Religions

Aïd el-Kébir 2014 : plus de dons que de sacrifices

Aïd al-Adha 2014

Rédigé par Maria Magassa-Konaté | Vendredi 3 Octobre 2014 à 00:27

« Aïd el-Kébir 2014 : Sacrifier ou donner, quel sera votre choix ? » : telle était la question posée par Saphirnews en amont de l’Aïd al-Adha, fixée pour le samedi 4 octobre. Cette question s’inscrit dans un contexte où les fidèles sont incités à envoyer de l’argent aux démunis du monde entier au lieu de faire le sacrifice d’une bête. Les résultats de notre sondage exclusif révèlent que les Saphirnautes s’inscrivent dans cette tendance.



L’Aïd el-Kébir (Aïd al-Adha), la plus grande fête musulmane, est marqué par le sacrifice d’une bête, afin de rendre hommage au geste du Prophète Abraham (Ibrahim). En France, c’est un mouton qui est généralement immolé dans les familles musulmanes. Mais de plus en plus de personnes choisissent de donner aux populations qui sont dans le besoin en différents points du globe en lieu et place de ce sacrifice symbolique qui est facultatif. Ces derniers temps, cette pratique du don est encouragée par de plus en plus d’organisations islamiques.

Cette solution est bien accueillie dans la communauté musulmane. En plus d’être une action solidaire, elle apparaît plus accessible. Alors que trouver un mouton dans l’Hexagone est un défi, pléthore d’associations proposent d’envoyer des dons vers l’étranger pour l’Aïd. Les populations musulmanes en grande souffrance de Palestine, de Syrie, de Somalie, de Centrafrique ou encore de la Birmanie en sont destinataires.

De l’argent pour Gaza

L’engouement pour le don est visible dans les résultats de notre sondage exclusif « Aïd el-Kébir 2014 : Sacrifier ou donner, quel sera votre choix ? » mis en ligne du jeudi 25 septembre au jeudi 2 octobre et auquel ont participé 534 internautes.

Il en ressort qu’une majorité déclare envoyer de l’argent à l’étranger. Ils sont 43,07 % dans ce cas. Parmi eux, 18,54 % disent donner pour Gaza. L’offensive sanglante d’Israël sur le territoire palestinien au cours de l'été a fortement marqué les esprits de la communauté musulmane. On peut également penser que l’appel lancé par plusieurs responsables musulmans demandant à donner pour les Palestiniens n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd.

Les autres sondés disent envoyer « l’argent ailleurs ». Face à une précarité généralisée et à des conflits meurtriers, les pays destinataires ne manquent pas. En outre, les pays d’origine des musulmans de France sont naturellement visés. L’argent envoyé peut servir à l’abattage de bêtes dans ces différents pays. On parle alors de sacrifice par procuration.

Un sacrifice solidaire

Dans le sondage de Saphirnews, bien que la majorité opte pour un don à l’étranger, l’avance est courte comparée avec ceux qui souhaitent procéder à un sacrifice. 40,26 % du panel comptent procéder à cette pratique traditionnelle. Parmi eux, 27,53 % indiquent sacrifier un animal.

Les autres déclarent « sacrifier pour (eux) et une autre famille dans le besoin ». Ils sont 12,73 % dans ce cas. Ces familles ont les moyens de payer deux sacrifices. Avec des prix qui avoisinent 300 € par mouton, tout le monde ne peut pas se le permettre.

A contrario, plus nombreux (16, 67 %) sont ceux qui ne peuvent pas, faute de moyens, faire un sacrifice ou un don. Ils sont la preuve que la précarité touche également les foyers musulmans de France. Pour fêter un Aïd comme il se doit, ces derniers peuvent toutefois compter sur tous ceux qui vont faire un sacrifice car, comme l’exige la tradition islamique, ils se doivent de donner un tiers de la bête sacrifiée aux nécessiteux.

Sacrifice ou don, la solidarité est bel et bien à l’œuvre.