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Affaibli, le MoDem se retrouve en situation d'arbitre

Rédigé par LELEGANT KOBELE | Mardi 11 Mars 2008 à 09:00

Avec 3,64% des suffrages exprimés au niveau national, le MoDem de François Bayrou sort du premier tour des élections municipales affaibli mais souvent en position d'arbitre. C'est le cas à Marseille où son alliance annoncée avec le candidat PS Jean-Noël Guérini met le maire UMP sortant Jean-Claude Gaudin dans une situation plus qu'embarassante.



Arbitre

François Bayrou, le président du MoDem (Mouvement Démocrate)
Même si le MoDem a obtenu un score plus que modeste au lendemain du premier tour des élections municipales, au PS comme à l'UMP, quoi qu'en disent les leaders des deux partis de gouvernement, il va falloir compter avec le parti centriste. Car le MoDem se trouve en position d'arbitre dans plusieurs grandes villes et pourrait faire basculer les équipes municipales.

"Je n'ai eu aucune négociation d'aucune sorte, je n'ai d'ailleurs eu aucun appel d'aucune sorte en provenance notamment de l'UMP et je crois que dans tout ça il y a une grande part de bluff" a déclaré François Bayrou lundi soir, précisant que la situation serait examinée "ville par ville, candidat par candidat", et rejetant par la même les propositions d'alliance lancées par l'UMP au soir du 9 mars.

"Nous partageons beaucoup de choses ensemble mais en même temps, il doit y avoir un échange entre eux et nous sur cette question" avait ainsi déclaré le Premier ministre François Fillon, tandis que le secrétaire général de l'UMP Patrick Devédjian estimait sur RTL qu'"effectivement, dans un certain nombre de villes la position du MoDem est très importante et peut décider du résultat", ajoutant : "Nous sommes ouvert naturellement à une discussion mais elle ne peut se faire que sur la base de l'échange."

Gaudin en difficulté à Marseille

A Marseille, le maire UMP sortant Jean-Claude Gaudin a obtenu dimanche soir 41,03% des voix contre 39,14% aux listes du candidat PS Jean-Noël Guérini. Avec 5,54% des suffrages, le MoDem est clairement en position d'arbitre et pourrait faire basculer la ville à gauche.

Les candidats ayant jusqu'à ce mardi à 18 heures pour déposer leurs listes de second tour, dès lundi au soir le chef de file du MoDem à Marseille, Jean-Luc Bennahmias, a annoncé que les listes du parti centriste fusionnaient avec celles du PS, précisant qu'ainsi le MoDem pourrait compter sur la présence de cinq élus au conseil municipal si la ville basculait à gauche. Un peu plus tard, c'est le candidat PS Jean-Noël Guérini en personne qui confirmait la nouvelle.

S'exprimant à ce sujet sur la chaîne de télévision France 3, le Premier secrétaire du Parti socialiste François Hollande a déclaré : "Sur le projet de Jean-Noël Guérini, je préfère des fusions de listes sur la clarté, sur des projets politiques. Je préfère la clarté politique plutôt que l'embrouille." "Ce n'est pas étonnant. A Marseille, Jean-Luc Bennahmias était un ancien dirigeant des Verts passé au MoDem", a-t-il ajouté.

Précisant sa position quant à l'alliance nationale avec le MoDem, François Hollande a déclaré : "Je note bien qu'il y a autant de positions du MoDem qu'il y a de villes en France, alors pas besoin de faire une alliance quelconque. Il s'agit pour nos candidats, ville par ville, d'être dans cet état d'esprit, c'est-à-dire vouloir le changement dans la clarté et en rassemblant au plus large."

Pourtant, dimanche soir, l'ex-candidate socialiste pour les présidentielles Ségolène Royal avait elle souhaité qu'il y ait "des alliances partout" avec le MoDem. "Nous ne pouvons pas construire une alliance avec quelqu'un qui n'en veut pas et qui a comme seul objectif de victoire ce matin la ville de Pau qui est une ville dirigée par la gauche depuis 1971", a pour sa part estimé François Hollande le lendemain lundi.