Une expertise technique remettrait en cause les déclarations des policiers qui avaient affirmé rouler à une allure «normale» sirènes éteintes lors de la collision avec les deux adolescents tués en novembre. Le 25 novembre 2007 à Villiers-le-Bel, une voiture de police entrait en collision avec la moto de Mouhsin, 15 ans et Lakamy, 16 ans, provoquant la mort des deux adolescents, suivie de deux jours d'émeutes. Ce n'est pas «un banal accident», affirme aujourd'hui Jean-Pierre Mignard, l'avocat des familles des victimes, cité par lemonde.fr.
La «version anodine» du drame ne tient pas, affirme l'avocat sept mois après le début de l'enquête. Maître Mignard se dit convaincu qu'il pourrait y avoir eu «mise en danger délibérée de la vie d'autrui» du fait d'une conduite imprudente des policiers.
Dans leurs premières déclarations, les fonctionnaires de police affirmaient qu'ils roulaient à allure normale (entre 40 et 50 km/h), sirènes éteintes, au moment de l'accident. Mais pour Jean-Pierre Mignard, l'enquête contredit une partie de leurs dires sur deux points : l'allure de la voiture au moment du choc et le fait que les fonctionnaires se trouvaient en intervention.
L'avocat s'appuie sur une expertise technique, ordonnée par le juge d'instruction, qui précise les conditions de la collision. Selon les calculs de l'expert judiciaire, rapportés par maître Mignard, la voiture roulait en fait à 64,3 km/h au moment du choc et se trouvait en phase d'accélération. L'analyse des trajectoires des deux véhicules démontre aussi que c'est la voiture qui a percuté la moto de plein fouet alors que celle-ci arrivait par la gauche à une vitesse de 66km/h. Les deux jeunes ne portaient alors pas de casque.Autre conclusion : le manque de visibilité au carrefour a pu empêcher les policiers de voir le deux-roues des deux adolescents arriver.
L'avocat conteste aussi l'affirmation de l'équipage policier selon lequel il ne se trouvait pas en intervention au moment du choc. Ce 25 novembre 2007, l'un des fonctionnaire avait en effet répondu à un appel du centre d'information et de commandement à propos d'un vol. Il lui avait alors fait part de sa volonté «de se rapprocher des lieux». «Juridiquement, ils se trouvaient en opération de police judiciaire», et non en patrouille, soutient maître Mignard.
Et l'avocat parisien de conclure : «les policiers roulaient sans gyrophare et devaient donc respecter le code de la route. C'est au minimum une sérieuse infraction au code de la route avec mise en danger délibérée de la vie d'autrui». Il précise toutefois qu'à ce stade, «aucune indication ne montre que les policiers auraient volontairement percuté la moto».
Toujours selon lemonde.fr, l'avocat dénonce le comportement de la hiérarchie policière après l'accident. Selon lui, elle a cherché à «banaliser ce qui ne l'était pas». Dans son collimateur : les déclarations «assénées avec superbe» du directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Péchenard. Celui-ci avait décrit après le drame «un banal et tragique accident de la route» . Interrogé par lemonde.fr, il réaffirme : «l'enquête, en cours, ne laisse pas apparaître une responsabilité des policiers. Mais si, comme je l'ai toujours dit, les policiers ont fait une erreur et que la procédure le démontre, ils seront sanctionnés.»
La «version anodine» du drame ne tient pas, affirme l'avocat sept mois après le début de l'enquête. Maître Mignard se dit convaincu qu'il pourrait y avoir eu «mise en danger délibérée de la vie d'autrui» du fait d'une conduite imprudente des policiers.
Dans leurs premières déclarations, les fonctionnaires de police affirmaient qu'ils roulaient à allure normale (entre 40 et 50 km/h), sirènes éteintes, au moment de l'accident. Mais pour Jean-Pierre Mignard, l'enquête contredit une partie de leurs dires sur deux points : l'allure de la voiture au moment du choc et le fait que les fonctionnaires se trouvaient en intervention.
L'avocat s'appuie sur une expertise technique, ordonnée par le juge d'instruction, qui précise les conditions de la collision. Selon les calculs de l'expert judiciaire, rapportés par maître Mignard, la voiture roulait en fait à 64,3 km/h au moment du choc et se trouvait en phase d'accélération. L'analyse des trajectoires des deux véhicules démontre aussi que c'est la voiture qui a percuté la moto de plein fouet alors que celle-ci arrivait par la gauche à une vitesse de 66km/h. Les deux jeunes ne portaient alors pas de casque.Autre conclusion : le manque de visibilité au carrefour a pu empêcher les policiers de voir le deux-roues des deux adolescents arriver.
L'avocat conteste aussi l'affirmation de l'équipage policier selon lequel il ne se trouvait pas en intervention au moment du choc. Ce 25 novembre 2007, l'un des fonctionnaire avait en effet répondu à un appel du centre d'information et de commandement à propos d'un vol. Il lui avait alors fait part de sa volonté «de se rapprocher des lieux». «Juridiquement, ils se trouvaient en opération de police judiciaire», et non en patrouille, soutient maître Mignard.
Et l'avocat parisien de conclure : «les policiers roulaient sans gyrophare et devaient donc respecter le code de la route. C'est au minimum une sérieuse infraction au code de la route avec mise en danger délibérée de la vie d'autrui». Il précise toutefois qu'à ce stade, «aucune indication ne montre que les policiers auraient volontairement percuté la moto».
Toujours selon lemonde.fr, l'avocat dénonce le comportement de la hiérarchie policière après l'accident. Selon lui, elle a cherché à «banaliser ce qui ne l'était pas». Dans son collimateur : les déclarations «assénées avec superbe» du directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Péchenard. Celui-ci avait décrit après le drame «un banal et tragique accident de la route» . Interrogé par lemonde.fr, il réaffirme : «l'enquête, en cours, ne laisse pas apparaître une responsabilité des policiers. Mais si, comme je l'ai toujours dit, les policiers ont fait une erreur et que la procédure le démontre, ils seront sanctionnés.»