ces valeurs qui fondent notre religion et que nous partageons avec tant d’autres, croyants et non croyants, malgré leur évidence, ont besoin d’être sans cesse rappelées et réaffirmées :
1. La miséricorde est l’essence du message prophétique
« Et Nous ne t’avons envoyé qu’en miséricorde pour tous les univers. » (Coran, s. 21, v. 107)
2. La vie humaine, comme la dignité humaine, est une et indivisible :
« Quiconque tue un être humain non coupable de meurtre ou de sédition sur la Terre est considéré comme le meurtrier de l’humanité tout entière. Quiconque sauve la vie d’un seul être humain est considéré comme ayant sauvé la vie de l’humanité tout entière ! » (Coran, s. 5, v. 32)
« Certes, Nous avons rendu dignes tous les fils d’Adam. » (Coran, s. 17, v. 70)
3. La liberté religieuse, dont découle la pluralité religieuse dans nos sociétés, est une volonté divine comme le stipule le verset : « Nulle contrainte dans la religion. » (Coran, s. 2, v. 256)
C’est aussi le message adressé par Dieu au Prophète Muhammad et à travers lui à tout musulman : « Si ton Seigneur l’avait voulu, tous ceux qui sont sur la Terre auraient adhéré à ton message. Est-ce à toi donc, Prophète, de contraindre les gens à y adhérer ? » (Coran, s. 10, v. 99)
4. Être implacable à l’égard de l’injustice. Celle-ci ne saurait être justifiée ni excusée même dans les pires situations d’adversité :
« Dieu ne vous défend pas d’être bons et équitables envers ceux qui ne vous attaquent pas à cause de votre religion et qui ne vous expulsent pas de vos foyers. Dieu aime ceux qui sont équitables. » (Coran, s. 8, v. 60)
« Et ne laissez point la haine et l’animosité que vous opposent certaines personnes vous inciter à être injustes. Restez justes ; c’est cela qui vous préservera. » (Coran, s. 5, v. 8)
5. La paix est la règle, la violence est l’exception, un incendie qui doit être éteint au plus vite :
« Toutes les fois qu’ils allument un feu pour la guerre, Dieu l’éteint. Ils s’efforcent de semer le désordre sur la Terre. Dieu n’aime pas les semeurs de désordre. » (Coran, s. 5, v. 64)
L’autorisation faite aux croyants de se défendre contre les agresseurs ne relève que du devoir d’assistance aux personnes en danger : « N’agressez point, Dieu n’aime pas les agresseurs. » (Coran, s. 2, v. 190)
« Ceux qui ont été l’objet d’une agression, parce qu’ils ont été injustement traités, sont autorisés à se défendre. (…) Si Dieu ne repoussait pas certains hommes par d’autres, les cloîtres auraient assurément été démolis, ainsi que les églises, les synagogues et les mosquées où le nom de Dieu est souvent mentionné. » (Coran, s. 22, v. 39-40)
« Si après t’avoir agressé, ils penchent pour la paix, fais de même en te confiant à Dieu, (…). Même si − par leur demande de la paix − ils ne cherchent qu’à te tromper, donne la paix et qu’il te suffise d’avoir Dieu avec toi ! » (Coran, s. 8, v. 61-63)
Ces messages coraniques ont trouvé toute leur résonance dans la tradition vivante du Prophète Muhammad (PBSL) :
• Dès son arrivée à Médine, il fait rédiger un pacte définissant les règles du vivre-ensemble entre tous les citoyens de la ville et ses environs de diverses confessions. Les traditionalistes rapportent d’innombrables gestes d’amitié qu’a eus le Prophète avec notamment son voisin limitrophe de confession juive.
• Après le premier conflit imposé au Prophète Muhammad (PBSL) par ses ennemis et qu’il eut fait des prisonniers parmi eux. À ces derniers dont les mains étaient entachées du sang des croyants, le Prophète avait proposé la liberté contre un seul service : apprendre à lire et à écrire à dix jeunes enfants !
• Le Prophète Muhammad (PBSL) a accueilli les chrétiens de Najrane (venus du sud de l’Arabie) à l’intérieur de la mosquée de Médine (deuxième des hauts lieux saints de l’islam), et leur a permis d’y célébrer leur culte.
• Au passage d’un cortège funéraire juif, le Prophète Muhammad (PBSL) qui était assis s’est mis debout. Un de ses disciples lui fit remarquer qu’il s’agissait d’une dépouille juive. Le Prophète lui répondit : « Et alors ! Ne s’agit-il pas d’une âme ? » (hadith rapporté par al Bukhari).
Le Prophète Muhammad (PBSL) a été injurié de son vivant et qualifié de sorcier, de possédé, de menteur pour ne citer que ce que le Coran lui-même nous apprend dans plusieurs de ses chapitres.
Devant la violence des propos tenus à son égard, Dieu s’adressa à lui en ces termes : « Nous savons bien que leurs dénigrements t’oppressent le cœur. Célèbre donc les louanges de ton Seigneur et sois du nombre de ses fidèles adorateurs ! » (Coran, s. 15, v. 97-99). C’est une invitation à opposer aux dénigrements la prière et les louanges du Seigneur et non le dénigrement ni la violence.
La tradition, quant à elle, raconte que le Prophète, injurié par les polythéistes en l’appelant par « modammam » (un mot arabe à connotation très négative), souriait et leur répondait que celui qu’ils appelaient « modammam » n’était pas lui.
Aujourd’hui, certains extrémistes veulent que ces textes, ces faits, ces traditions opposables à tous, n’aient pas existé pour faire dire à l’islam ce qui leur permet d’assouvir leurs desseins et afficher leur mépris profond à la vie et à la dignité humaine.
Face à cela, nous avons l’obligation de résister à ces idéologies qui veulent dévoyer notre religion et notre foi pour en faire un étendard de la haine de l’Autre. Nous devons résister face à ceux qui veulent choisir la facilité et sombrer dans l’amalgame et la surenchère. Notre Prophète a été, de son vivant, cible de campagnes de dénigrements, de caricatures verbales insultantes et d’injustices. À cela il a opposé Pardon, Miséricorde et Amour. C’est cette voie, la seule que Dieu nous a indiquée, que nous devons emprunter.
Prière de la fin
Louange à Allah le Très-Miséricordieux, paix et bénédictions soient sur le Messager d’Allah Sidna Muhammad (…). Que le Très Miséricordieux préserve toute l’humanité des malheurs que des hommes sont capables de faire subir à leurs prochains par haine et par ignorance. Que la France vive heureuse et prospère. Qu’elle soit forte et grande par l’union et la concorde. Seigneur, regarde avec bienveillance notre pays, la France.
Au moment où des extrémistes s’expriment avec violence et usent de tous moyens pour exacerber les tensions et attiser les peurs et la haine, les croyants que nous sommes devons assumer notre rôle de témoins. Par notre engagement nous entendons contribuer humblement à peser sur le cours dramatique des événements dans le sens du bien : « Nous avons fait de vous une communauté éloignée des extrêmes pour que vous soyez témoins parmi les hommes et que le Prophète soit témoin parmi vous. » (Coran, s. 2, v. 143)
Nous constatons avec souffrance que, dans de nombreuses parties du monde touchées par des conflits et des violences de diverses sortes, la paix est attaquée, la vie des personnes est menacée et le respect de la dignité humaine est bafoué. Ces violences font des milliers de victimes, jettent des milliers de réfugiés dans des camps et propagent la terreur au sein de nombreuses sociétés.
Notre souffrance est d’autant plus grande que certaines de ces violences sont commises par des individus qui affichent leur référence à l’islam et confisquent son langage.
Notre souffrance est grande de voir certains de nos concitoyens nous sommer de nous désolidariser du terrorisme comme si nous pourrions en être solidaires !
Notre souffrance est grande face au discours des professionnels de l’amalgame et de la surenchère qui veulent laisser s’installer l’idée que notre religion puisse produire la violence et le terrorisme.
Mais nous accueillons dans l’apaisement et la sérénité les déclarations de toutes les forces vives de notre pays qui refusent l’amalgame, rejettent la division, exigent la reconnaissance mutuelle et ouvrent pour construire l’unité et la paix et favoriser la fraternité et la solidarité dans notre pays.
Nous devons œuvrer par le témoignage de la foi que nous portons et des valeurs qui nous animent, afin d’éclairer et d’apaiser les esprits et les cœurs face à la peur et à l’incompréhension qui peuvent naître dans la confusion des conflits, des guerres des ignorances.
Ces valeurs qui fondent notre religion et que nous partageons avec tant d’autres, croyants et non croyants, malgré leur évidence, ont besoin d’être sans cesse rappelées et réaffirmées :
1. La miséricorde est l’essence du message prophétique
« Et Nous ne t’avons envoyé qu’en miséricorde pour tous les univers. » (Coran, s. 21, v. 107)
2. La vie humaine, comme la dignité humaine, est une et indivisible :
« Quiconque tue un être humain non coupable de meurtre ou de sédition sur la Terre est considéré comme le meurtrier de l’humanité tout entière. Quiconque sauve la vie d’un seul être humain est considéré comme ayant sauvé la vie de l’humanité tout entière ! » (Coran, s. 5, v. 32)
« Certes, Nous avons rendu dignes tous les fils d’Adam. » (Coran, s. 17, v. 70)
3. La liberté religieuse, dont découle la pluralité religieuse dans nos sociétés, est une volonté divine comme le stipule le verset : « Nulle contrainte dans la religion. » (Coran, s. 2, v. 256)
C’est aussi le message adressé par Dieu au Prophète Muhammad et à travers lui à tout musulman : « Si ton Seigneur l’avait voulu, tous ceux qui sont sur la Terre auraient adhéré à ton message. Est-ce à toi donc, Prophète, de contraindre les gens à y adhérer ? » (Coran, s. 10, v. 99)
4. Être implacable à l’égard de l’injustice. Celle-ci ne saurait être justifiée ni excusée même dans les pires situations d’adversité :
« Dieu ne vous défend pas d’être bons et équitables envers ceux qui ne vous attaquent pas à cause de votre religion et qui ne vous expulsent pas de vos foyers. Dieu aime ceux qui sont équitables. » (Coran, s. 8, v. 60)
« Et ne laissez point la haine et l’animosité que vous opposent certaines personnes vous inciter à être injustes. Restez justes ; c’est cela qui vous préservera. » (Coran, s. 5, v. 8)
5. La paix est la règle, la violence est l’exception, un incendie qui doit être éteint au plus vite :
« Toutes les fois qu’ils allument un feu pour la guerre, Dieu l’éteint. Ils s’efforcent de semer le désordre sur la Terre. Dieu n’aime pas les semeurs de désordre. » (Coran, s. 5, v. 64)
L’autorisation faite aux croyants de se défendre contre les agresseurs ne relève que du devoir d’assistance aux personnes en danger : « N’agressez point, Dieu n’aime pas les agresseurs. » (Coran, s. 2, v. 190)
« Ceux qui ont été l’objet d’une agression, parce qu’ils ont été injustement traités, sont autorisés à se défendre. (…) Si Dieu ne repoussait pas certains hommes par d’autres, les cloîtres auraient assurément été démolis, ainsi que les églises, les synagogues et les mosquées où le nom de Dieu est souvent mentionné. » (Coran, s. 22, v. 39-40)
« Si après t’avoir agressé, ils penchent pour la paix, fais de même en te confiant à Dieu, (…). Même si − par leur demande de la paix − ils ne cherchent qu’à te tromper, donne la paix et qu’il te suffise d’avoir Dieu avec toi ! » (Coran, s. 8, v. 61-63)
Ces messages coraniques ont trouvé toute leur résonance dans la tradition vivante du Prophète Muhammad (PBSL) :
• Dès son arrivée à Médine, il fait rédiger un pacte définissant les règles du vivre-ensemble entre tous les citoyens de la ville et ses environs de diverses confessions. Les traditionalistes rapportent d’innombrables gestes d’amitié qu’a eus le Prophète avec notamment son voisin limitrophe de confession juive.
• Après le premier conflit imposé au Prophète Muhammad (PBSL) par ses ennemis et qu’il eut fait des prisonniers parmi eux. À ces derniers dont les mains étaient entachées du sang des croyants, le Prophète avait proposé la liberté contre un seul service : apprendre à lire et à écrire à dix jeunes enfants !
• Le Prophète Muhammad (PBSL) a accueilli les chrétiens de Najrane (venus du sud de l’Arabie) à l’intérieur de la mosquée de Médine (deuxième des hauts lieux saints de l’islam), et leur a permis d’y célébrer leur culte.
• Au passage d’un cortège funéraire juif, le Prophète Muhammad (PBSL) qui était assis s’est mis debout. Un de ses disciples lui fit remarquer qu’il s’agissait d’une dépouille juive. Le Prophète lui répondit : « Et alors ! Ne s’agit-il pas d’une âme ? » (hadith rapporté par al Bukhari).
Le Prophète Muhammad (PBSL) a été injurié de son vivant et qualifié de sorcier, de possédé, de menteur pour ne citer que ce que le Coran lui-même nous apprend dans plusieurs de ses chapitres.
Devant la violence des propos tenus à son égard, Dieu s’adressa à lui en ces termes : « Nous savons bien que leurs dénigrements t’oppressent le cœur. Célèbre donc les louanges de ton Seigneur et sois du nombre de ses fidèles adorateurs ! » (Coran, s. 15, v. 97-99). C’est une invitation à opposer aux dénigrements la prière et les louanges du Seigneur et non le dénigrement ni la violence.
La tradition, quant à elle, raconte que le Prophète, injurié par les polythéistes en l’appelant par « modammam » (un mot arabe à connotation très négative), souriait et leur répondait que celui qu’ils appelaient « modammam » n’était pas lui.
Aujourd’hui, certains extrémistes veulent que ces textes, ces faits, ces traditions opposables à tous, n’aient pas existé pour faire dire à l’islam ce qui leur permet d’assouvir leurs desseins et afficher leur mépris profond à la vie et à la dignité humaine.
Face à cela, nous avons l’obligation de résister à ces idéologies qui veulent dévoyer notre religion et notre foi pour en faire un étendard de la haine de l’Autre. Nous devons résister face à ceux qui veulent choisir la facilité et sombrer dans l’amalgame et la surenchère. Notre Prophète a été, de son vivant, cible de campagnes de dénigrements, de caricatures verbales insultantes et d’injustices. À cela il a opposé Pardon, Miséricorde et Amour. C’est cette voie, la seule que Dieu nous a indiquée, que nous devons emprunter.
Prière de la fin
Louange à Allah le Très-Miséricordieux, paix et bénédictions soient sur le Messager d’Allah Sidna Muhammad (…). Que le Très Miséricordieux préserve toute l’humanité des malheurs que des hommes sont capables de faire subir à leurs prochains par haine et par ignorance. Que la France vive heureuse et prospère. Qu’elle soit forte et grande par l’union et la concorde. Seigneur, regarde avec bienveillance notre pays, la France.
Lire aussi :
Une de Charlie Hebdo : l’appel au calme du CFCM et de l'UOIF
Contre le terrorisme, une mobilisation sans précédent depuis 1945
Charlie Hebdo : le CFCM, l’UOIF et CCIF appellent à la marche nationale
Islamophobie : la peur s’empare des musulmans, le calme nécessaire
Attaque contre Charlie Hebdo : l’unanimité des musulmans face à l’horreur
Une de Charlie Hebdo : l’appel au calme du CFCM et de l'UOIF
Contre le terrorisme, une mobilisation sans précédent depuis 1945
Charlie Hebdo : le CFCM, l’UOIF et CCIF appellent à la marche nationale
Islamophobie : la peur s’empare des musulmans, le calme nécessaire
Attaque contre Charlie Hebdo : l’unanimité des musulmans face à l’horreur