Points de vue

Al-Hour, l’Homme Libre

Rédigé par Khadija Marfouk Texte de | Mercredi 4 Juin 2003 à 00:00

Un homme, une histoire
Un choix, un sens
Deux camps, deux visions, deux destins
Une lourde responsabilité, une angoisse, une souffrance sans fin.
Telle est l’histoire d’un homme au cœur d’un combat opposant le savoir et l’ignorance, la liberté et l’oppression, la justice et l’injustice.
Il faut choisir…



Al-Hour

 L’Homme Libre 

 

 

Un homme, une histoire

Un choix, un sens

Deux camps, deux visions, deux destins

Une lourde responsabilité, une angoisse, une souffrance sans fin.

 

Telle est l’histoire d’un homme au cœur d’un combat opposant le savoir et l’ignorance, la liberté et l’oppression, la justice et l’injustice.

Il faut choisir…

Il faut apprendre à penser par soi même.

Il faut apprendre à s’approprier son histoire et à orienter son avenir.

C’est l’histoire d’une conscience qui s’éveille et d’une volonté qui s’enflamme pour donner un sens à une vie, à une existence. C’est l’exigence d’un retour vers Lui pour retrouver l’harmonie avec soi.

 

Le héros de notre histoire s’appelle « Al-Hour », le Libre.

Sa mère lui a choisi ce nom à sa naissance ; a-t-elle pressenti ce qui allait advenir de son fils ? Par la naissance, il exista et par le choix, il demeura, au cœur de l’histoire, le symbole de la Liberté Humaine.

Notre héros est une personnalité réelle, un homme ordinaire, il est officier dans l’armée de Yazid. Son travail n’est pas un choix politique, mais une « occupation » pour vivre dignement dans ces temps difficiles. Son savoir politique ne lui permet pas de comprendre ce qui se passe autour de lui, mais, maintenant qu’il est au cœur du combat, en ce jour d’Achoura, en face de la vérité, il ne peut dire « je ne savais pas ». Désormais, il faut faire un choix.

 

Al Hour n’avait que trois choix :

 

Combattre avec le tyran, par simple amour du pouvoir, la famille du prophète (PSL), faire taire la voix de la justice et de la liberté. Devenir la main d’un tyran ivre d’arrogance et d’ignorance.

 

Répondre à l’appel du Hussein (PSL), à l’appel de la justice, à la lumière de la liberté…sauver les valeurs Humaines de l’oubli, conserver l’héritage de la dignité, être fidèle au pacte originel. Devenir le symbole de l’Humanité, de son humanité.

 

Fuir sa responsabilité par le silence des lâches, devenir sourd aux cris des opprimés sous le fouet des oppresseurs, devenir aveugle devant le sang des innocents versé injustement. S’évader pour ne pas témoigner, trouver mille et une excuses pour s’éloigner : Le travail, la famille ou une prière qui ne s’achève jamais… être partout, présent nulle part. Vivre dans l’oubli et pour l’oubli… Devenir tout simplement un « Rien ».

 

 

Trois chemins et un homme…

Un choix, un sens et une responsabilité lourde… Que faire ?

Al Hour hésita, trembla, pria … L’épreuve est de taille.

Faut-il suivre la majorité docile et combattre auprès de Yazid ? Ou faut-il choisir un sens à sa vie au risque de la perdre ?

La souffrance s’aggrave, l’angoisse atteint sa limite… Une autre naissance verra-t-elle le jour ? L’obscurité de l’ignorance se dissipe petit à petit, l’aube de la liberté rayonne …

C’est l’instant qui vaut une vie…

C’est le dernier frisson de peur avant un sentiment de paix…avec Lui, avec soi.

 

Al-Hour interrogea l’un des combattants : « As-tu donné à boire à ton cheval aujourd’hui ? »

« Non. », répondit le combattant.

« Veux-tu lui donner à boire ? », ajouta Al Hour.

Sans attendre la réponse, il commença à s’éloigner des combattants de Yazid pour rejoindre le petit-fils du Prophète (PSL).

« Que veux-tu faire ? », l’interrogea un combattant près de lui.

Il ne répondit pas, il n’entendait rien autour de lui, il n’y avait qu’une seule voix … une voix plus forte que toutes les autres voix… la voix d’une nouvelle naissance.

Un nouveau « moi » allait voir le jour…

Tout le monde le regardait. Qu’allait-il faire ?

 

Il a choisi de ne plus être esclave d’une tyrannie ni le serviteur du mensonge, mais un Homme Libre, il a choisi de pénétrer la conscience humaine, d’éveiller l’esprit critique et l’expérience libératrice, de se sacrifier pour Dieu, pour la justice, d’inscrire sur les murs de l’Histoire, au jour d’Achoura, avec son sang : « un amant fidèle de la Liberté Humaine ».

Hussein (PSL) dira de lui ce jour là :

« C’est toi le Libre, comme ta mère t’a nommé, tu es le Libre dans la vie d’ici-bas et dans l’au-delà ».

 

 

Al-Hour a choisi, il a donné un sens à sa vie et à son existence, et toi, Homme, qu’en est-il de ton choix ? Qu’en est-il de ta vie, de ton existence ?

Un Homme Libre, un esprit mûr doit pouvoir choisir…

Ô Homme, tu ne peux être esclave que de toi-même, de ta peur, de ton ignorance, de ton arrogance. Quand décideras-tu de prendre ta vie en main, d’aller vers Lui, d’aller vers toi ?

Ô Homme, quand te lèveras-tu contre l’injustice et feras-tu du combat d’Al Hour ton combat de tous les jours, contre tous les systèmes qui t’asservissent, contre la fabrique des hommes dociles, contre les dictatures des temps modernes, contre les massacres et les tortures des voix libres, quand rejoindras-tu le camp de l’Humanité…ton humanité ?

Ô Homme Libre, souffle de Dieu, comment peux-tu devenir un « Rien » dans ce monde de profits et de biens ? Comment peux-tu t’exiler dans un silence sans fin ?

 

Ô Homme Libre, le choix est inévitable, l’épreuve est inéluctable, et l’Histoire t’appartient.