Le 8 mai 1945 était signée la capitulation sans condition de l’Allemagne nazie.
Aujourd'hui, après 5 années de xénophobie d'Etat et une campagne électorale durant laquelle, une droite – dont les composantes de droite extrême n'ont plus rien de républicaines – ainsi que le Front National - ont rivalisé dans l'abject. C’est ainsi qu’ont été tour à tour désignés « l’autre » - étranger, immigré, musulman ou supposé tel – ainsi que le Rom, à la vindicte populaire dans des discours d’exclusion dont la haine constitue le fil directeur.
Le MRAP se doit de rappeler qu’à cette victoire sur le IIIe Reich et le fascisme ont contribué, à côté des alliés – Soviétiques, Américains et Anglais pour la plupart – de nombreux immigrés venus d’Afrique noire et du Maghreb mais aussi de l'Europe toute entière.
Les uns avaient fui l’idéologie fasciste qui avait d’abord triomphé en Italie, puis en Allemagne et en Espagne ; d'autres, colonisés, espéraient que leurs peuples bénéficieraient eux aussi de cette liberté chèrement acquise pour sortir du statut colonial et devenir des citoyens de leur propre patrie.
On ne demandait pas alors aux combattants étrangers de la résistance s'ils mangeaient de la viande hallal ou s'ils avaient des papiers ! Qu'il s'agisse des Algériens, Marocains, Tunisiens, Africains, Antillais , Malgaches, de ceux du groupe Manouchian de la Main d’Œuvre Immigrée (MOI) désignés comme « terroristes » sur l’Affiche rouge, ou encore de ceux qui, dans des chars baptisés Guadalajara Ebro, Teruel, Brunete, Madrid – mais également Don Quijote ou Durruti - ont contribué à libérer Paris.
« Pourrions nous accepter que nos cimetières où se mêlent par milliers les croix chrétiennes, les étoiles juives et les croissants de l'Islam, soient ensevelies sous l'oubli et l'ingratitude ? », interrogeait le Général de Gaulle le 23 avril 1968.
Aujourd’hui un très grand nombre d’ enfants et petits enfants de ces combattants morts pour la France sont sans papiers, sans droits, sans reconnaissance. Et ceux d’entre eux qui sont de nationalité française sont trop souvent victimes du racisme, de la relégation, de la discrimination.
Le MRAP tient également à rappeler que non seulement ces « indigènes » ont été exclus du défilé de la victoire du 8 mai 1945 à Paris, mais que, ce même jour, une répression terrible s’abattait en Algérie, sur la région de Sétif, parce qu’un drapeau algérien, symbole de l’indépendance, était brandi au cours d’un défilé célébrant la victoire. Il y eut alors des milliers de morts.
En ce 8 mai 2012, le MRAP tient à rendre hommage à tous ces combattants venus d'ailleurs, « à ces étrangers et nos frères pourtant », qui ont lutté pour que la devise Liberté, Égalité, Fraternité ne soit pas un vain mot. Et quel meilleur hommage que de continuer leur lutte pour une société plus juste d’où le racisme aura enfin disparu, où le « vivre ensemble » l'emportera sur toutes les peurs et les haines.
Paris, 8 mai 2012
Aujourd'hui, après 5 années de xénophobie d'Etat et une campagne électorale durant laquelle, une droite – dont les composantes de droite extrême n'ont plus rien de républicaines – ainsi que le Front National - ont rivalisé dans l'abject. C’est ainsi qu’ont été tour à tour désignés « l’autre » - étranger, immigré, musulman ou supposé tel – ainsi que le Rom, à la vindicte populaire dans des discours d’exclusion dont la haine constitue le fil directeur.
Le MRAP se doit de rappeler qu’à cette victoire sur le IIIe Reich et le fascisme ont contribué, à côté des alliés – Soviétiques, Américains et Anglais pour la plupart – de nombreux immigrés venus d’Afrique noire et du Maghreb mais aussi de l'Europe toute entière.
Les uns avaient fui l’idéologie fasciste qui avait d’abord triomphé en Italie, puis en Allemagne et en Espagne ; d'autres, colonisés, espéraient que leurs peuples bénéficieraient eux aussi de cette liberté chèrement acquise pour sortir du statut colonial et devenir des citoyens de leur propre patrie.
On ne demandait pas alors aux combattants étrangers de la résistance s'ils mangeaient de la viande hallal ou s'ils avaient des papiers ! Qu'il s'agisse des Algériens, Marocains, Tunisiens, Africains, Antillais , Malgaches, de ceux du groupe Manouchian de la Main d’Œuvre Immigrée (MOI) désignés comme « terroristes » sur l’Affiche rouge, ou encore de ceux qui, dans des chars baptisés Guadalajara Ebro, Teruel, Brunete, Madrid – mais également Don Quijote ou Durruti - ont contribué à libérer Paris.
« Pourrions nous accepter que nos cimetières où se mêlent par milliers les croix chrétiennes, les étoiles juives et les croissants de l'Islam, soient ensevelies sous l'oubli et l'ingratitude ? », interrogeait le Général de Gaulle le 23 avril 1968.
Aujourd’hui un très grand nombre d’ enfants et petits enfants de ces combattants morts pour la France sont sans papiers, sans droits, sans reconnaissance. Et ceux d’entre eux qui sont de nationalité française sont trop souvent victimes du racisme, de la relégation, de la discrimination.
Le MRAP tient également à rappeler que non seulement ces « indigènes » ont été exclus du défilé de la victoire du 8 mai 1945 à Paris, mais que, ce même jour, une répression terrible s’abattait en Algérie, sur la région de Sétif, parce qu’un drapeau algérien, symbole de l’indépendance, était brandi au cours d’un défilé célébrant la victoire. Il y eut alors des milliers de morts.
En ce 8 mai 2012, le MRAP tient à rendre hommage à tous ces combattants venus d'ailleurs, « à ces étrangers et nos frères pourtant », qui ont lutté pour que la devise Liberté, Égalité, Fraternité ne soit pas un vain mot. Et quel meilleur hommage que de continuer leur lutte pour une société plus juste d’où le racisme aura enfin disparu, où le « vivre ensemble » l'emportera sur toutes les peurs et les haines.
Paris, 8 mai 2012