La nouvelle constitution irakienne a enfin été votée ce lundi après d’affres discussions mais celle-ci est déjà largement critiquée. En France, J.Chirac recevait pour sa première visite sur le territoire, le Premier ministre palestinien. En Espagne, un attenta sanglant fait près de 200 morts et 1400 blessés à Madrid. Quelques jours avant le début des élections régionales, plusieurs mouvements sociaux se sont déroulés cette semaine. 2000 directeurs de recherche ont démissionné de leur poste pour protester contre les coupes budgétaires alors que les professeurs de l’éducation nationale ont battu le pavé pour dénoncer les manques de moyens et la baisse d’au moins 30% des effectifs.
Internationale
Irak
Le Conseil intérimaire de gouvernement irakien (CIG) a signé lundi la Loi fondamentale de 22 pages, qui constitue une étape clé en vue du transfert du pouvoir aux Irakiens le 30 juin. Le document a suscité des réserves dans la communauté chiite, majoritaire dans le pays. 'Personne ne croit que ce document reflète la perfection ou incarne les ambitions de tout le monde', a déclaré Abdel-Aziz al-Hakim, chef du plus grand parti chiite, le Conseil suprême de la révolution islamique en Irak (CSRII).
Le chef spirituel des chiites irakiens, le grand ayatollah Ali al-Husseini al-Sistani, a affirmé dans un décret religieux que la Constitution n'aurait de légitimité que lorsqu'elle serait adoptée par une assemblée élue. Le CIG a lui été désigné par la puissance occupante américaine.
Palestine : Le Premier ministre palestinien prêt à rencontrer Sharon
Le Premier ministre palestinien Ahmed Qoreï s'est à nouveau dit prêt, jeudi à Paris lors de sa première visite en France, à rencontrer son homologue israélien Ariel Sharon mais à condition de parvenir à un accord sur l'ordre du jour. M. Qoreï, accompagné de plusieurs ministres, a été reçu dans l'après-midi par le président Jacques Chirac. Avant de venir à Paris, il s'était rendu en Grande-Bretagne puis à Oslo.
Durant cette tournée européenne, la possibilité d'une première rencontre avec Ariel Sharon, constamment différée depuis l'automne 2003, s'est précisée. 'Il y aura dimanche prochain une réunion pour préparer la rencontre avec le Premier ministre Sharon. Si nous arrivons à nous mettre d'accord sur l'ordre du jour, bien évidemment cette réunion aura lieu', a dit M. Qoreï aux journalistes lors d'un point de presse commun avec Jacques Chirac. 'Tout dépendra de la réunion préparatoire', a-t-il ajouté en soulignant qu'il souhaitait que la rencontre avec Ariel Sharon 'permette d'arriver à des résultats'.
Selon le quotidien israélien Haaretz, le sommet se tiendrait le 16 mars et son ordre du jour devait être défini dimanche par les chefs de cabinet des deux hommes.
Attentats à Madrid
Deux millions trois cent mille personnes sont descendues dans la rue ce vendredi à Madrid pour protester contre les attentats de jeudi dans la plus grande manifestation jamais enregistrée dans la capitale espagnole. Selon le dernier bilan, ces attentas ont entraîné la mort 199 personnes et fait 1.400 blessés. A la nuit tombante, sous une pluie battante, les manifestants, s'abritant sous une nuée de parapluies, formaient un cortège de plus de deux kilomètres, se massant sur la place Colon, le paseo de Recoletos et toutes les rues adjacentes. Certains manifestants rebroussaient même chemin faute d'avoir réussi à rejoindre le défilé.
L'organisation séparatiste basque ETA a démenti 'toute responsabilité' dans les attentats de Madrid, dans un appel téléphonique d'un correspondant anonyme reçu vendredi au journal indépendantiste basque Gara, canal habituel de communication de l'organisation basque armée.
La découverte jeudi soir d'une bombe non explosée 'a ouvert de nouvelles pistes d'enquête' sur les attentats de Madrid, a annoncé par ailleurs le ministre espagnol de l'Intérieur Angel Acebes, qui s'est gardé d'attribuer formellement ces actions à l'ETA.
Jeudi, un communiqué reçu par le quotidien Al-Qods al-Arabi à Londres et attribué à Al-Qaïda par le journal, a revendiqué les attentats de Madrid.
L'extrême violence des explosions a rendu très difficile le travail d'identification des victimes, dont les proches se pressaient vendredi toute la journée au parc des expositions, dans l'est de la capitale, converti en morgue géante
France
Démission des chercheurs
Plus 976 directeurs d'unités et 1 110 chefs d'équipes, réunis le 9 mars devant l'Hôtel de ville de Paris et signataires du collectif 'Sauvons la recherche', ont démissionné mardi de leur responsabilité administrative. Ce mouvement fait suite aux coupes budgétaires et annulations de crédits sans précédent que subissent depuis bientôt deux ans, les chercheurs français constatant ainsi un fossé abyssal entre les promesses du gouvernement et la réalité des moyens qui leur sont donnés pour travailler. Dans ces conditions, il va être très difficile de rapprocher la France de l'objectif - qui est celui de toute l'Europe - de consacrer 3% de son PIB à la recherche et au développement, afin de combler son retard sur les Etats-Unis et le Japon, mais aussi sur d'autres pays comme l'Allemagne.' 'En dépit du discours officiel affirmant que la recherche est une priorité nationale, le gouvernement français est bel et bien en train de fermer le secteur de la recherche publique', écrivent les pétitionnaires.
Affaire Dermouche
Deux groupuscules d’extrême droite ont subi une série d’investigations mardi par la police. Ils seraient impliqués dans les explosions qui avaient visées le préfet Dermouche à Nantes le 14 janvier dernier. Neuf personnes en tout ont été inquiétées. Six dans l’Ouest de la France qui sont proches du parti 'Adsav' ('Redressement') qui est un groupe indépendantiste breton et trois à Paris qui sont les dirigeants de 'Réaction Française' qui est un mouvement royaliste. Malgré leur remise en liberté, Jean-Marie Huet, le procureur de la République, a fait savoir qu’il 'continuait à travailler sur toutes les pistes'.
Grève des enseignants
Destinée à protester contre les restrictions budgétaires et leur impact sur la prochaine rentrée scolaire, la grève appelée par Les 4 principaux syndicats, la FSU, l'UNSA Education, le SGEN-CFDT et la FERC-CGT, a été soutenue par les parents d'élèves FCPE, les syndicats de lycéens et le syndicat d'étudiants UNEF. Selon l'Education, ce mouvement aurait faiblement été suivi, et donne des chiffres assez bas, compris entre 15,02% et 29,91% des personnels selon les catégories. Les syndicats, de leur côté, annonçaient plus de 40% de grévistes. Ces chiffres sont nettement moins élevés que ceux des grèves du printemps dernier.
Selon les estimations les mêmes sources du ministère, la grève a été suivie par 26,82% des enseignants dans les écoles, 29,91% dans les collèges, 22,55% dans les lycées professionnels, 22,55% dans les lycées généraux et par 15,02% des non enseignants.
La journée de grève s'accompagne de manifestations régionales auxquelles les chercheurs en lutte eux aussi ont appelé à participer. Certaines ont commencé dès la matinée comme à Marseille, où le Snes avance 10.000 participants, Nice (2.000), Clermont-Ferrand (3.000) ou Angoulême (700 manifestants).