Tariq Ramadan et Ahmad Jaballah dénonce les interdictions de séjour en France de prédicateurs musulmans.
A quoi a servi la réunion entre l'UOIF et le ministère de l'Intérieur ? La décision d'interdire l'entrée de quatre nouvelles personnalités musulmanes en France a été prise avant même la rencontre et est parvenue par voie de presse à l’UOIF par simple communiqué, rédigé conjointement par les ministères des Affaires étrangères et de l’Intérieur. Elle a « surpris » M. Jaballah, qui « condamne fermement » cette prise de position du gouvernement.
« On ne peut rien faire contre cette décision politique mais elle nous touche, car elle renforce l’amalgame dans l’opinion publique » à propos des les musulmans et elle est contraire au « discours politique officiel » tenu par le chef de l’Etat au lendemain de la mort de Mohamed Merah, déclare-t-il à Saphirnews. « La communauté musulmane est blessée par cette nouvelle et elle est inquiète du climat général qui tend vers leur stigmatisation », a-t-il ajouté.
« On ne peut rien faire contre cette décision politique mais elle nous touche, car elle renforce l’amalgame dans l’opinion publique » à propos des les musulmans et elle est contraire au « discours politique officiel » tenu par le chef de l’Etat au lendemain de la mort de Mohamed Merah, déclare-t-il à Saphirnews. « La communauté musulmane est blessée par cette nouvelle et elle est inquiète du climat général qui tend vers leur stigmatisation », a-t-il ajouté.
Le gouvernement joue le jeu du FN
« Bien que la décision prise à l’encontre des cheikhs Yusuf Al-Qardawi et Mahmoud El-Masri soit hautement contestable, l’UOIF n’avait alors pas souhaité jouer le jeu de la surenchère médiatique », s’est expliqué plus longuement le président de l’UOIF dans un communiqué.
Cette fois, l’interdiction d’entrée en France de quatre nouvelles personnalités reconnues dans le monde musulman « reflète de façon manifeste la volonté de prolonger une polémique née d’une annonce du Front national et résultant d’une méconnaissance totale de la pensée de l’UOIF et des personnalités mentionnées » et « risque de balayer des années de profond travail associatif, réalisé en partenariat avec les pouvoirs publics et les différentes autorités locales. L’UOIF a toujours œuvré pour marier une pratique religieuse sereine et une citoyenneté républicaine », écrit l'Union des organisations islamiques de France.
Cette fois, l’interdiction d’entrée en France de quatre nouvelles personnalités reconnues dans le monde musulman « reflète de façon manifeste la volonté de prolonger une polémique née d’une annonce du Front national et résultant d’une méconnaissance totale de la pensée de l’UOIF et des personnalités mentionnées » et « risque de balayer des années de profond travail associatif, réalisé en partenariat avec les pouvoirs publics et les différentes autorités locales. L’UOIF a toujours œuvré pour marier une pratique religieuse sereine et une citoyenneté républicaine », écrit l'Union des organisations islamiques de France.
Des prédicateurs « connus pour leur modération »
Pour justifier les interdictions, Claude Guéant aurait présenté des propos et des citations qu’aurait tenu chacun des prédicateurs interdits et tendant à les présenter comme des personnes favorisant l'antisémitisme et/ou ne respectant pas les droits de l’homme ou encore l’égalité hommes-femmes. « Nous n’avons aucun moyen de vérifier ces citations. Nous avons donc simplement affirmé qu’ils (les prédicateurs interdits, ndlr) sont connus pour leur modération et leur respect envers les autres communautés », nous déclare M. Jaballah.
Selon l’UOIF, le Saoudien Abdallah Basfar est une « personnalité internationale reconnue pour son expertise dans la psalmodie du Coran », qui a « toujours appelé dans ses interventions et ses prières en France à la paix du pays et sa sérénité ». Ayed Al-Qarni, également saoudien, est « le leader de la pensée qui condamne l’usage de la violence et est connu comme tel par tous les spécialistes du monde musulman ». Safwat Al-Hijazi est « le secrétaire général du Conseil de protection de la révolution égyptienne (…), connu pour sa spiritualité et son discours pacifique ». Quant à l’ex-mufti de Palestine, Akrima Sabri, « il n’a jamais prôné la haine ni la violence ».
« L’interdiction de la venue de ces six personnalités hautement respectées par les musulmans du monde entier risque d’approfondir le sentiment des musulmans de France d’être mis à l’index et traités à travers les préjugés », conclut l’UOIF. Une décision d’autant plus incompréhensible que ces personnalités se sont rendues à de nombreuses reprises par le passé en France, y compris dans les précédentes éditions du Congrès annuel de l'UOIF.
Selon l’UOIF, le Saoudien Abdallah Basfar est une « personnalité internationale reconnue pour son expertise dans la psalmodie du Coran », qui a « toujours appelé dans ses interventions et ses prières en France à la paix du pays et sa sérénité ». Ayed Al-Qarni, également saoudien, est « le leader de la pensée qui condamne l’usage de la violence et est connu comme tel par tous les spécialistes du monde musulman ». Safwat Al-Hijazi est « le secrétaire général du Conseil de protection de la révolution égyptienne (…), connu pour sa spiritualité et son discours pacifique ». Quant à l’ex-mufti de Palestine, Akrima Sabri, « il n’a jamais prôné la haine ni la violence ».
« L’interdiction de la venue de ces six personnalités hautement respectées par les musulmans du monde entier risque d’approfondir le sentiment des musulmans de France d’être mis à l’index et traités à travers les préjugés », conclut l’UOIF. Une décision d’autant plus incompréhensible que ces personnalités se sont rendues à de nombreuses reprises par le passé en France, y compris dans les précédentes éditions du Congrès annuel de l'UOIF.
Tariq Ramadan dénonce « la surenchère malsaine »
« Le gouvernement français tient à montrer de la fermeté et, en cela, commet deux maladresses de taille : en agissant ainsi, il entretient l’amalgame en associant des savants musulmans de renommée mondiale aux dérives violentes et extrémistes de groupuscules que ces derniers ont eux-mêmes condamnés », a réagi Tariq Ramadan dans un communiqué paru jeudi soir.
L'intellectuel a lui-même été montré du doigt par Claude Guéant, qui regrette sa venue en raison de propos « contraires à l’esprit républicain » et « qui ne rend pas service aux musulmans de France ».
« Cette confusion fait le jeu du populisme propre au Front national et à une partie de l’UMP (et, somme toute, du Parti socialiste). Ces décisions entretiennent ledit populisme et, en sus, normalisent l’atmosphère délétère qui s’installe de plus en plus en France où il ne fait plus bon être un musulman, ou accessoirement un Arabe "apparemment musulman" », explique-t-il.
Dix jours après le drame de Toulouse et à trois semaines du premier tour de l'élection présidentielle, le gouvernement ne ménage pas ses efforts pour s'attirer la sympathie d'une partie de l'électorat du FN, qui exploite à fond l'affaire Merah pour attaquer l'islam et ses fidèles et faire l'impasse des thèmes économiques et sociales qui doivent préoccuper la majorité des Français.
L'intellectuel a lui-même été montré du doigt par Claude Guéant, qui regrette sa venue en raison de propos « contraires à l’esprit républicain » et « qui ne rend pas service aux musulmans de France ».
« Cette confusion fait le jeu du populisme propre au Front national et à une partie de l’UMP (et, somme toute, du Parti socialiste). Ces décisions entretiennent ledit populisme et, en sus, normalisent l’atmosphère délétère qui s’installe de plus en plus en France où il ne fait plus bon être un musulman, ou accessoirement un Arabe "apparemment musulman" », explique-t-il.
Dix jours après le drame de Toulouse et à trois semaines du premier tour de l'élection présidentielle, le gouvernement ne ménage pas ses efforts pour s'attirer la sympathie d'une partie de l'électorat du FN, qui exploite à fond l'affaire Merah pour attaquer l'islam et ses fidèles et faire l'impasse des thèmes économiques et sociales qui doivent préoccuper la majorité des Français.
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