Dans son 10e rapport annuel sur les solitudes publié en décembre 2020 et réalisé en partenariat avec le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (CREDOC), la Fondation de France révèle que 7 millions de personnes se sont retrouvées en situation d’isolement en 2020, soit 14 % des Français, contre 9 % en 2010. Un phénomène en forte progression ces dix dernières années et que la crise du Covid-19 a accentué auprès de toutes les catégories de population. i
« Une constante depuis 10 ans : l’isolement relationnel est étroitement lié à la pauvreté et à l’âge », indique-t-on. Toutefois, le phénomène « s’étend aujourd’hui à des catégories de la population jusque‐là épargnées », notamment les jeunes, qui n’ont jamais autant dénoncé leur sentiment d’abandon et de solitude que ces derniers mois.
Cet état de fait n’a rien de surprenant pour Cécile Van de Velde, maître de conférences à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). Appelée à s'exprimer auprès de la Fondation de France, , elles rappelle combien les restrictions induites par la crise sanitaire ont un impact considérable sur la qualité du lien social et qu’elles risquent d’avoir des conséquences durables.
« A mesure que la distanciation sociale s’installe dans la durée, il devient difficile de rétablir les liens, notamment chez les plus fragiles. On peut craindre le phénomène d’accoutumance, qui complique le retour à la vie sociale. Cette crise risque aussi de jouer sur notre capacité d’empathie sociale. En supprimant les contacts intermédiaires et en ne gardant que les liens choisis, nous ne voyons plus les inégalités et ne sentons plus de la même façon le pouls de la société », déclare-t-elle.
« Une constante depuis 10 ans : l’isolement relationnel est étroitement lié à la pauvreté et à l’âge », indique-t-on. Toutefois, le phénomène « s’étend aujourd’hui à des catégories de la population jusque‐là épargnées », notamment les jeunes, qui n’ont jamais autant dénoncé leur sentiment d’abandon et de solitude que ces derniers mois.
Cet état de fait n’a rien de surprenant pour Cécile Van de Velde, maître de conférences à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). Appelée à s'exprimer auprès de la Fondation de France, , elles rappelle combien les restrictions induites par la crise sanitaire ont un impact considérable sur la qualité du lien social et qu’elles risquent d’avoir des conséquences durables.
« A mesure que la distanciation sociale s’installe dans la durée, il devient difficile de rétablir les liens, notamment chez les plus fragiles. On peut craindre le phénomène d’accoutumance, qui complique le retour à la vie sociale. Cette crise risque aussi de jouer sur notre capacité d’empathie sociale. En supprimant les contacts intermédiaires et en ne gardant que les liens choisis, nous ne voyons plus les inégalités et ne sentons plus de la même façon le pouls de la société », déclare-t-elle.
Les jeunes et les pauvres fortement impactés
L’association Astrée, qui s’est donnée pour mission depuis plus de 30 ans « de contribuer à la restauration du lien social, de rompre l’isolement et de favoriser le mieux-être des personnes en situation de fragilité sociale et/ou personnelle », publie à l’occasion de la quatrième Journée des solitudes commémorée chaque année le 23 janvier les résultats d’une enquête IFOP. A l’aune des données collectées, elle « met en évidence une forte poussée du sentiment de solitude dans la population » pendant la pandémie.
De fait, selon les chiffres dévoilés par l'enquête, 18 % des sondés ont déclaré se se sentir toujours ou souvent seuls en 2020, contre 13 % en 2018. Par ailleurs, les deux tiers des Français (66 %) ont estimé que la compagnie des autres leur manque parfois, une proportion en hausse de 15 points par rapport au niveau mesuré avant la crise.
« Si l’image d’Épinal veut que la personne souffrant de solitude, soit une personne âgée et isolée, les données de cette enquête montrent que au contraire ce sont les jeunes qui sont les plus largement concernés par ce ressenti », indique-t-on. En effet, 27 % des 18-24 ans font part d’un sentiment de solitude et 20 % des 25-34 partagent ce sentiment. Par ailleurs, deux tiers des étudiants (68 %) indiquent davantage souffrir de solitude depuis le début de la crise sanitaire.
Les demandeurs d'emploi ainsi que les publics fragilisés économiquement sont également plus concernés par la solitude, démontre l’enquête : 29 % de ceux qui appartiennent aux catégories « pauvres » ressentent toujours ou souvent de la solitude, suivis de près par 24 % des sondés percevant des revenus modestes, contre 10 % de ceux appartenant aux catégories aisées.
De fait, selon les chiffres dévoilés par l'enquête, 18 % des sondés ont déclaré se se sentir toujours ou souvent seuls en 2020, contre 13 % en 2018. Par ailleurs, les deux tiers des Français (66 %) ont estimé que la compagnie des autres leur manque parfois, une proportion en hausse de 15 points par rapport au niveau mesuré avant la crise.
« Si l’image d’Épinal veut que la personne souffrant de solitude, soit une personne âgée et isolée, les données de cette enquête montrent que au contraire ce sont les jeunes qui sont les plus largement concernés par ce ressenti », indique-t-on. En effet, 27 % des 18-24 ans font part d’un sentiment de solitude et 20 % des 25-34 partagent ce sentiment. Par ailleurs, deux tiers des étudiants (68 %) indiquent davantage souffrir de solitude depuis le début de la crise sanitaire.
Les demandeurs d'emploi ainsi que les publics fragilisés économiquement sont également plus concernés par la solitude, démontre l’enquête : 29 % de ceux qui appartiennent aux catégories « pauvres » ressentent toujours ou souvent de la solitude, suivis de près par 24 % des sondés percevant des revenus modestes, contre 10 % de ceux appartenant aux catégories aisées.
Des gestes simples pour rompre la solitude
Les Français souffrant de solitude jugent toutefois qu'il est facile de remédier à la solitude : 47% d'entre eux déclarent qu'il est assez facile de trouver des alternatives à leur état, rappelant ainsi que, si ce fléau devient un problème de société de plus en plus important, il n’est pas une fatalité.
Parmi les solutions, la cohabitation intergénérationnelle figure comme un véritable rempart contre l’isolement pour les personnes âgées et contre la précarité pour les jeunes. La crise sanitaire a aussi été l’occasion de voir émerger des initiatives solidaires comme l’opération « Une lettre, un sourire », lancée par une bande de cousins au plus fort de la pandémie. Un projet qui a pour objectif de permettre à des anonymes d’échanger par lettres avec des résidents d'EHPAD.
Il est aussi possible d’agir au quotidien pour aider à lutter contre la solitude. Être plus attentif aux autres, briser la glace pour créer un contact, établir une relation de qualité : c’est ce à quoi tout un chacun est invité par l’association Astrée, qui a lancé une grande campagne nationale du 18 au 23 janvier.
Parmi les solutions, la cohabitation intergénérationnelle figure comme un véritable rempart contre l’isolement pour les personnes âgées et contre la précarité pour les jeunes. La crise sanitaire a aussi été l’occasion de voir émerger des initiatives solidaires comme l’opération « Une lettre, un sourire », lancée par une bande de cousins au plus fort de la pandémie. Un projet qui a pour objectif de permettre à des anonymes d’échanger par lettres avec des résidents d'EHPAD.
Il est aussi possible d’agir au quotidien pour aider à lutter contre la solitude. Être plus attentif aux autres, briser la glace pour créer un contact, établir une relation de qualité : c’est ce à quoi tout un chacun est invité par l’association Astrée, qui a lancé une grande campagne nationale du 18 au 23 janvier.