En 2015, musulmans et catholiques, encadrés par le Collectif Abraham de Massy, préparaient près de 1 200 colis, destinés à être distribués par le Secours islamique France à des détenus, à l’occasion du mois de Ramadan.
Les conflits internationaux ne cessent de pousser des populations à l’exode, laissant derrière elles familles, maisons, biens, pour sauver leur vie et celle de « leurs enfants, qui ne comprennent pas toujours ce qui leur arrive », relate Samira Alaoui, chargée de communication au Secours Islamique France (SIF).
Selon l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA), 79 914 demandes d’asile ont été enregistrées en 2015, avec une nette augmentation des demandes en provenance de Syrie (+ 64,2 %), du Soudan (+ 184 %), d’Irak (+ 254 %) et d’Afghanistan (+ 349,2 %). En 2015, 97 % des demandeurs d’asile syriens se sont vu octroyer une protection. Tous ces migrants se retrouvent « démunis et pour ceux qui sont de confession musulmane le jeûne du Ramadan peut être une épreuve supplémentaire difficile ». Isolés, vivant dans des conditions plus que précaires, ils ne peuvent que s’en remettre à l’aide d’associations et d’ONG qui tentent de leur faciliter le Ramadan.
Selon l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA), 79 914 demandes d’asile ont été enregistrées en 2015, avec une nette augmentation des demandes en provenance de Syrie (+ 64,2 %), du Soudan (+ 184 %), d’Irak (+ 254 %) et d’Afghanistan (+ 349,2 %). En 2015, 97 % des demandeurs d’asile syriens se sont vu octroyer une protection. Tous ces migrants se retrouvent « démunis et pour ceux qui sont de confession musulmane le jeûne du Ramadan peut être une épreuve supplémentaire difficile ». Isolés, vivant dans des conditions plus que précaires, ils ne peuvent que s’en remettre à l’aide d’associations et d’ONG qui tentent de leur faciliter le Ramadan.
Dans la « jungle » de Calais
En juillet 2015, le SIF s’est associé avec Médecins du monde, le Secours catholique Caritas France et Solidarités International pour venir en aide aux migrants installés dans la « jungle » de Calais.
Le Secours islamique France distribue des colis alimentaires auprès des réfugiés à l'occasion du mois de Ramadan, à Calais.
Tandis que le Secours islamique distribuait 3 000 colis alimentaires et que Médecins du monde déployait des cliniques mobiles, Solidarités International distribuait des kits d’hygiène et le Secours catholique dépêchait une équipe de bénévoles pour construire avec les exilés des abris et des cuisines collectives.
L’opération de « solidarité à Calais sera renouvelée cette année », annonce Samira Alaoui. Par ailleurs, 50 réfugiés, « des Soudanais, des Égyptiens, des Pakistanais et des Syriens, ont été orientés par l’OFPRA vers Massy (Essonne), où le SIF a ouvert une mise à l’abri (MAB), un centre d’accueil et d’hébergement », poursuit-elle. « Ces réfugiés auront au moins la possibilité d’avoir un abri et des repas consistants pour jeûner convenablement ».
L’opération de « solidarité à Calais sera renouvelée cette année », annonce Samira Alaoui. Par ailleurs, 50 réfugiés, « des Soudanais, des Égyptiens, des Pakistanais et des Syriens, ont été orientés par l’OFPRA vers Massy (Essonne), où le SIF a ouvert une mise à l’abri (MAB), un centre d’accueil et d’hébergement », poursuit-elle. « Ces réfugiés auront au moins la possibilité d’avoir un abri et des repas consistants pour jeûner convenablement ».
Paniers alimentaires
Des repas chauds et équilibrés à la rupture du jeûne, le SIF a l’habitude d’en servir. Pour la 7e année consécutive, les Tables du Ramadan accueillent, sous un chapiteau de plus de 500 m², à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), migrants, réfugiés, sans-domicile, travailleurs pauvres… : « Un lieu ouvert à tous ceux qui sont dans la précarité, sans distinction. » L’an dernier, 700 à 1 000 repas par jour, concoctés par un chef cuisinier, ont été servis à plus de 20 000 bénéficiaires. 70 bénévoles étaient à la tâche chaque jour dans ce « restaurant solidaire ».
L’ONG livre également des paniers alimentaires dans les foyers de migrants et, en partenariat avec les Étudiants musulmans de France (EMF), prépare des repas de rupture du jeûne (iftar) dans 25 villes de l’Hexagone pour les étudiants en difficultés. Des camions sillonnent le pays pour collecter les dons alimentaires.
L’ONG livre également des paniers alimentaires dans les foyers de migrants et, en partenariat avec les Étudiants musulmans de France (EMF), prépare des repas de rupture du jeûne (iftar) dans 25 villes de l’Hexagone pour les étudiants en difficultés. Des camions sillonnent le pays pour collecter les dons alimentaires.
Maraudes quotidiennes
La jeune association Au cœur de la précarité, quant à elle, distribue quelque 600 repas par jour auprès de sans-domicile fixe et de réfugiés. Elle noue des partenariats avec de grandes enseignes de distribution et des commerçants pour récolter des dons en nature et prépare chaque jour des repas qu’elle distribue le soir à Paris, dans le 18e et le 19e arrondissement, mais aussi donne, pendant le mois de Ramadan, des petits déjeuners lors de maraudes, à Paris et en région parisienne.
En cette période particulière de l’année, le Secours islamique France n’oublie pas non plus ceux qui sont enfermés en milieu carcéral. Des hommes et des femmes détenus dans 20 prisons de l’Hexagone, comme à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (91), sont bénéficiaires des 5 500 colis solidarité constitués de plats préparés et de dattes. « Cette action est relayée par les aumôniers qui se chargent d’enregistrer les demandes puis font la distribution », explique le SIF.
En cette période particulière de l’année, le Secours islamique France n’oublie pas non plus ceux qui sont enfermés en milieu carcéral. Des hommes et des femmes détenus dans 20 prisons de l’Hexagone, comme à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (91), sont bénéficiaires des 5 500 colis solidarité constitués de plats préparés et de dattes. « Cette action est relayée par les aumôniers qui se chargent d’enregistrer les demandes puis font la distribution », explique le SIF.
Ramadan en prison
« Les détenus doivent s’inscrire au protocole du jeûne, mais certains ne le font pas car ils souhaitent garder le repas de midi et le consommer plus tard, ce que certains établissements ne tolèrent pas pour raisons d’hygiène », explique Samia Ben Achouba, secrétaire de l’aumônerie nationale pénitentiaire. « De fait, nous distribuons bien plus de colis que l’effectif recensé, pour donner aussi à ceux qui n’ont pas jeûné pour raison de santé ou autre », raconte-t-elle, « le geste est important ».
Dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie dont elle s’occupe en tant qu’aumônier pénitentiaire régionale, Samia Ben Achouba livre quelque 4 000 colis durant le mois de Ramadan, « mais c’est durant toute l’année que les aumôniers ont besoin de la communauté », insiste-t-elle.
Chaque année, depuis treize ans, l’aumônerie musulmane pénitentiaire lance un appel aux dons pour son opération « Ramadan en prison ». Bénéficiant d’un budget annuel de fonctionnement de 1,2 million d’euros ‒ « le plus important budget de l’aumônerie pénitentiaire » selon les termes du ministre de l’Intérieur ‒, l’aumônerie musulmane ne reçoit pourtant aucune subvention pour mener l’opération « Ramadan en prison » : celle-ci repose uniquement sur les dons des particuliers et des commerçants.
D’après le bilan 2013, « 26,59 % de la population carcérale s’était inscrit au dispositif du jeûne, soit 18 228 personnes », relève Samia Ben Achouba. « Si l’on établit une prévision de 18 500 personnes bénéficiaires pour cette année 2016, l’aumônerie musulmane aurait besoin de 277 500 € pour financer son opération “Ramadan en prison” », établit-elle.
Dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie dont elle s’occupe en tant qu’aumônier pénitentiaire régionale, Samia Ben Achouba livre quelque 4 000 colis durant le mois de Ramadan, « mais c’est durant toute l’année que les aumôniers ont besoin de la communauté », insiste-t-elle.
Chaque année, depuis treize ans, l’aumônerie musulmane pénitentiaire lance un appel aux dons pour son opération « Ramadan en prison ». Bénéficiant d’un budget annuel de fonctionnement de 1,2 million d’euros ‒ « le plus important budget de l’aumônerie pénitentiaire » selon les termes du ministre de l’Intérieur ‒, l’aumônerie musulmane ne reçoit pourtant aucune subvention pour mener l’opération « Ramadan en prison » : celle-ci repose uniquement sur les dons des particuliers et des commerçants.
D’après le bilan 2013, « 26,59 % de la population carcérale s’était inscrit au dispositif du jeûne, soit 18 228 personnes », relève Samia Ben Achouba. « Si l’on établit une prévision de 18 500 personnes bénéficiaires pour cette année 2016, l’aumônerie musulmane aurait besoin de 277 500 € pour financer son opération “Ramadan en prison” », établit-elle.
Regain de spiritualité
Or les 196 aumôniers pénitentiaires se débrouillent par leurs propres moyens, sur le plan local, en se rapprochant des mosquées, des commerçants et de bénévoles qui les aident dans la récolte de dons. Le coût moyen n’est pourtant que de 12 à15 €, pour pouvoir constituer un « colis Ramadan », comprenant un kilo de dattes, un saucisson halal, un paquet de fruits secs et un paquet de biscuits. En outre, le colis de solidarité ne saurait suffire.
La période de Ramadan est aussi synonyme de regain d’intérêt pour la spiritualité et l’apprentissage de la religion. Tandis que l’administration pénitentiaire a les yeux rivés sur la lutte contre la radicalisation, les aumôniers, dont le rôle premier est « le soutien spirituel et moral prévu par le Code pénal », ont aussi besoin de moyens financiers pour acheter des livres de qualité et les offrir aux détenus. « Or la majorité des ouvrages gratuits sur l’islam sont des traductions littéralistes, qui ne sont pas adaptés à notre société », prévient la secrétaire de l’aumônerie nationale.
Qu’il s’agisse des repas de rupture du jeûne (iftar) organisés par de très nombreux lieux de culte pour les personnes en situation de précarité, de la collecte de l’aumône à verser avant la fin du Ramadan (zakât al-Fitr) aux nécessiteux, mais aussi du simple fait d’inviter à sa table chaque soir voisins et personnes isolées, les actions de solidarité, collectives ou individuelles, connaissent un véritable pic durant le mois sacré.
La période de Ramadan est aussi synonyme de regain d’intérêt pour la spiritualité et l’apprentissage de la religion. Tandis que l’administration pénitentiaire a les yeux rivés sur la lutte contre la radicalisation, les aumôniers, dont le rôle premier est « le soutien spirituel et moral prévu par le Code pénal », ont aussi besoin de moyens financiers pour acheter des livres de qualité et les offrir aux détenus. « Or la majorité des ouvrages gratuits sur l’islam sont des traductions littéralistes, qui ne sont pas adaptés à notre société », prévient la secrétaire de l’aumônerie nationale.
Qu’il s’agisse des repas de rupture du jeûne (iftar) organisés par de très nombreux lieux de culte pour les personnes en situation de précarité, de la collecte de l’aumône à verser avant la fin du Ramadan (zakât al-Fitr) aux nécessiteux, mais aussi du simple fait d’inviter à sa table chaque soir voisins et personnes isolées, les actions de solidarité, collectives ou individuelles, connaissent un véritable pic durant le mois sacré.
Première parution de cet article dans Salamnews, n° 58, juin-juillet-août 2016.
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Ramadan en guerre : le rôle essentiel des ONG humanitaires
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