C’est officiel : Al-Jazeera va prochainement lancer une chaîne d’information en français. Cette annonce, qui met fin à des années de spéculations, a été faite par le directeur même du réseau de la chaîne qatari, Ahmed Ben Jassem Al-Thani, lors d’un forum organisé par la télévision à Doha lundi 18 mars.
« Nous sommes à une étape avancée d’une étude pour lancer une chaîne en français », a-t-il déclaré, estimant que celle-ci « vise à établir des ponts avec les cultures et les peuples amis, en Afrique, en Amérique du nord et en Europe ».
« Nous sommes à une étape avancée d’une étude pour lancer une chaîne en français », a-t-il déclaré, estimant que celle-ci « vise à établir des ponts avec les cultures et les peuples amis, en Afrique, en Amérique du nord et en Europe ».
Pas avant 2014
La localisation de la future chaîne reste à ce jour inconnue. Aucun calendrier de lancement n’a également pas été annoncé. Toutefois, l’ouverture effective de la chaîne ne devrait pas se réaliser avant le milieu de l’année 2014 selon Nabil Ennasri, spécialiste du Qatar et auteur de l’ouvrage « L’énigme du Qatar ».
« Du fait de la lourdeur d’un tel projet, autant dans sa dimension technique, administrative que financière, on ne devrait donc pas voir le logo de la chaîne qatarie dans les foyers de l’Hexagone avant 18 mois », précise-t-il dans son blog du Monde.
Autrement, les détails officiels attendront. Le lancement d’Al-Jazeera en français devrait à nouveau bouleverser le paysage audiovisuel français (PAF), après le lancement retentissant de BeIn Sport, la filiale française d’Al-Jazeera Sport, en juin 2012, suivi en juillet de BeIn Sport 2, qui diffusent toutes deux au total 16 sports différents sur leurs grilles. Une concurrence féroce qui oblige le leader Canal + à revoir sa stratégie tant BeIn dispose de moyens sans limite pour s'imposer dans le PAF sportif.
« Du fait de la lourdeur d’un tel projet, autant dans sa dimension technique, administrative que financière, on ne devrait donc pas voir le logo de la chaîne qatarie dans les foyers de l’Hexagone avant 18 mois », précise-t-il dans son blog du Monde.
Autrement, les détails officiels attendront. Le lancement d’Al-Jazeera en français devrait à nouveau bouleverser le paysage audiovisuel français (PAF), après le lancement retentissant de BeIn Sport, la filiale française d’Al-Jazeera Sport, en juin 2012, suivi en juillet de BeIn Sport 2, qui diffusent toutes deux au total 16 sports différents sur leurs grilles. Une concurrence féroce qui oblige le leader Canal + à revoir sa stratégie tant BeIn dispose de moyens sans limite pour s'imposer dans le PAF sportif.
Un empire médiatique au service du soft-power qatari
Fondée en 1996, Al-Jazeera est devenue depuis une chaîne d’information de référence pour des millions de personnes à travers la planète, à commencer par le monde arabe. Depuis, que du chemin parcouru pour le groupe aux ambitions insatiables. Des chaînes pour les enfants, les documentaires, les sports… il y en a pour tous les goûts. Et qui sait, un jour, pour toutes les langues : outre l’arabe et l’anglais, Al-Jazeera est disponible en serbo-croate et le sera aussi en turc, en espagnol et en swahili pour les pays d’Afrique de l’Est.
Al-Jazeera entend bien étendre son empire médiatique avec les grâces des autorités du Qatar, qui usent de ce bijou comme d’un outil au service de sa diplomatie basée sur le soft-power. Ce qui ne manque pas de provoquer ces derniers mois de vives critiques quant au traitement médiatique des soulèvements en Syrie ou son silence face aux soulèvements populaires au Bahreïn, monarchie voisine alliée du Qatar alors que la chaîne a largement couvert les mouvements révolutionnaires en Tunisie, en Egypte et en Libye.
Mais rien ne l’arrête. Le groupe qatari a ainsi annoncé sa volonté de renforcer Al-Jazeera English, qui existe depuis 2006, par la création d’une chaîne avec des émissions réalisées et diffusées depuis la Grande-Bretagne à raison de cinq heures par jour, aux heures de grande écoute. Pour percer aux Etats-Unis, elle a racheté en janvier la chaîne de télévision américaine Current TV, cofondée en 2005 par l’ancien vice-président américain Al Gore pour la coquette somme de 500 millions de dollars.
Al-Jazeera entend bien étendre son empire médiatique avec les grâces des autorités du Qatar, qui usent de ce bijou comme d’un outil au service de sa diplomatie basée sur le soft-power. Ce qui ne manque pas de provoquer ces derniers mois de vives critiques quant au traitement médiatique des soulèvements en Syrie ou son silence face aux soulèvements populaires au Bahreïn, monarchie voisine alliée du Qatar alors que la chaîne a largement couvert les mouvements révolutionnaires en Tunisie, en Egypte et en Libye.
Mais rien ne l’arrête. Le groupe qatari a ainsi annoncé sa volonté de renforcer Al-Jazeera English, qui existe depuis 2006, par la création d’une chaîne avec des émissions réalisées et diffusées depuis la Grande-Bretagne à raison de cinq heures par jour, aux heures de grande écoute. Pour percer aux Etats-Unis, elle a racheté en janvier la chaîne de télévision américaine Current TV, cofondée en 2005 par l’ancien vice-président américain Al Gore pour la coquette somme de 500 millions de dollars.
Une rude concurrence pour France 24
Avec plus de 70 bureaux à travers le monde et ses 400 journalistes issus de 50 nationalités, Al-Jazeera devrait s’imposer sans difficulté face aux chaînes d’informations françaises actuelles, dont France 24. Celle-ci a lancé une version arabe en avril 2009 avec, en ligne de mire, la ferme volonté de contrer l’influence historique d’Al-Jazeera, qui revendique pas moins de 50 millions de téléspectateurs.
Cette fois, il sera difficile pour l’Audiovisuel extérieur de la France, qui fédère France 24, TV5 Monde et RFI, de résister face au futur rouleau compresseur médiatique du Qatar à la notoriété bien acquise auprès de nombreux téléspectateurs francophones.
Cette fois, il sera difficile pour l’Audiovisuel extérieur de la France, qui fédère France 24, TV5 Monde et RFI, de résister face au futur rouleau compresseur médiatique du Qatar à la notoriété bien acquise auprès de nombreux téléspectateurs francophones.