Par Moussa Khedimellah
L’arrivée au pays de l’oncle Sam d’un muslim afro-french, un 11 septembre, n’a pas provoqué de soucis particuliers à mon passage devant les autorités de l’immigration. Sur le sol américain, tout s’est bien donc passé malgré ma très légère appréhension ; au passage, je tords le cou à cette rumeur que les Américains seraient totalement devenus islamophobes depuis le 11 septembre 2001. On n’a ni détourné mon avion comme ce fut le cas pour Cat Stevens, ni refuser un visa en bonne et due forme comme on l’a fait à l’encontre de Tariq Ramadan… J’ai cependant trouvé ces restrictions de liberté difficiles à comprendre de la part de l’Administration Bush finissante. Mais tout serait réglé aux dernières nouvelles… Cat Stevens a repris la guitare et Tariq roule sa bosse depuis Oxford.
L’arrivée au pays de l’oncle Sam d’un muslim afro-french, un 11 septembre, n’a pas provoqué de soucis particuliers à mon passage devant les autorités de l’immigration. Sur le sol américain, tout s’est bien donc passé malgré ma très légère appréhension ; au passage, je tords le cou à cette rumeur que les Américains seraient totalement devenus islamophobes depuis le 11 septembre 2001. On n’a ni détourné mon avion comme ce fut le cas pour Cat Stevens, ni refuser un visa en bonne et due forme comme on l’a fait à l’encontre de Tariq Ramadan… J’ai cependant trouvé ces restrictions de liberté difficiles à comprendre de la part de l’Administration Bush finissante. Mais tout serait réglé aux dernières nouvelles… Cat Stevens a repris la guitare et Tariq roule sa bosse depuis Oxford.
Revenons à l’aéroport. Le taxi driver qui m’emmène à l’hôtel, ayant repéré mon accent français, me demande de suite d’où je suis originaire. Il est heureux d’apprendre que je suis un Arabe, citoyen français, dont la famille est originaire d’Algérie. Lui-même est d’origine tunisienne et de citoyenneté américaine. Échange de numéros de téléphone mobile et course moins chère à la clé ; cela sert parfois d’être un Arabe à l’Ouest !
Mon hôtel est à une courte encablure de Temple University, un important campus de 40 000 étudiants. Le mois de jeûne, un des cinq piliers de la religion musulmane, a commencé pour tous les croyantes et les croyants de confession musulmane, soit plus de 1 milliard d’individus sur Terre. Essayant d’observer cette religion au mieux, je ne déroge pas à la règle. Après avoir rompu mon jeûne les deux jours suivant mon débarquement – profitant de mon statut de voyageur invétéré –, je souhaite dès le premier vendredi de mon arrivée prier et rompre mon jeûne à la mosquée, en compagnie de mes coreligionnaires américains.
Mon hôtel est à une courte encablure de Temple University, un important campus de 40 000 étudiants. Le mois de jeûne, un des cinq piliers de la religion musulmane, a commencé pour tous les croyantes et les croyants de confession musulmane, soit plus de 1 milliard d’individus sur Terre. Essayant d’observer cette religion au mieux, je ne déroge pas à la règle. Après avoir rompu mon jeûne les deux jours suivant mon débarquement – profitant de mon statut de voyageur invétéré –, je souhaite dès le premier vendredi de mon arrivée prier et rompre mon jeûne à la mosquée, en compagnie de mes coreligionnaires américains.
Me voici à la découverte de la ville avec son réseau de métros et son dédale de lignes de bus, pour me rendre à West Philadelphia (Philly de son surnom). Selon Google, c’est la plus grande mosquée de la ville à l’Ouest. Philadelphie compte une communauté d’environ 10 000 musulmans (chiffres officiels de la ville).
On y dénombre plusieurs dizaines de mosquées, souvent différenciées par leur pays d’origine : mosquées du sous-continent indien (Inde, Pakistan, Cachemire, Bengladesh) ; mosquées d’Asie (Indonésie, Malaisie) ; mosquées « arabes », originaires du Moyen-Orient et du Maghreb (souvent minoritaires) ; plusieurs mosquées afro-américaines (l’une est présentée ci-après) ; une mosquée d’une communauté soufie célèbre (fréquentée majoritairement par des convertis et visiblement la plus mixte, car de toutes les origines).
Tels Ibn Battûta – moins la gloire – ou Alexis de Tocqueville, durant son voyage en Amérique, je souhaite faire profiter chacun, musulman ou non musulman, de ce voyage. Petit retour sur l’Histoire avant de plonger dans le panorama des mosquées de Philadelphie.
On y dénombre plusieurs dizaines de mosquées, souvent différenciées par leur pays d’origine : mosquées du sous-continent indien (Inde, Pakistan, Cachemire, Bengladesh) ; mosquées d’Asie (Indonésie, Malaisie) ; mosquées « arabes », originaires du Moyen-Orient et du Maghreb (souvent minoritaires) ; plusieurs mosquées afro-américaines (l’une est présentée ci-après) ; une mosquée d’une communauté soufie célèbre (fréquentée majoritairement par des convertis et visiblement la plus mixte, car de toutes les origines).
Tels Ibn Battûta – moins la gloire – ou Alexis de Tocqueville, durant son voyage en Amérique, je souhaite faire profiter chacun, musulman ou non musulman, de ce voyage. Petit retour sur l’Histoire avant de plonger dans le panorama des mosquées de Philadelphie.
Philadelphie
Philadelphie (États-Unis).
J’arrive donc un 11 septembre 2008 aux États-Unis, à Philadelphie, dans l’État de Pennsylvanie.
La ville est située sur la côte Est, entre New York et Washington DC. Philadelphia a été fondée au XVIIe siècle par des colons anglais. Le quaker britannique William Penn (1644-1718) donnera son nom (Pennsylvanie) à cette province, composée de 13 colonies au début du XVIIe siècle. William Penn, qui souhaite émanciper cette terre de l’autorité anglaise, va la racheter, selon la légende, aux Indiens d’Amérique (que l’on appelle ici les Native American). Il souhaite y créer un havre de paix et de tolérance pour toutes les religions et toutes croyances. Il va nommer la bourgade le plus importante, « Phila-Delphie » (la Delphes de l’amour fraternel, appelée aussi l’Athènes de l’est).
Fuyant les difficultés et les persécutions, protestants, quakers, colons suédois, hollandais ou britanniques, aventuriers ou voyageurs vont converger vers cette Éden de l’est pour cet esprit de tolérance. Cette idée de tolérance religieuse et d’équité sociale est avant-gardiste pour cette période et deviendra un mouvement intellectuel identique à celui des Lumières en France et en Europe, autour de la figure de Benjamin Franklin (1706-1790).
Avec Boston, ce sera la première ville à s’engager contre l’abolitionnisme et à affranchir les esclaves, à nommer un évêque noir et à fonder la première église afro-américaine. Celle-ci existe toujours. Un dimanche matin, j’y suis d’ailleurs allé, pour suivre l’office dominical dans le pur style gospel traditionnel, dirigé par un pasteur féminin et sur une musique entraînante.
Benjamin Franklin, philosophe autodidacte, encyclopédiste, inventeur du paratonnerre, savant, diplomate et l’un des pères fondateurs de la Constitution américaine, rendra la ville encore plus célèbre, en y ouvrant hôpitaux, universités, école des Beaux-Arts. La première Constitution des 13 États sera signée à Philadelphie en 1776 et elle en est la capitale. La ville a pris un essor économique, culturel et politique énorme au XVIIIe siècle. Sa grande rivale New York la détrônera bientôt… De nos jours, la ville est toujours d’une grande aura artistique et intellectuelle. Berceau de la soul music, elle a donné le jour aux célèbres groupes de disco et de funk tels que The Delfonics, The Stylistics. Billie Holiday, Teddy Pendergrass, Noam Chomsky sont nés dans cette ville, où a été tournée la fameuse chanson de Bruce Springsteen, Born in USA. La dernière star de la soul, Jill Scott, y vit avec sa famille.
Le cinéma n’est pas en reste. Bill Cosby, Kevin Bacon et Will Smith y sont nés. La série des films Rocky, avec Sylvester Stallone, dans le rôle principal, y a été tournée, notamment la scène fameuse où il monte les marches du musée durant son entraînement. En 1993, c’est Philadelphia qui la mettra sous les feux de l’actualité cinématographique, avec Denzel Washington et Tom Hanks. Majoritairement de tradition démocrate, elle est aujourd’hui la 4e ville des États-Unis par sa densité de population (chiffres 2007), qui compte 1,5 million d’habitants pour le centre-ville et 5 millions pour son agglomération. Philadelphie est l’une des rares villes de cette importance ayant un maire afro-américain, John Street.
La ville est située sur la côte Est, entre New York et Washington DC. Philadelphia a été fondée au XVIIe siècle par des colons anglais. Le quaker britannique William Penn (1644-1718) donnera son nom (Pennsylvanie) à cette province, composée de 13 colonies au début du XVIIe siècle. William Penn, qui souhaite émanciper cette terre de l’autorité anglaise, va la racheter, selon la légende, aux Indiens d’Amérique (que l’on appelle ici les Native American). Il souhaite y créer un havre de paix et de tolérance pour toutes les religions et toutes croyances. Il va nommer la bourgade le plus importante, « Phila-Delphie » (la Delphes de l’amour fraternel, appelée aussi l’Athènes de l’est).
Fuyant les difficultés et les persécutions, protestants, quakers, colons suédois, hollandais ou britanniques, aventuriers ou voyageurs vont converger vers cette Éden de l’est pour cet esprit de tolérance. Cette idée de tolérance religieuse et d’équité sociale est avant-gardiste pour cette période et deviendra un mouvement intellectuel identique à celui des Lumières en France et en Europe, autour de la figure de Benjamin Franklin (1706-1790).
Avec Boston, ce sera la première ville à s’engager contre l’abolitionnisme et à affranchir les esclaves, à nommer un évêque noir et à fonder la première église afro-américaine. Celle-ci existe toujours. Un dimanche matin, j’y suis d’ailleurs allé, pour suivre l’office dominical dans le pur style gospel traditionnel, dirigé par un pasteur féminin et sur une musique entraînante.
Benjamin Franklin, philosophe autodidacte, encyclopédiste, inventeur du paratonnerre, savant, diplomate et l’un des pères fondateurs de la Constitution américaine, rendra la ville encore plus célèbre, en y ouvrant hôpitaux, universités, école des Beaux-Arts. La première Constitution des 13 États sera signée à Philadelphie en 1776 et elle en est la capitale. La ville a pris un essor économique, culturel et politique énorme au XVIIIe siècle. Sa grande rivale New York la détrônera bientôt… De nos jours, la ville est toujours d’une grande aura artistique et intellectuelle. Berceau de la soul music, elle a donné le jour aux célèbres groupes de disco et de funk tels que The Delfonics, The Stylistics. Billie Holiday, Teddy Pendergrass, Noam Chomsky sont nés dans cette ville, où a été tournée la fameuse chanson de Bruce Springsteen, Born in USA. La dernière star de la soul, Jill Scott, y vit avec sa famille.
Le cinéma n’est pas en reste. Bill Cosby, Kevin Bacon et Will Smith y sont nés. La série des films Rocky, avec Sylvester Stallone, dans le rôle principal, y a été tournée, notamment la scène fameuse où il monte les marches du musée durant son entraînement. En 1993, c’est Philadelphia qui la mettra sous les feux de l’actualité cinématographique, avec Denzel Washington et Tom Hanks. Majoritairement de tradition démocrate, elle est aujourd’hui la 4e ville des États-Unis par sa densité de population (chiffres 2007), qui compte 1,5 million d’habitants pour le centre-ville et 5 millions pour son agglomération. Philadelphie est l’une des rares villes de cette importance ayant un maire afro-américain, John Street.
Mosque of the 52th Street and Chestnut Street
Mosquée de la 52e Rue et de Chestnut Street. Après avoir prié et rompu mon jeûne avec les fruits que j’ai apportés (pommes, bananes), j’observe attentivement les personnes présentes qui sont à 100 % des Noirs américains. Moyenne d’âge 30 ans, si ce n’est 25. Plusieurs sont handicapées aux jambes, c’est un fait flagrant qui, soudain, me saute aux yeux. Je n’ose pas imaginer que c’est les conséquences de coups de feu, mais cela me paraît fort probable. L’imam Akeem me le confirmera par la suite...
Le ghetto de la 52e Rue (West Philadelphia).
La mosquée offre pour la rupture du jeûne de l’eau citronnée présentée en bidon de 5 litres, des dattes, du raisin, des bananes, des bretzels (sic), de la pizza maxi size et du Coca-Cola, pays de l’oncle Sam oblige... Je me présenterai à l’imam après le repas collectif. Il est heureux de savoir que je viens de Paris, en France, jusqu’à cette mosquée un peu perdue dans Philadelphie. Nous discutons 10 minutes au bord de la route. J’apprends que le quartier est mal famé, dangereux, pauvre, violent et que ce n’est pas vraiment une mosquée, mais plutôt une salle de prière pour les personnes du quartier.
Vitrine de la mosquée de la 52e rue (West Philadelphia).
Akeem me recommande d’aller à la Grande Mosquée de la 43e Rue et de Walnut, à deux pas d’ici... Échange de numéros de téléphone et me voilà parti vers la 43e Rue... Le quartier, la nuit, n’inspire pas confiance. Je marche vite... Les sans-abri et les mendiants sont à tous les carrefours. Le quartier est très vivant, restaurants hallal, épiceries chinoises et pakistanaises, petits magasins d’hi-fi ou d’électroménager parsèment le chemin. Je prends le premier bus bondé vers la 43rd Street.
Mosque of the 43rd Street and Walnut
J’arrive dans la plus grande des mosquées de West Philadelphia. Près de 3000 m². Hommes, femmes et enfants sont présents. Ambiance autrement plus conviviale que celle de la 52e Rue... Prière du soir (‘ichâ’). On m’offre du riz et des petit pois sauce piquante, du thé et de l’eau citronnée. Un prêche a lieu avant cette prière. Un imam arabisant du Proche-Orient baragouine l’anglais, de temps en temps, pour se faire comprendre lamentablement. Il a plus de 65 ans. Des habitués attendent patiemment la fin du prêche et la prière du soir, puis viennent les prières de tarâwîh du mois de jeûne, accomplies chaque soir durant le mois de ramadan.
Mosquée de la 43e Rue (West Philadelphia) : appel à la prière de ‘ichâ’.
Je reste pensif à voir l’état de ces quartiers populaires américains si délabrés dans un pays si grand et si puissant. On ne s’y attend pas. Ils n’ont rien à envier à certaines de nos banlieues françaises. Découvrir que le tiers-monde est là, en face de soi, est un choc ; surtout si l’on pense au chic centre-ville (downtown), pas si éloigné, composés de gratte-ciel par centaines qui défient l’imagination. Quartiers appauvris et miséreux. Jusqu’à présent, je constate que la communauté musulmane de Philadelphie semble essentiellement être issue de la population noire ou du sous-continent asiatique ; quasi aucun converti « blanc » ; une part relative d’Arabes. Le niveau de vie est bas et les musulmans sont surreprésentés dans les classes pauvres. Triste spectacle que cette comédie humaine déjà vue ailleurs, dans mon pays, si souvent… Vous avez dit « banlieues pauvres » ?
The Aqsa Mosque (North Philadelphia)
Enfin, plus tard lors de mon séjour, j’ai la chance de visiter la véritable mosquée officielle de la ville : Aqsa Mosque. Quelques lignes, pour finir, sur cette mosquée remarquable. Proche de l’Université de Philadelphie (Temple University), Cette mosquée contraste dans le panorama islamique pauvre et miséreux de Philly. L’imposant building, refait à neuf, est très beau extérieurement, couvert de mosaïque orientalisante. Un parking d’une centaine de places et un terrain de basket-ball grillagé sont sur le terrain de la mosquée.
Parking et terrain de basket-ball font partie de la mosquée Al-Aqsa (Philadelphie, Etats-Unis).
Avant chaque prière de maghreb et de tarâwîh, des agents bénévoles ou salariés accueillent les fidèles arrivant en voiture pour les guider vers les places disponibles. Il en est également à chaque prière de vendredi et aux prières du soir (prière de maghreb et prière de ‘ichâ’) tout le long de l’année. Des cours sont organisés également pour les enfants et les adolescents durant le mois de ramadan, à partir de la prière du coucher de soleil (maghreb).
Cette mosquée, dont je rencontre l’imam jovial et égyptien, mais ne parlant pas un mot d’anglais, est très impliquée dans le dialogue interreligieux, avec des communautés juives et chrétiennes protestantes. C’est Zaïnab, au hijâb bleu turquoise, une jeune et dynamique étudiante de 31 ans, qui est chargée de la communication de la mosquée et de son comité. Parfaitement bilingue anglais-arabe, elle est aussi originaire d’Égypte mais elle est née et à grandi aux États-Unis. En thèse de droit, elle devrait devenir prochainement avocate et s’investit bénévolement dans des associations pour la défense des droits des habitants de ce quartier paupérisé de North Phildadelphia.
Le président du comité de la mosquée Aqsa est d’origine irakienne. Médecin, il est aux États-Unis depuis 25 ans et se prénomme Ali. La cinquantaine, cheveux poivre et sel, une barbe très belle et les yeux bleus. On sent immédiatement chez Ali une grande spiritualité. D’une douceur qui égale son calme, il ouvre régulièrement la rupture du jeûne par une allocution en arabe et en anglais de quelques minutes sur un point de spiritualité ou sur la vie de notre noble Prophète – prières et paix sur lui.
Cette mosquée, dont je rencontre l’imam jovial et égyptien, mais ne parlant pas un mot d’anglais, est très impliquée dans le dialogue interreligieux, avec des communautés juives et chrétiennes protestantes. C’est Zaïnab, au hijâb bleu turquoise, une jeune et dynamique étudiante de 31 ans, qui est chargée de la communication de la mosquée et de son comité. Parfaitement bilingue anglais-arabe, elle est aussi originaire d’Égypte mais elle est née et à grandi aux États-Unis. En thèse de droit, elle devrait devenir prochainement avocate et s’investit bénévolement dans des associations pour la défense des droits des habitants de ce quartier paupérisé de North Phildadelphia.
Le président du comité de la mosquée Aqsa est d’origine irakienne. Médecin, il est aux États-Unis depuis 25 ans et se prénomme Ali. La cinquantaine, cheveux poivre et sel, une barbe très belle et les yeux bleus. On sent immédiatement chez Ali une grande spiritualité. D’une douceur qui égale son calme, il ouvre régulièrement la rupture du jeûne par une allocution en arabe et en anglais de quelques minutes sur un point de spiritualité ou sur la vie de notre noble Prophète – prières et paix sur lui.
Entrée de la mosquée Al-Aqsa (Philadelphie).
Concernant le volet « statistiques », dans cette mosquée, à la prière de maghreb, un rapide coup d’œil sur la salle de prière donne une image assez juste des origines et des appartenances. On compte une majorité de fidèles d’origine arabe (Proche- et Moyen-Orient), mais également une forte communauté afro-américaine et de nombreux convertis. Il semble y avoir une part non négligeable d’étudiants du fait de la proximité du campus de Temple University, mais également des muslims yuppies (young urban professionnals) de classe moyenne, au vu des grosses cylindrées garées sur le parking et de leurs codes vestimentaires. Zainab et Ali me confirmeront ce fait.
Des cours pour les nouveaux convertis, des cercles de discussion informels (« the deen coffee »), des échanges réguliers avec des non-musulmans (peace walk , une marche interreligieuse pour la paix est organisée une fois par an, au mois de mai ; fabuleuse idée…), des activités d’enseignement, du soutien scolaire, des journées « mosquée portes ouvertes » deux fois par mois et des activités humanitaires (soupe aux sans-abri et don de vêtements) sont l’essentiel de l’activité de cette mosquée. Celle-ci m’a beaucoup impressionné par la qualité de son organisation et la chaleur de son accueil.
Je rentre, exténué, en taxi vers North Philadelphia, au St James, mon hôtel. Il est 22 h 30 à Philadelphie, 5 h 30 à Paris...
Moussa Khedimellah
Moussa Khedimellah est doctorant à l’EHESS et cadre dans une grande entreprise française du CAC 40.
Sélectionné par la Commission franco-américaine d’échanges pour un programme du Département d’État américain favorisant le dialogue interculturel, il passe actuellement 3 mois aux États-Unis comme chercheur invité à Rice University (Houston, Texas).
Des cours pour les nouveaux convertis, des cercles de discussion informels (« the deen coffee »), des échanges réguliers avec des non-musulmans (peace walk , une marche interreligieuse pour la paix est organisée une fois par an, au mois de mai ; fabuleuse idée…), des activités d’enseignement, du soutien scolaire, des journées « mosquée portes ouvertes » deux fois par mois et des activités humanitaires (soupe aux sans-abri et don de vêtements) sont l’essentiel de l’activité de cette mosquée. Celle-ci m’a beaucoup impressionné par la qualité de son organisation et la chaleur de son accueil.
Je rentre, exténué, en taxi vers North Philadelphia, au St James, mon hôtel. Il est 22 h 30 à Philadelphie, 5 h 30 à Paris...
Moussa Khedimellah
Moussa Khedimellah est doctorant à l’EHESS et cadre dans une grande entreprise française du CAC 40.
Sélectionné par la Commission franco-américaine d’échanges pour un programme du Département d’État américain favorisant le dialogue interculturel, il passe actuellement 3 mois aux États-Unis comme chercheur invité à Rice University (Houston, Texas).