La Commission football loisirs (CFL) a eu le dernier mot. Pour avoir refusé début octobre de jouer un match contre le Paris Foot Gay (PFG) « par crainte de subir une instrumentalisation de la part de ce club mettant en avant l’homosexualité de ses joueurs », le club de football amateur Créteil Bébel (CB),a finalement été exclu de la CFL.

Une décision prise le soir du mardi 13 octobre, au terme d’une réunion de son comité directeur, appelé à statuer sur cette affaire. La veille du match, qui devait les réunir le 4 octobre, le Paris Foot Gay avait reçu un courriel du Créteil Bébel en ces termes : « Désolé, mais par rapport au nom de votre équipe et conformément aux principes de notre équipe, qui est une équipe de musulmans pratiquants, nous ne pouvons jouer contre vous, nos convictions sont de loin plus importantes qu’un simple match de foot, encore une fois excusez-nous de vous avoir prévenus si tard. »

Une déclaration jugée homophobe par le PFG et que conteste le dirigeant du CB, Zahir Belgharbi, pour qui c’est le nom de l’équipe qui dérange, et non les membres qui la composent. « Nous avons renoncé à cette rencontre, non pas par homophobie (...) mais tout simplement parce que le nom de ce club ne nous semblait pas refléter notre vision du sport, qui est pour nous exempte de toute revendication communautariste, ethnique ou religieuse, ou liée à une quelconque orientation sexuelle », précisaient les joueurs dans un communiqué transmis à l’AFP par leur avocate, Me Bénédicte Puypassant.

La décision de la CFL a été saluée par SOS Racisme, mais pourrait avoir pour conséquence l’émergence de nouveaux clubs à caractère communautaire, pourtant si décrié par ailleurs. Une nouvelle page dans l’Histoire du foot français.