Société

A Montfermeil, la plaque hommage à Arnaud Beltrame « victime du terrorisme islamiste » critiquée

Rédigé par Benjamin Andria | Dimanche 17 Juin 2018 à 22:25



A l’occasion de la commémoration de l’appel du 18 juin 1940, la mairie de Montfermeil (Seine-Saint-Denis) a décidé de renommer un parvis de la ville au nom du Colonel Arnaud Beltrame. Une plaque en son honneur sera dévoilée lundi 18 juin, plaque dans laquelle il est présenté comme une « victime du terrorisme islamiste ».

Des élus d’opposition ont été froissés par l’adoption du terme « islamiste » accolé au « terrorisme » lors des délibérations sur le nouveau nom du parvis, adopté à la majorité fin mai.

C’est au tour de l'Association cultuelle des musulmans de Montfermeil (ACMM) de dénoncer une telle inscription sur la plaque, réclamant la suppression de l’adjectif « islamiste » de la plaque commémorative.

Assurant d’abord de son soutien au choix de la mairie d’honorer la mémoire du gendarme Arnaud Beltrame, mort en héros lors de la prise d’otage de Trèbes fin mars, l’ACMM estime que, « en liant les mots terroriste et islam, et en gravant ceci dans le marbre, cela suggère dans l’inconscient, que toute personne appartenant à la religion de l’islam a une part de responsabilité dans les crimes abjects perpétrés par ces terroristes étrangers aux valeurs de l’islam ».

« Cela serait vécu comme une provocation pour vos administrés de confession musulmane »

« Nous avons toujours appelé tous ceux qui sont attachés à nos valeurs de fraternité de ne pas faire d’amalgame entre les musulmans et ces fous, d’éviter toutes formes de provocations et de les condamner fermement. Cette décision d’honorer notre héros Arnaud Beltrame, nous la partageons et nous nous y associons pleinement », explique l’association.

Cependant, « nous pensons que ces mots utilisés, auront pour effet de stigmatiser les musulmans de notre ville. Stigmatiser nos concitoyens musulmans est contraire à nos valeurs de Liberté, d’Egalité et de Fraternité ciment de notre République ». L’ACMM appelle « à la responsabilité » avec la suppression de l’adjectif « islamiste » de la plaque, estimant que « cela serait vécu comme une provocation pour vos administrés de confession musulmane et cela nuirait surtout au vivre ensemble de notre commune ce qui est le principal objectif des terroristes qui veulent nous diviser ».

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