Tour de force
Entre les rêves des uns et les souhaits des autres, l'Iftar de la fraternité et de l'amitié organisé par l'UAM93 a vu défiler à sa tribune pléthore de personnalités. Accueillis comme il se doit au moment de la rupture du jeûne par les dirigeants de l'UAM93, ce sont tour à tour Laurent Fabius, député PS de Seine-Maritime et ancien Premier ministre, Claude Bartolone, maire-adjoint du Pré-Saint-Gervais, Eric Raoult, député-maire du Raincy, Mouloud Aounit, secrétaire national du MRAP, Roger Karoutchi, Secrétaire d'Etat chargé des relations avec le Parlement, Christiane Taubira, député de Guyane ou encore Claude Balland, le Préfet fraichement nommé de Seine-Saint-Denis qui se sont succédé à la tribune avec moults félicitations et encouragements adressés aux musulmans.
"A l'occasion du Ramadan, vous avez un pouvoir que peu d'hommes politiques possèdent, celui de rassembler tout l'échiquier politique" a lancé d'emblée le préfet Claude Balland aux dirigeants de l'UAM93, avant de souligner que "c'est un signe de l'intérêt que portent nos concitoyens au fait musulman en France".
Si Roger Karoutchi a lui aussi rappelé ce "tour de force" opéré par l'association constituant à réunir "tous les clans" autour d'une table, il a aussi insisté sur le fait qu'il fallait "faire changer les mentalités, faire bouger les lignes politiques, faire bouger les conceptions de nos concitoyens et la conception des politiques". "Le fait religieux doit être accepté pour ce qu'il est, constitutif de l'ensemble de l'unité nationale" a-t-il ajouté.
"Nous avons tous à l'esprit ce qu'il s'est passé il y a maintenant deux ans dans ce département" a pour sa part souligné Laurent Fabius avant d'insister sur le "travail qu'il reste à faire dans toutes nos communes, tous nos départements, et dans la République". "La question des lieux de cultes n'est pas toujours traitée de manière satisfaisante, [...] et dans beaucoup de circonstances se pose aussi la question des carrés musulmans".
"Il faut éviter de proposer tout ce qui pourrait, à tort ou à raison, faire apparaître l'étranger [...] comme un bouc-émissaire. [...] Sinon on aboutit à des tensions, à des amalgames et à des reculs" a encore ajouté Laurent Fabius, en référence directe à l'"actualité récente" et aux tests ADN.
"A l'occasion du Ramadan, vous avez un pouvoir que peu d'hommes politiques possèdent, celui de rassembler tout l'échiquier politique" a lancé d'emblée le préfet Claude Balland aux dirigeants de l'UAM93, avant de souligner que "c'est un signe de l'intérêt que portent nos concitoyens au fait musulman en France".
Si Roger Karoutchi a lui aussi rappelé ce "tour de force" opéré par l'association constituant à réunir "tous les clans" autour d'une table, il a aussi insisté sur le fait qu'il fallait "faire changer les mentalités, faire bouger les lignes politiques, faire bouger les conceptions de nos concitoyens et la conception des politiques". "Le fait religieux doit être accepté pour ce qu'il est, constitutif de l'ensemble de l'unité nationale" a-t-il ajouté.
"Nous avons tous à l'esprit ce qu'il s'est passé il y a maintenant deux ans dans ce département" a pour sa part souligné Laurent Fabius avant d'insister sur le "travail qu'il reste à faire dans toutes nos communes, tous nos départements, et dans la République". "La question des lieux de cultes n'est pas toujours traitée de manière satisfaisante, [...] et dans beaucoup de circonstances se pose aussi la question des carrés musulmans".
"Il faut éviter de proposer tout ce qui pourrait, à tort ou à raison, faire apparaître l'étranger [...] comme un bouc-émissaire. [...] Sinon on aboutit à des tensions, à des amalgames et à des reculs" a encore ajouté Laurent Fabius, en référence directe à l'"actualité récente" et aux tests ADN.
Il m'arrive de jeûner
Mouloud Aounit, secrétaire général du MRAP
"Votre présence ce soir est la preuve d'un attachement profond de la communauté musulmane à la société française et à l'esprit d'ouverture et de respect", a lancé à l'assemblée le président de l'UAM93, Hassan Farsadou, avant de céder la place à celle qui fut présentée comme l'"électron libre de la classe politique française", Christiane Taubira.
"Je dois vous dire qu'il m'arrive de jeûner" a-t-elle aussitôt avoué, "non pas dans un rituel mais en empathie avec ces 580 millions de personnes qui connaissent la famine dans le monde. [...] Et c'est une expérience qui enseigne la supériorité de l'esprit sur le corps".
"De 2002 à aujourd'hui, moi je suis de ceux qui avaient fait un rêve" a déclaré Eric Raoult, parodiant Martin Luther King, "que pendant des années les musulmans de France ne soient pas mis de côté lorsque le Président de la République recevait les voeux des corps constitués. J'ai fait ce rêve, il s'est réalisé". "J'avais fait le rêve qu'un jour on pourrait peut-être espérer que le ministre de la Justice pourrait avoir pour prénom Rachida" a-t-il ajouté avant de continuer : "J'ai fait un jour un rêve que dans un monde où la France avait des fidélités, elle pourrait ne pas participer à un combat de l'Occident contre l'Orient". "En six ans, de 2002 à 2007, beaucoup de choses ont changé et les choses évoluent" a conclu le député-maire du Raincy.
"Il règne en France un vent mauvais" a pourtant martelé ensuite Mouloud Aounit, le secrétaire général du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP). "Et c'est pas un rêve que je ferai" car même s'il "fait bon d'être entre nous, avoir cette chaleur humaine qui fait que l'immigré ne peut pas être 'chosifié', parce qu'à un moment donné l'immigré est perçu comme un chiffre, un chiffre qui fait qu'un ministre convoque des préfets pour leur demander le résultat", a-t-il continué avant d'enchaîner sur l'amendement Mariani sur les tests ADN : "Oser franchir le pas d'organiser une sorte de traçabilité biologique pour des hommes et des femmes qui ne demandent qu'une chose, pouvoir vivre en famille. Malgré les aménagements, le vote de l'Assemblée nationale restera comme une tâche".
"Je dois vous dire qu'il m'arrive de jeûner" a-t-elle aussitôt avoué, "non pas dans un rituel mais en empathie avec ces 580 millions de personnes qui connaissent la famine dans le monde. [...] Et c'est une expérience qui enseigne la supériorité de l'esprit sur le corps".
"De 2002 à aujourd'hui, moi je suis de ceux qui avaient fait un rêve" a déclaré Eric Raoult, parodiant Martin Luther King, "que pendant des années les musulmans de France ne soient pas mis de côté lorsque le Président de la République recevait les voeux des corps constitués. J'ai fait ce rêve, il s'est réalisé". "J'avais fait le rêve qu'un jour on pourrait peut-être espérer que le ministre de la Justice pourrait avoir pour prénom Rachida" a-t-il ajouté avant de continuer : "J'ai fait un jour un rêve que dans un monde où la France avait des fidélités, elle pourrait ne pas participer à un combat de l'Occident contre l'Orient". "En six ans, de 2002 à 2007, beaucoup de choses ont changé et les choses évoluent" a conclu le député-maire du Raincy.
"Il règne en France un vent mauvais" a pourtant martelé ensuite Mouloud Aounit, le secrétaire général du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP). "Et c'est pas un rêve que je ferai" car même s'il "fait bon d'être entre nous, avoir cette chaleur humaine qui fait que l'immigré ne peut pas être 'chosifié', parce qu'à un moment donné l'immigré est perçu comme un chiffre, un chiffre qui fait qu'un ministre convoque des préfets pour leur demander le résultat", a-t-il continué avant d'enchaîner sur l'amendement Mariani sur les tests ADN : "Oser franchir le pas d'organiser une sorte de traçabilité biologique pour des hommes et des femmes qui ne demandent qu'une chose, pouvoir vivre en famille. Malgré les aménagements, le vote de l'Assemblée nationale restera comme une tâche".
La paix fait partie des engagements de la France
Claude Bartolone, député et 1er maire-adjoint du Pré-Saint-Gervais
Fier d'avoir initié, avec d'autres, la création de l'UAM93, Claude Bartolone, maire-adjoint du Pré-Saint-Gervais et ancien ministre de la Ville, a insisté sur deux actions : "réparer et reconstruire ensemble". "Dans la période qui vient en particulier", les actes de racisme à tous les niveaux doivent amener les élus, selon M. Bartolone, à réparer ce que doit être la parole de la République en direction des plus anciens". Carrés musulmans, lieux de cultes accueillants, nécessité de formation des imams en France, ce sont toutes les grandes préoccupations des musulmans de France qui ont été évoquées par M. Bartolone, qui en a profité pour rappeler que la "paix fait partie des engagements de la France, et ce message doit être porté dans tous les pays où elle peut être menacée".
"Chacun se rend bien compte de ce que vous pouvez représenter comme force pour orienter les destins des villes" a-t-il conclu en souhaitant "Aïd mabrouk !"
Pour sa part c'est un message vidéodiffusé que Sammy Ghozlan, président du Conseil des communautés juives de Seine-Saint-Denis, a fait parvenir aux dirigeants de l'UAM93, celui-ci ne pouvant être présent ce soir-là en raison de la célébration d'une fête juive, celle de Soukot ou "fête des cabanes". "Vous pouvez compter sur moi et je sais que je peux compter sur vous" a-t-il lancé à l'UAM93.
Les discours prononcés, et un copieux dîner avalé sur fond de grands éclats de rire des élus, chacun des invités a pu vaquer à ses occupations, les uns entamant alors des débats avec leurs élus tandis que les autres s'échangeaient frénétiquement leurs cartes de visite et se promettant de poursuivre leurs efforts ensemble.
"Chacun se rend bien compte de ce que vous pouvez représenter comme force pour orienter les destins des villes" a-t-il conclu en souhaitant "Aïd mabrouk !"
Pour sa part c'est un message vidéodiffusé que Sammy Ghozlan, président du Conseil des communautés juives de Seine-Saint-Denis, a fait parvenir aux dirigeants de l'UAM93, celui-ci ne pouvant être présent ce soir-là en raison de la célébration d'une fête juive, celle de Soukot ou "fête des cabanes". "Vous pouvez compter sur moi et je sais que je peux compter sur vous" a-t-il lancé à l'UAM93.
Les discours prononcés, et un copieux dîner avalé sur fond de grands éclats de rire des élus, chacun des invités a pu vaquer à ses occupations, les uns entamant alors des débats avec leurs élus tandis que les autres s'échangeaient frénétiquement leurs cartes de visite et se promettant de poursuivre leurs efforts ensemble.