Depuis le drame de Toulouse et de Montauban, la défiance à l'égard de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), qui organise la 29e Rencontre annuelle des musulmans de France du 6 au 9 avril prochain au Bourget, refait surface. L'UOIF n'a pourtant pas attendu, par communiqué, pour affirmer « sa douleur et sa ferme condamnation des tueries sauvages. »
« Cette affliction est d’autant plus forte et amère que l’auteur présumé, par ses revendications, prend en otage la religion musulmane et tous ses fidèles. Rappelons que le terrorisme et la folie meurtrière n’ont pas de religion », a-t-elle expliqué . « L’acte en lui-même ne peut que susciter l’indignation totale et c’est l’islam qui se trouve encore une fois lié à la violence et mis faussement en accusation à travers l’auteur qui s’identifie en musulman. Nous ne pouvons que condamner cette attaque criminelle contre des personnes innocentes », nous déclare Ahmad Jaballah, président de l'UOIF.
Une prise de position ferme qui n'a pas empêché Mohamed Sifaoui, un « intellectuel faussaire », comme le nomme Pascal Boniface, de lancer une violente charge contre l’UOIF, décrite comme une « organisation intégriste » propageant « une idéologie qui instrumentalise l'islam à des fins politiques directement inspirée de la pensée des Frères musulmans égyptiens ». Ces accusations sont récurrentes mais elles prennent une autre dimension à l'aune de l'actualité.
« Cette affliction est d’autant plus forte et amère que l’auteur présumé, par ses revendications, prend en otage la religion musulmane et tous ses fidèles. Rappelons que le terrorisme et la folie meurtrière n’ont pas de religion », a-t-elle expliqué . « L’acte en lui-même ne peut que susciter l’indignation totale et c’est l’islam qui se trouve encore une fois lié à la violence et mis faussement en accusation à travers l’auteur qui s’identifie en musulman. Nous ne pouvons que condamner cette attaque criminelle contre des personnes innocentes », nous déclare Ahmad Jaballah, président de l'UOIF.
Une prise de position ferme qui n'a pas empêché Mohamed Sifaoui, un « intellectuel faussaire », comme le nomme Pascal Boniface, de lancer une violente charge contre l’UOIF, décrite comme une « organisation intégriste » propageant « une idéologie qui instrumentalise l'islam à des fins politiques directement inspirée de la pensée des Frères musulmans égyptiens ». Ces accusations sont récurrentes mais elles prennent une autre dimension à l'aune de l'actualité.
Se servir du drame de Toulouse pour se lâcher contre l’UOIF
Youssef Al-Qaradawi
Dans une lettre adressée au président de la République et publiée vendredi 23 mars sur le site du Huffington Post, M. Sifaoui demande à Nicolas Sarkozy d'« intervenir personnellement pour faire annuler toutes les autorisations d'entrée sur le territoire français de ceux, parmi les invités de l'UOIF, qui sont connus pour leurs positions extrémistes ».
Parmi les prédicateurs invités et visés par M. Sifaoui figurent les célèbres cheikhs égyptiens Mahmoud El-Masri et surtout Yusuf Al-Qaradawi, le chef spirituel des Frères musulmans travaillant aussi pour la chaîne satellitaire Al-Jazeera, contre qui le journaliste franco-algérien se donne à cœur joie. « J'ai appris que ce dernier a pu bénéficier d'un visa qui l'autorise à fouler le sol de la République et la patrie des droits de l'homme. Ce qui est, à tout le moins, scandaleux », affirme-t-il, en mettant en exergue le drame de Toulouse et de Montauban, heure où « l'opinion publique constate les ravages que peut provoquer l'extrémisme religieux en général dans des esprits fragiles ou fragilisés ».
« Les événements tragiques de ces derniers jours (...) ne (peuvent) nous permettre d'accepter que des tribunes soient offertes, en France, aux tenants de la haine », fait-il savoir. Le Front national (FN) s'est également insurgé vendredi de la venue des deux prédicateurs en France et a dénoncé de son côté « un véritable scandale et une preuve que le gouvernement Sarkozy fait preuve d’une légèreté coupable en ne luttant en rien contre le fanatisme islamiste qui sévit dramatiquement dans notre pays ». Mohamed Sifaoui et le FN, même combat contre l'UOIF.
Parmi les prédicateurs invités et visés par M. Sifaoui figurent les célèbres cheikhs égyptiens Mahmoud El-Masri et surtout Yusuf Al-Qaradawi, le chef spirituel des Frères musulmans travaillant aussi pour la chaîne satellitaire Al-Jazeera, contre qui le journaliste franco-algérien se donne à cœur joie. « J'ai appris que ce dernier a pu bénéficier d'un visa qui l'autorise à fouler le sol de la République et la patrie des droits de l'homme. Ce qui est, à tout le moins, scandaleux », affirme-t-il, en mettant en exergue le drame de Toulouse et de Montauban, heure où « l'opinion publique constate les ravages que peut provoquer l'extrémisme religieux en général dans des esprits fragiles ou fragilisés ».
« Les événements tragiques de ces derniers jours (...) ne (peuvent) nous permettre d'accepter que des tribunes soient offertes, en France, aux tenants de la haine », fait-il savoir. Le Front national (FN) s'est également insurgé vendredi de la venue des deux prédicateurs en France et a dénoncé de son côté « un véritable scandale et une preuve que le gouvernement Sarkozy fait preuve d’une légèreté coupable en ne luttant en rien contre le fanatisme islamiste qui sévit dramatiquement dans notre pays ». Mohamed Sifaoui et le FN, même combat contre l'UOIF.
Des visas interdits selon le FN
Au lendemain de cette prise de position publique, le FN, par la voix de Wallerand de Saint-Just, vice-président du parti, a assuré que les autorités françaises ont annulé à leur demande le visa aux deux prédicateurs, accusés pour des propos antisémites et anti-chiites. « Il a donc fallu que ce soit le Front national, alerte et vigilant, qui interpelle le gouvernement sur ce scandale absolu compte tenu du contexte actuel. Si nous n’avions pas alerté l’opinion, le gouvernement, loin de lutter efficacement contre l’islamisme, l’aurait au contraire aidé. Cela prouve que Nicolas Sarkozy et Claude Guéant, malgré leurs effets d’annonces, sont complètement dépassés par la pénétration du fondamentalisme en France », déclare-t-il dans son communiqué daté du samedi 24 mars.
Une information confirmée par le socialiste Manuel Valls, directeur de la communication de François Hollande, pour le visa Yusuf Al-Qaradawi. Cependant, M. Jaballah nous assure dimanche avoir eu aucun écho directement de pareilles interdictions. Pour le moment en tout cas. « Nous allons nous mettre en contact avec les services compétents » mais s'il s'avère qu'ils ne délivreront pas d'autorisations aux invités, ce sera pour l'UOIF une surprise.
« Cela fait 29 ans que le Salon existe, nos positions sont connues et claires, nous promouvons un islam tolérant et ouvert, où la notion d’intégration, de citoyenneté et du vivre-ensemble sont régulièrement évoquées dans nos rencontres. Notre objectif est toujours de débattre et de rassembler dans la sérénité et ceux que nous invitons tiennent une position de modération et du juste milieu », affirme M. Jaballah.
Une information confirmée par le socialiste Manuel Valls, directeur de la communication de François Hollande, pour le visa Yusuf Al-Qaradawi. Cependant, M. Jaballah nous assure dimanche avoir eu aucun écho directement de pareilles interdictions. Pour le moment en tout cas. « Nous allons nous mettre en contact avec les services compétents » mais s'il s'avère qu'ils ne délivreront pas d'autorisations aux invités, ce sera pour l'UOIF une surprise.
« Cela fait 29 ans que le Salon existe, nos positions sont connues et claires, nous promouvons un islam tolérant et ouvert, où la notion d’intégration, de citoyenneté et du vivre-ensemble sont régulièrement évoquées dans nos rencontres. Notre objectif est toujours de débattre et de rassembler dans la sérénité et ceux que nous invitons tiennent une position de modération et du juste milieu », affirme M. Jaballah.
Qaradawi interdit, une décision politique
Pour le moment, le ministère de l’Intérieur a indiqué que « les décisions de délivrance des visas seront prises la semaine prochaine dans le respect des procédures ». « On a bien conscience des questions soulevées » et le ministère « n’a attendu ni le FN ni le PS pour examiner ces dossiers », a ajouté une source. Toutefois, Henri Guaino a prévenu dimanche que la France ne souhaite « la venue d'aucun prêcheur extrémiste ».
Concernant Yusuf Al-Qaradawi, « ce personnage n'a pas besoin de visa parce qu'il dispose d'un passeport diplomatique (qatari, ndlr) mais il peut faire l'objet d'une mesure d'interdiction du territoire » et « le gouvernement prendra les mesures nécessaires si ce prédicateur décide de venir en France », a expliqué le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy sur Radio J, ajoutant qu'il y a « beaucoup de personnes qui vont faire l'objet de mesures d'interdiction du territoire à la suite » de l'affaire de Toulouse.
Si une telle décision − hautement politique en pleine campagne électorale − est prise, le signe d'hypocrisie est manifeste. Les deux cheikhs visés sont en effet venus de nombreuses fois en France sans que rien ne leur soit reproché. Mahmoud El-Masri est d'ailleurs venu sans problèmes lors du Rassemblement annuel des musulmans du Nord en février dernier.
De plus, l'existence même de l'UOIF de la part du gouvernement n'a jamais été contestée. M. Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, s'est même rendu au Salon du Bourget de l'UOIF en 2003, année de la création du Conseil français du culte musulman (CFCM) comme en témoigne ce lien menant à son discours tenu à l'époque et visible sur le site du ministère du l'Intérieur. « Nous avons toujours travaillé en collaboration avec les autorités pour que le Salon se passe bien et nous espérons continuer à le faire », conclut le président de l'UOIF.
Concernant Yusuf Al-Qaradawi, « ce personnage n'a pas besoin de visa parce qu'il dispose d'un passeport diplomatique (qatari, ndlr) mais il peut faire l'objet d'une mesure d'interdiction du territoire » et « le gouvernement prendra les mesures nécessaires si ce prédicateur décide de venir en France », a expliqué le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy sur Radio J, ajoutant qu'il y a « beaucoup de personnes qui vont faire l'objet de mesures d'interdiction du territoire à la suite » de l'affaire de Toulouse.
Si une telle décision − hautement politique en pleine campagne électorale − est prise, le signe d'hypocrisie est manifeste. Les deux cheikhs visés sont en effet venus de nombreuses fois en France sans que rien ne leur soit reproché. Mahmoud El-Masri est d'ailleurs venu sans problèmes lors du Rassemblement annuel des musulmans du Nord en février dernier.
De plus, l'existence même de l'UOIF de la part du gouvernement n'a jamais été contestée. M. Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, s'est même rendu au Salon du Bourget de l'UOIF en 2003, année de la création du Conseil français du culte musulman (CFCM) comme en témoigne ce lien menant à son discours tenu à l'époque et visible sur le site du ministère du l'Intérieur. « Nous avons toujours travaillé en collaboration avec les autorités pour que le Salon se passe bien et nous espérons continuer à le faire », conclut le président de l'UOIF.
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