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Aïd al-Fitr : des plats du monde à savourer et partager

Un Aïd al-Fitr gourmand

Rédigé par Maria Magassa-Konaté | Jeudi 8 Aout 2013 à 06:00

L’Aïd al-Fitr, la fête marquant la fin du mois du Ramadan, est arrivé. Pour l'occasion, les musulmans préparent les plats des différents pays dont ils sont originaires. Du Maghreb, d'Afrique de l'Ouest, des Comores, de Turquie ou encore du Pakistan : Saphirnews s'est penché avec gourmandise sur les mets festifs de ces diverses communautés musulmanes de l'Hexagone.



L'Aïd al-Fitr vient clore tout un mois de jeûne pour les musulmans. Cette année, cette fête a été fixée au jeudi 8 août. Si les fidèles n'ont pas tous démarré en même temps le Ramadan, ils entament là ensemble la fête de l'Aïd al-Fitr.

C'est parti pour trois jours de festivités. En France, les musulmans s'attachent à se réunir autour de plats typiques souvent issus de leurs différents pays d'origine. Saphirnews vous met l'eau à la bouche.

Des pâtisseries à foison

Makrouts.
Chez les familles d'origine maghrébine, qui représentent près de 70 % de la population musulmane hexagonale selon le cabinet Solis, ce sont « surtout les pâtisseries » qui sont de sortie pour ce jour de fête, nous rappelle Imen Alaoui, la gérante de la Fabrick des délices basé à Paris. Son activité, consistant à proposer des cours de cuisines du monde centrée sur la feuille de brick, « a fait le plein » tout le mois du Ramadan durant lequel les spécialités marocaines telles que la chebakia, une pâtisserie trempée dans du miel et roulée dans des graines de sésame, et la soupe harira étaient programmées.

Pour l'Aïd al-Fitr, « le matin avant d'aller à la mosquée », les familles consomment des pâtisseries, raconte-t-elle. Il s'agit de « crêpes marocaines comme les msemen », précise-t-elle. Mais « pour le repas en lui même, chaque famille fait son propre plat. » Elle, pour sa part, a décidé de cuisiner un couscous aux sept légumes à cette occasion. « Un vrai plat familial », juge-t-elle.

Par ailleurs, dans les foyers maghrébins d'autres types de gâteaux sont attendus comme les fameux makrout faits à base de semoule et de datte, des sablés ou des meringues.

Les Turcs ont également leur sucreries fétiches pour l'Aïd avec les baklavas. « C'est une pâte feuilletée aplatie et garnie de pistaches ou de noix en poudre », explique Adem Isik, vice-président de l'Association d'entraide franco-turque de Reims (AEFTR) et de la mosquée turque de cette ville.

Pains au fromage et beignets de pois chiche

En plat principal, les Turcs ont l'habitude de déguster un plat composé de feuilles de vigne farcies de riz, de viande hachée et des herbes qu'on appelle yaprak farma, litéralement « feuilles enroulées ». « C'est un plat commun au bassin méditerranéen qui se retrouve dans plusieurs pays comme en Grèce », explique M. Isik. Les pogaças, « des petits pains au lait avec du fromage et des fines herbes » et des boreks fourrés de « fromage ou de riz selon la région », sont également servis dans les foyers de culture turque.

Du coté des familles pakistanaises, « avant d'aller à la prière, nous petit-déjeunons rapidement en dégustant un plat sucré nommé semiya ou vermicelle au lait », nous raconte Arooj Humayun, secrétaire général du Centre culturel franco-pakistanais, qui se donne pour mission principale de « redorer l'image du Pakistan en France ».

Lors du déjeuner ou du dîner, les mets traditionnels, qui font le succès des restaurants pakistanais suivent. Il s'agit en entrée de « pakoras ou beignets de pois chiche » et de « samosas, généralement fourrés avec des légumes ou viande hachée ». « Le plat principal est un byriani poulet avec des grains de riz de différentes couleurs et un poulet sauce curry avec, en accompagnement, un nan nature, (pain, ndlr) des kabab ou kefta (des boulettes de viande, ndlr) et la sauce chutney, une sauce verte à base de menthe. » Le repas se termine par un dessert comme « une salade de fruits, les mithais, des pâtisseries couleurs fluo très très sucrés et à nouveau par une semya », liste M.Humayun.

Du mouton pour le petit Aïd

Boreks turcs.
Si le poulet trouve grâce aux yeux des Pakistanais, le mouton est à l'honneur chez les musulmans originaires d'Afrique de l'Ouest pour l'Aïd al-Fitr . Cette « petite » fête prend alors des airs de grande fête de l'Aïd al-Kebir. Fatoumata, une Malienne de 29 ans, s'apprête ainsi à cuisiner en « grillade » cette viande rouge qu'elle accompagnera d'une salade et de bananes plantains frites.

Mais le riz n'est jamais loin. Beaucoup de « mamas » en plus d'une grillade mijote un tiep (plat à base de riz) au mouton avec différents légumes. Le riz est également « la base » du repas traditionnel servi chez les personnes d'origine comorienne, fait savoir Nadjate. Les familles se réunissent autour d'un « riz au coco avec de la viande de bœuf, du lait caillé, du manioc et des bananes ». Et les couscoumas, des galettes comoriennes accompagnées d'une sauce et de la viande, ainsi que des samossas ne sont jamais très loin également, explique la jeune femme de 21 ans.

Le partage à l'honneur

Si ces tables d'Aïd reflètent la diversité de la communauté musulmane, tous les fidèles se retrouvent unis dans la prière le matin du jour de l'Aïd et s'attachent à faire preuve de convivialité. Le mot partage est à l'honneur. « L 'échange » est au cœur de cette fête. « Les plateaux de pâtisserie circulent d'une famille à l'autre », témoigne Imen Alaoui.

A Reims, « après la prière, on distribue le petit-déjeuner. On offre du thé et des pohcas » aux fidèles assis autour d'une « grande table dans la cour de la mosquée », fait savoir Adem Isik, le vice-président de la mosquée turque. Puis, comme dans tous les lieux de culte musulman, tous « se congratulent ».

Ce moment réjoui profondément M. Humayun. « Cela me procure une belle et vive émotion. C'est un moment fort agréable de voir les gens venir même avec de très petits enfants. Tout le monde est ravi. C'est un moment que j'aime partager », commente ainsi le jeune papa.

Habituellement en visite chez sa belle-famille d'origine maghrébine pour l'Aïd, ils font « tous les étages » pour rendre visite aux voisins avant que ces derniers ne viennent les voir à leur tour. Au Pakistan, dans leur grande maison familiale, « trois générations se réunissent » à cette occasion, sait-il de son entourage.

Ici ou ailleurs, la fête de l'Aïd al-Fitr invite les musulmans à partager leur joie dans la communion. La gastronomie est un parfait moyen de resserrer les liens de fraternité, si chère aux fidèles.