Il est indésirable pour le gouvernement, mais sa nationalité suisse - tout comme son influence auprès des musulmans de France - ne permettait pas de l’interdire. Tariq Ramadan était bien présent au Salon du Bourget. L’occasion pour l'islamologue de s’exprimer sur le thème de cette 29e rencontre « Foi, réforme et espérance ». Devant une salle comble, l’orateur en a profité pour régler ses comptes et passer un message aux autorités.
« Rapporter aux instances dirigeantes ce qu'on a dit, pas ce qu'ils aimeraient qu'on ait pu dire » a ironisé Tariq Ramadan au cours de sa conférence, s’adressant aux hypothétiques (probables ?) agents des renseignements français présents dans la salle. « Il faut, bien sûr, condamner les meurtres de Montauban et de Toulouse, sans hésitation, mais ce que nous attendons d'un gouvernement, ce n'est pas de faire de la surenchère », a déclaré Tariq Ramadan, qui a appelé les musulmans de France à ne pas confondre « la France et ceux qui la représentent ».
« Les élections passeront mais le vivre-ensemble restera », a ajouté le nouveau directeur du Centre de recherche sur la législation islamique et l'éthique à Doha. Le conférencier a également voulu porter un message d’espoir et de persévérance aux musulmans de France, en les incitants à rester « dignes » et à « faire le contraire de ce à quoi l’atmosphère vous pousse ».
Et ce ressentiment face au gouvernement, Tariq Ramadan n’est pas le seul à l’exprimer. Interrogés sur leur sentiment par rapport au climat actuel, de très nombreux visiteurs du salon font part de leur « agacement » et d’un « sentiment d’injustice ».
« Rapporter aux instances dirigeantes ce qu'on a dit, pas ce qu'ils aimeraient qu'on ait pu dire » a ironisé Tariq Ramadan au cours de sa conférence, s’adressant aux hypothétiques (probables ?) agents des renseignements français présents dans la salle. « Il faut, bien sûr, condamner les meurtres de Montauban et de Toulouse, sans hésitation, mais ce que nous attendons d'un gouvernement, ce n'est pas de faire de la surenchère », a déclaré Tariq Ramadan, qui a appelé les musulmans de France à ne pas confondre « la France et ceux qui la représentent ».
« Les élections passeront mais le vivre-ensemble restera », a ajouté le nouveau directeur du Centre de recherche sur la législation islamique et l'éthique à Doha. Le conférencier a également voulu porter un message d’espoir et de persévérance aux musulmans de France, en les incitants à rester « dignes » et à « faire le contraire de ce à quoi l’atmosphère vous pousse ».
Et ce ressentiment face au gouvernement, Tariq Ramadan n’est pas le seul à l’exprimer. Interrogés sur leur sentiment par rapport au climat actuel, de très nombreux visiteurs du salon font part de leur « agacement » et d’un « sentiment d’injustice ».
« Stigmatisation »
« Cette stigmatisation des musulmans est dégueulasse, affirme Gilles, 59 ans, en visite au Bourget avec sa femme, il n’y a pas d’autres mots pour exprimer mon sentiment, d’autant plus que les interdictions touchent des savants, des hommes de lettres. » Pour d’autres, la situation actuelle est plus à mettre sur le compte du calendrier électoral.
La manœuvre est d’ailleurs « purement politique » pour Mohamed, 26 ans, alors que « ces personnes ne sont pas antisémites, elles sont même des « anti-antisémites ».
Pour Myriam, 29 ans, il aurait été plus profitable de « pouvoir débattre avec les conférenciers et rechercher la vérité sur les propos prêtés aux prédicateurs ». En plus, cette interdiction serait « contre-productive » pour le gouvernement, car elle fait de ces savants des victimes.
« Yusuf Al-Qardawi et Mahmoud El-Masri sont parmi les plus modérés, tempête, pour sa part, Mohamed, 60 ans. Les interdire risque de galvaniser les islamistes radicaux. » Et cet ancien directeur d’école précise : « L’islam est une religion de paix et de tolérance, nous avons tous besoin les uns des autres. »
Il a aussi un avis très tranché sur la façon dont le gouvernement gère la question de l’islam en France. « Ils n’y connaissent rien et prennent de mauvaises décisions. De plus, les chefs d’Etat ne doivent pas prendre des décisions dans la colère ; je le sais, en tant qu’ancien directeur d’école, j’avais beaucoup de décisions à prendre. Un responsable doit être patient et réfléchi, c’est ainsi qu’il peut dialoguer et convaincre, pour parvenir à des conclusions comprises et acceptées par tous. »
La manœuvre est d’ailleurs « purement politique » pour Mohamed, 26 ans, alors que « ces personnes ne sont pas antisémites, elles sont même des « anti-antisémites ».
Pour Myriam, 29 ans, il aurait été plus profitable de « pouvoir débattre avec les conférenciers et rechercher la vérité sur les propos prêtés aux prédicateurs ». En plus, cette interdiction serait « contre-productive » pour le gouvernement, car elle fait de ces savants des victimes.
« Yusuf Al-Qardawi et Mahmoud El-Masri sont parmi les plus modérés, tempête, pour sa part, Mohamed, 60 ans. Les interdire risque de galvaniser les islamistes radicaux. » Et cet ancien directeur d’école précise : « L’islam est une religion de paix et de tolérance, nous avons tous besoin les uns des autres. »
Il a aussi un avis très tranché sur la façon dont le gouvernement gère la question de l’islam en France. « Ils n’y connaissent rien et prennent de mauvaises décisions. De plus, les chefs d’Etat ne doivent pas prendre des décisions dans la colère ; je le sais, en tant qu’ancien directeur d’école, j’avais beaucoup de décisions à prendre. Un responsable doit être patient et réfléchi, c’est ainsi qu’il peut dialoguer et convaincre, pour parvenir à des conclusions comprises et acceptées par tous. »
Montée de l’anti-sarkozysme
Mais alors, pour qui voteront les musulmans lors de la prochaine présidentielle ? « Mélenchon », répondent en chœur Anissa et Cérine, pourtant seulement âgées de 17 ans mais qui espèrent voir triompher le leader du Front de Gauche. « Je voterai François Bayrou », confie Sarah, 26 ans. Même constat pour Amina, 25 ans, qui hésite quand même entre « la gauche et le centre ». « Ce qui est sûr, c’est que ce ne sera pas Sarkozy », s’amuse Myriam.
Un sentiment partagé par d’autres sur le salon du Bourget, alors même que les Français musulmans l’avouent aussi : le vote à gauche ou au centre ne sera pas tant un vote d’adhésion qu’un vote d’opposition à l’UMP.
Un sentiment partagé par d’autres sur le salon du Bourget, alors même que les Français musulmans l’avouent aussi : le vote à gauche ou au centre ne sera pas tant un vote d’adhésion qu’un vote d’opposition à l’UMP.
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