Le gouvernement réclame des sanctions contre les étudiants qui ont publiquement accusé deux professeurs de l’IEP de Grenoble d’islamophobie en mars. Vendredi 7 mai, l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de recherche (iGSER) a remis à la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Frédérique Vidal le rapport que cette dernière avait demandé sur l’affaire, en complément de l’enquête qui avait été ouverte par le procureur de la République de Grenoble, Éric Vaillant.
« Les étudiants impliqués, en diffamant leurs professeurs sur les réseaux sociaux, en portant atteinte à leur honneur et, par conséquent, à la réputation de l’IEP, se sont comportés de façon inadmissible. Ils devront être sanctionnés », a déclaré la ministre dans un entretien accordé au Figaro samedi 8 mai. Deux mois plus tôt, deux professeurs de Sciences Po Grenoble, accusés d’islamophobie par l’Union syndicale (US) de l’IEP, ont vu leurs noms placardés à l’entrée de l’établissement. Des images qui avaient ensuite été relayées sur les réseaux sociaux.
« Les étudiants impliqués, en diffamant leurs professeurs sur les réseaux sociaux, en portant atteinte à leur honneur et, par conséquent, à la réputation de l’IEP, se sont comportés de façon inadmissible. Ils devront être sanctionnés », a déclaré la ministre dans un entretien accordé au Figaro samedi 8 mai. Deux mois plus tôt, deux professeurs de Sciences Po Grenoble, accusés d’islamophobie par l’Union syndicale (US) de l’IEP, ont vu leurs noms placardés à l’entrée de l’établissement. Des images qui avaient ensuite été relayées sur les réseaux sociaux.
La responsabilité de l’Union syndicale pointée du doigt
Dans son rapport, l’IGSER fait le récit d’une polémique qui a, pour point de départ, la préparation d'une « semaine pour l’égalité et la lutte contre les discriminations » alors prévue en janvier et organisée avec la participation des étudiants de l’établissement quelques mois plus tôt.
Dans un de ces groupes de travail, un désaccord apparait entre un professeur agrégé et une historienne et maitre de conférences, au sujet de l’intitulé de l’évènement, le premier « contestant la légitimité de la notion d’"islamophobie" et sa mise sur le même pied que les notions de racisme et d’antisémitisme, alors que sa collègue le considère comme une notion devenue évidente dans les sciences sociales », indique-t-on dans la synthèse du document.
Celui-ci pointe du doigt la responsabilité de l’US dans l’escalade d’une controverse qui a considérablement secoué l’établissement. « L’enquête menée a permis de révéler que la situation constatée à l’IEP le 4 mars est l’aboutissement d’une crise commencée début décembre 2020, née d’une controverse entre deux enseignants, qui a tourné à un règlement de comptes orchestré par une organisation étudiante », indique la première conclusion de de la synthèse du rapport. « Selon la mission, il ne fait pas de doute que les accusations portées sur les réseaux sociaux par les élus étudiants de l’US à l’encontre des deux enseignants justifiaient un signalement au procureur de la République. »
Dans un de ces groupes de travail, un désaccord apparait entre un professeur agrégé et une historienne et maitre de conférences, au sujet de l’intitulé de l’évènement, le premier « contestant la légitimité de la notion d’"islamophobie" et sa mise sur le même pied que les notions de racisme et d’antisémitisme, alors que sa collègue le considère comme une notion devenue évidente dans les sciences sociales », indique-t-on dans la synthèse du document.
Celui-ci pointe du doigt la responsabilité de l’US dans l’escalade d’une controverse qui a considérablement secoué l’établissement. « L’enquête menée a permis de révéler que la situation constatée à l’IEP le 4 mars est l’aboutissement d’une crise commencée début décembre 2020, née d’une controverse entre deux enseignants, qui a tourné à un règlement de comptes orchestré par une organisation étudiante », indique la première conclusion de de la synthèse du rapport. « Selon la mission, il ne fait pas de doute que les accusations portées sur les réseaux sociaux par les élus étudiants de l’US à l’encontre des deux enseignants justifiaient un signalement au procureur de la République. »
Des « erreurs d’appréciation » néanmoins commises par tous les acteurs de la polémique
D’après l’Inspection, ces conclusions s’appuient sur l’absence de preuves qui auraient permis d’étayer les accusations proférées par le syndicat étudiant contre les enseignants. « La mission n’a trouvé aucun élément dans les multiples pièces qu’elle a collectées auprès de ses nombreux interlocuteurs (dont l’US), ni aucun témoignage permettant d’accréditer les rumeurs d’islamophobie de MM. A et B relayées ou diffusées par l’US à partir de début janvier 2021 : si les témoignages recueillis soulignent parfois le recours dans leur enseignement à un jeu de la provocation destiné à pousser les étudiants à argumenter leurs positions, jamais ils ne rapportent de propos ou comportements discriminatoires », signale-t-on.
Si les deux inspecteurs diligentés par le gouvernement dans le cadre de cette mission n’émettent aucune réserve sur l’implication de l’organisation étudiante, ils soulignent toutefois que « tous les acteurs de cette affaire ont commis des erreurs d’appréciation, des maladresses, des manquements et fautes, plus ou moins graves, plus ou moins nombreux, qui ont fait naître des rancœurs, des rancunes (…) et ont ainsi contribué à transformer une controverse entre enseignants sur un sujet sensible en un conflit disproportionné, dans lequel toutes les communautés de l’établissement se sont engagées délibérément pour les unes ou se sont retrouvées entraînées pour les autres ».
La mission a, en outre, déploré « le manque de professionnalisme déconcertant » de deux professeurs ayant mis des étudiants en copie d’échanges de mails entre enseignants. « La gouvernance de l'IEP va être renforcée », a, pour sa part, annoncé Frédérique Vidal, tout en réaffirmant sa confiance à la directrice de l’IEP, Sabine Sauragger.
Lire aussi :
Accusations d’islamophobie à Sciences-Po Grenoble : ce que l'on sait de l’affaire
Si les deux inspecteurs diligentés par le gouvernement dans le cadre de cette mission n’émettent aucune réserve sur l’implication de l’organisation étudiante, ils soulignent toutefois que « tous les acteurs de cette affaire ont commis des erreurs d’appréciation, des maladresses, des manquements et fautes, plus ou moins graves, plus ou moins nombreux, qui ont fait naître des rancœurs, des rancunes (…) et ont ainsi contribué à transformer une controverse entre enseignants sur un sujet sensible en un conflit disproportionné, dans lequel toutes les communautés de l’établissement se sont engagées délibérément pour les unes ou se sont retrouvées entraînées pour les autres ».
La mission a, en outre, déploré « le manque de professionnalisme déconcertant » de deux professeurs ayant mis des étudiants en copie d’échanges de mails entre enseignants. « La gouvernance de l'IEP va être renforcée », a, pour sa part, annoncé Frédérique Vidal, tout en réaffirmant sa confiance à la directrice de l’IEP, Sabine Sauragger.
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