Sur le vif

Afghanistan: vives inquiétudes

Rédigé par Laila Elmaaddi | Lundi 30 Juillet 2007 à 12:16



Le sort des 22 membres d'une église présbytérienne Sud-Coréens détenus depuis douze jours en Afghanistan suscitait les craintes les plus vives lundi après l'expiration de l'ultimatum fixé par les talibans, qui menacent de tuer leurs otages si Kaboul n'accepte pas un échange de prisonniers.

Après avoir maintes fois accepté de repousser leur ultimatum, les talibans, dimanche, avaient donné jusqu'à lundi midi (07h30 GMT) aux autorités afghanes pour accepter de relâcher, dans un premier temps, huit des leurs prisonniers contre le même nombre d'otages, menaçant dans le cas contraire "de commencer à tuer" les Sud-Coréens.

Les autorités afghanes et les talibans étaient injoignables depuis l'expiration de ce nouveau délai. Peu avant, les négociations étaient dans l'impasse, les talibans insistant sur un échange de prisonniers auquel s'opposent les autorités afghanes qui réclament, elles, la libération sans condition des 16 femmes du groupe d'otages.

Les négociations "vont peut-être échouer", avait reconnu, par téléphone à l'AFP, le député Mahmoud Gailani, qui se trouve dans la province de Ghazni (140 km au sud de Kaboul), où a été enlevé le groupe le 19 juillet. "Depuis ce matin, les chefs tribaux tentent de convaincre les talibans mais ces derniers refusent un accord", a-t-il affirmé. "Ce n'est pas la politique du gouvernement de relâcher des prisonniers, mais ils demandent toujours un échange de prisonniers et refusent de libérer les femmes immédiatement", a-t-il dit.

Un responsable afghan dans la province de Ghazni a affirmé sous couvert de l'anonymat à l'AFP qu'une opération militaire pourrait être lancée pour sauver les otages si les négociations échouaient. Les forces afghanes ont investi il y a une semaine le district de Qarabagh, où les otages sont détenus par petits groupes à différents endroits selon les autorités afghanes. Les rebelles affirment de leur côté avoir séparé les otages et les détenir dans trois provinces différentes.

Un des otages, un pasteur de 42 ans, a été exécuté par balles mercredi.