Le Forum des religions, organisé pour la troisième fois depuis 2019, est de retour à Strasbourg du 24 au 26 février 2022. © Valentine Zeler / Strasbourg
« Religion et tolérance, mission impossible ? » C'est autour de ce thème que la Région Grand Est, la Collectivité européenne d'Alsace (formée des Conseils départementaux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin), la Ville de Strasbourg et l’Université de Strasbourg organisent ensemble, en lien avec les représentants locaux de tous les cultes, le Forum des religions dont l’objectif cette année est d'engager « un débat citoyen sur la tolérance et sur le dialogue entre différentes conceptions du monde ».
« Peut-on être fidèle à sa propre religion tout en s’ouvrant à celle de l’autre ou à d’autres visions du monde ? » ou bien « La loyauté envers une certaine tradition, peut-elle aller de pair avec la capacité à se remettre en cause dans la rencontre avec la pensée d’autrui ? » figurent parmi les questions auxquelles les participants seront invités à réfléchir du jeudi 24 au samedi 26 février.
« Peut-on être fidèle à sa propre religion tout en s’ouvrant à celle de l’autre ou à d’autres visions du monde ? » ou bien « La loyauté envers une certaine tradition, peut-elle aller de pair avec la capacité à se remettre en cause dans la rencontre avec la pensée d’autrui ? » figurent parmi les questions auxquelles les participants seront invités à réfléchir du jeudi 24 au samedi 26 février.
Un événement possible dans un cadre spécifique
Le Forum des religions, qui en est aujourd'hui à sa troisième édition, est présenté comme « un temps-fort dédié à la réflexion sur la religion, la foi, la non croyance et les cultes ». En France, il n’y a qu’en Alsace où cet assemblage d’organisateurs et de partenaires est possible. C’est en effet le seul département, avec la Moselle, qui peut se réclamer d’un « régime spécifique des cultes », héritage d’une situation historique datant de plus d’un siècle.
Lorsque la loi séparant les églises et l’État fut votée en 1905, l’Alsace-Moselle était un territoire allemand et a conservé un « régime concordataire », expression courante mais inexacte puisqu’un concordat est le fruit d'un accord entre le Saint-Siège à Rome et un Etat. Aujourd’hui, le régime spécifique à l’Alsace-Moselle reconnaît et organise les cultes catholique, luthérien, réformé et israélite et rémunère les ministres des cultes. Seul problème, ce régime ne reconnait que les religions présentes au XIXe siècle. Les autres confessions, en premier lieu l’islam en sont donc exclues.
Si la question d’étendre le régime concordataire à l’islam a été posée par le passé, comme l’explique un reportage en 2005 par France 3 Alsace Champagne-Ardennes Lorraine conservé par l’INA, elle ne l’est plus depuis une quinzaine d’années.
Lorsque la loi séparant les églises et l’État fut votée en 1905, l’Alsace-Moselle était un territoire allemand et a conservé un « régime concordataire », expression courante mais inexacte puisqu’un concordat est le fruit d'un accord entre le Saint-Siège à Rome et un Etat. Aujourd’hui, le régime spécifique à l’Alsace-Moselle reconnaît et organise les cultes catholique, luthérien, réformé et israélite et rémunère les ministres des cultes. Seul problème, ce régime ne reconnait que les religions présentes au XIXe siècle. Les autres confessions, en premier lieu l’islam en sont donc exclues.
Si la question d’étendre le régime concordataire à l’islam a été posée par le passé, comme l’explique un reportage en 2005 par France 3 Alsace Champagne-Ardennes Lorraine conservé par l’INA, elle ne l’est plus depuis une quinzaine d’années.
La représentation de toutes les religions présentes localement assurée
© Alban Hefti / Strasbourg Eurométropole
Reste que « reconnues » officiellement ou pas, toutes les religions auront droit de cité dans ce forum, à l’image de la liste des invités à la conférence d’ouverture dans la matinée du jeudi 24 février, organisée dans l’Hôtel de ville de Strasbourg : de l’Archevêque de Strasbourg à la directrice du Bureau des affaires extérieures des Baha’is de France, en passant par le président du Conseil régional du culte musulman et le Grand rabbin de Strasbourg. Les représentants de la Communauté bouddhiste d’Alsace sera également présent, de même que ceux des Eglises orthodoxes de Strasbourg, des églises protestantes et réformées d’Alsace-Lorraine et de l’association hindoue Bhakti Mandir. Au menu de cette conférence d’ouverture, une conversation conviviale autour de la thématique de la tolérance qui vient marquer l’importance du dialogue interreligieux.
Outre les ateliers thématiques, figurent parmi les autres temps forts de cette édition une table-ronde sur « La religion peut-elle être tolérante ? Entre fidélité et ouverture » à laquelle participera Yadh Ben Achour, juriste tunisien spécialiste des théories politiques islamiques et auteur de L’islam et la démocratie, une révolution intérieure (2021) ou encore Dominique Avon, directeur d'études à l'Ecole pratique des hautes études (EPHE), auteur de La Liberté de conscience, histoire d’une notion et d’un droit (2020) et de Histoire religieuse de la France contemporaine (2022) ; et une conversation, organisée au siège du Conseil régional Grand Est, entre l'ex-ministre Najat Vallaud-Belkacem et l'avocat Richard Malka, autour de la question « La tolérance religieuse est-elle une utopie ? ».
Pour la première fois, des visites seront organisées dans différents lieux de cultes de la région, « l’occasion de pousser des portes qui vous paraissaient impossibles à ouvrir et d’échanger avec les acteurs religieux de leurs pratiques et du sens qu’ils donnent à leurs religions ». A noter qu’un spectacle est également prévu samedi après-midi, en prélude au Printemps des Sacrées journées qui se tiendra les 20, 23 mars et 5 avril 2022. Ce sera l’occasion de découvrir Khadija El Afrit, une chanteuse tunisienne qui, accompagnée de Mohamed Nabil Saied au oud, Etienne Gruel à la percussion et Kevin Bourdat à la viole de gambe, présentera des chants musulmans. Deux chorales seront également présentes : la chorale Saoudara qui proposera des chants juifs ashkénazes ou séfarades et The Sparkl Family qui proposera des chants chrétiens et des gospels.
Plus d'informations sur le programme du Forum des religions ici
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