« Nous avons organisé notre colloque dans l’optique d’interroger nos pratiques et de dessiner des perspectives sur les enjeux des 20 prochaines années. » Le ton est donné. Rachid Lahlou, président du Secours Islamique France (SIF), introduit cette journée devant un public très attentif qui s'est donné rendez-vous au Sénat lundi 27 mars.
« La question que nous posons aujourd’hui est centrale et l’actualité ne l’a pas épargné malheureusement : où trouver refuge aujourd’hui ? En 2015, nous avons atteint un record celui du nombre de personnes ayant été contrainte à l’exil suite à des violences ou à des épisodes climatiques, dévastateurs. On parle de 65 millions de personnes en déplacement forcé, l’équivalent de la population française », poursuit-il.
Pour ce faire, le SIF a souhaité traité la question du refuge sous différents angles : sur le plan symbolique et philosophique d'une part, opérationnel d'autre part ; et, bien entendu, sur le plan politique. « En cette période électorale, nous ressentons la difficulté, pour ne pas dire l’échec, de nos politiques et de nos décideurs à trouver des solutions à ces problématiques. Nous voulons, à travers nos plaidoyers, leur proposer des solutions », indique le président du SIF.
En déplacement avec le président de la République François Hollande en Asie, la sénatrice Bariza Khiari s’est adressée au public dans une vidéo retransmise après l’intervention de Rachid Lahlou. Elle a regretté dans son message que la France n’a pu accueillir autant de réfugiés que prévu, saluant au passage la chancelière allemande Angela Merkel, qui « a été la conscience, notre conscience, la conscience de l’Europe ».
« La question que nous posons aujourd’hui est centrale et l’actualité ne l’a pas épargné malheureusement : où trouver refuge aujourd’hui ? En 2015, nous avons atteint un record celui du nombre de personnes ayant été contrainte à l’exil suite à des violences ou à des épisodes climatiques, dévastateurs. On parle de 65 millions de personnes en déplacement forcé, l’équivalent de la population française », poursuit-il.
Pour ce faire, le SIF a souhaité traité la question du refuge sous différents angles : sur le plan symbolique et philosophique d'une part, opérationnel d'autre part ; et, bien entendu, sur le plan politique. « En cette période électorale, nous ressentons la difficulté, pour ne pas dire l’échec, de nos politiques et de nos décideurs à trouver des solutions à ces problématiques. Nous voulons, à travers nos plaidoyers, leur proposer des solutions », indique le président du SIF.
En déplacement avec le président de la République François Hollande en Asie, la sénatrice Bariza Khiari s’est adressée au public dans une vidéo retransmise après l’intervention de Rachid Lahlou. Elle a regretté dans son message que la France n’a pu accueillir autant de réfugiés que prévu, saluant au passage la chancelière allemande Angela Merkel, qui « a été la conscience, notre conscience, la conscience de l’Europe ».
Et si on se mettait dans la peau d'un réfugié ?
Pour ce 25e anniversaire, le SIF a rendu public les résultats d'une étude réalisée avec Harris Interactive à travers cinq pays impactés par la crise des réfugiés (Allemagne, Canada, France, Italie et Royaume-Uni), auprès d’un échantillon représentatif de 500 personnes par pays, soit 2500 interviewés au total. « On a voulu (...) interroger les populations non pas sur ce qu’elles pensent de l’accueil des réfugiés mais les mettre elles-mêmes dans la peau, dans la situation de réfugiés et leur demander : "Finalement, si ça vous arrivez, que feriez-vous ? Comment réagiriez-vous ? Et surtout quel serait votre El Dorado dans le monde et sur quel critère choisiriez-vous votre pays d’accueil ? », explique Delphine Martelli-Banegas, directrice du département corporate d'Harris interactive.
Cette étude inédite montre en partie que les Allemands, les Italiens et les Canadiens font preuve d'une plus grande d’ouverture quant à l’accueil des réfugiés, probablement dû à leur contexte politique. On y apprend, entre autres, que les papiers d’identité constituent l’élément prioritaire que les personnes prendraient avec elles si elles étaient amenées à quitter leur pays. « La capacité à pouvoir prouver son identité est assez prioritaire chez ces populations », explique Delphine Martelli-Banegas.
La Suisse arrive en tête des destinations choisies par les Italiens (17 %) et les Allemands (16 %) si les citoyens des pays interrogés devaient quitter leur pays en cas de grave conflit. Les Canadiens (21 %) comme les Britanniques (10 %) iraient aux Etats-Unis tandis que les Français choisiraient le Canada et l'Espagne à égalité (12 %). Pour justifier ces choix, la stabilité politique du pays demeure un critère important pour les sondés, suivi de près pour certaines populations à la possibilité de trouver un emploi.
Cette étude inédite montre en partie que les Allemands, les Italiens et les Canadiens font preuve d'une plus grande d’ouverture quant à l’accueil des réfugiés, probablement dû à leur contexte politique. On y apprend, entre autres, que les papiers d’identité constituent l’élément prioritaire que les personnes prendraient avec elles si elles étaient amenées à quitter leur pays. « La capacité à pouvoir prouver son identité est assez prioritaire chez ces populations », explique Delphine Martelli-Banegas.
La Suisse arrive en tête des destinations choisies par les Italiens (17 %) et les Allemands (16 %) si les citoyens des pays interrogés devaient quitter leur pays en cas de grave conflit. Les Canadiens (21 %) comme les Britanniques (10 %) iraient aux Etats-Unis tandis que les Français choisiraient le Canada et l'Espagne à égalité (12 %). Pour justifier ces choix, la stabilité politique du pays demeure un critère important pour les sondés, suivi de près pour certaines populations à la possibilité de trouver un emploi.
Ils désignent aussi l’Etat et leur gouvernement comme les principaux responsables de l’accueil des réfugiés. Un sentiment très fort en Allemagne (73 %), suivi de près par l’Italie (67 %) et par la France (63 %). Pourtant, lorsqu’il leur est demandé si les populations souhaitent que leur pays accueillent plus de réfugiés à l’avenir, la majorité des sondés de quatre pays souhaiterait en accueillir moins ; les Canadiens font exception. Ils sont aussi les plus nombreux (66 %) à soutenir la politique de leur gouvernement en matière d'accueil des réfugiés.
Nicolas Hulot, un grand témoin qui mobilise
« Auparavant le migrant migrait pour vivre mieux. Aujourd’hui, le migrant migre pour vivre tout simplement et ça c’est quelque chose de totalement inédit », indique, à juste titre, Alexis Nuselovici titulaire de la chaire Exil et migration de la Fondation Maison des sciences de l’homme (FMSH), lors de la première table ronde de la matinée, qui a vu défiler des universitaires ainsi que des acteurs de terrain venus témoigner de leurs expériences à l'image de Claire Hedon, présidente d'ATD Quart Monde, Sylvie Bukhari-de-Pontual, présidente de CCFD - Terre Solidaire, et de Geneviève Jacques, présidente de La Cimade.
Grand témoin de ce colloque, Nicolas Hulot était très attendu pour son discours de clôture. « La solidarité n'est plus une action, elle est une condition », affirme le président-fondateur de la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme, à l’initiative de l’appel des solidarités, lancé avec 80 ONG dont le SIF.
« Je pense que l’antidote à toutes ces crises qui se cumulent et qui finissent d’ailleurs par nous échapper, ça n’est pas le repli sur soi, le fatalisme, l’égoïsme, le nationalisme… cet antidote, c’est l’humanisme », poursuit Nicolas Hulot, qui rappelle l’existence d’« une société discrète invisible, silencieuse qui n’est pas résignée » et qui est prête à aider l'Autre. A l'heure de l'élection présidentielle, il appelle chacun à prendre ses responsabilités : « Ce n’est pas l’alpha et l’oméga d’une société plus heureuse, mais on peut donner une direction, imposer un sens, fixer des priorités » et « cet Appel des Solidarités est une nouvelle manière de porter la voix de celles/ceux qui n’attendent pas pour agir ».
« Je pense que l’antidote à toutes ces crises qui se cumulent et qui finissent d’ailleurs par nous échapper, ça n’est pas le repli sur soi, le fatalisme, l’égoïsme, le nationalisme… cet antidote, c’est l’humanisme », poursuit Nicolas Hulot, qui rappelle l’existence d’« une société discrète invisible, silencieuse qui n’est pas résignée » et qui est prête à aider l'Autre. A l'heure de l'élection présidentielle, il appelle chacun à prendre ses responsabilités : « Ce n’est pas l’alpha et l’oméga d’une société plus heureuse, mais on peut donner une direction, imposer un sens, fixer des priorités » et « cet Appel des Solidarités est une nouvelle manière de porter la voix de celles/ceux qui n’attendent pas pour agir ».
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