Yusuf Al-Qaradawi (à g.) et Mahmoud El-Masri, interdits de territoire français.
Le Front national aboie, le gouvernement suit. Il a en effet suffi que l'extrême droite – et accessoirement Mohamed Sifaoui – dénoncent la venue de Mahmoud Al-Masri et surtout de Yusuf Al-Qaradawi à la 29e édition du Rassemblement annuel des musulmans de France (RAMF) au Bourget pour que le gouvernement décide sans tarder d’interdire leur présence.
Une conséquence directe mais inattendue des récents événements à Toulouse qui monopolisent l’actualité depuis le 21 mars.
Nicolas Sarkozy a personnellement réagi lundi 26 mars sur cette nouvelle affaire, déclarant à propos de Yusuf Al-Qaradawi que ses « discours ne sont pas compatibles avec l'idéal républicain ». Le président-candidat a précisé qu'il avait pris soin d'indiquer à « l'émir du Qatar lui-même que ce monsieur n'était pas le bienvenu sur le territoire de la République française ».
Pris de court par la prise de position du chef de l’Etat, l’UOIF a convoqué la presse le soir même à son siège pour espérer se faire entendre et s’en prendre au FN. « L’UOIF s’étonne de la controverse actuelle provoquée par un communiqué » du parti « diffusant des informations inexactes au sujet de cheikh Qaradawi alors que ce dernier est venu à plusieurs reprises en France et en Europe » tout comme Mahmoud Al-Masri, sans que cela pose aucun problème pour les autorités françaises.
Une conséquence directe mais inattendue des récents événements à Toulouse qui monopolisent l’actualité depuis le 21 mars.
Nicolas Sarkozy a personnellement réagi lundi 26 mars sur cette nouvelle affaire, déclarant à propos de Yusuf Al-Qaradawi que ses « discours ne sont pas compatibles avec l'idéal républicain ». Le président-candidat a précisé qu'il avait pris soin d'indiquer à « l'émir du Qatar lui-même que ce monsieur n'était pas le bienvenu sur le territoire de la République française ».
Pris de court par la prise de position du chef de l’Etat, l’UOIF a convoqué la presse le soir même à son siège pour espérer se faire entendre et s’en prendre au FN. « L’UOIF s’étonne de la controverse actuelle provoquée par un communiqué » du parti « diffusant des informations inexactes au sujet de cheikh Qaradawi alors que ce dernier est venu à plusieurs reprises en France et en Europe » tout comme Mahmoud Al-Masri, sans que cela pose aucun problème pour les autorités françaises.
Al-Qaradawi, « un homme de paix » et « du juste milieu »
Dans les faits, ces deux hauts personnages, qui exercent une influence conséquente auprès des musulmans à travers des chaînes satellitaires très regardées dans le monde arabe (Al-Jazeera pour l’un, Iqra pour l’autre), n’avaient pas besoin de visas en avril pour se rendre en France.
El-Masri en avait déjà un pour l’Europe, octroyé depuis plusieurs semaines et qui lui avait permis de venir en France en février. Quant à Al-Qaradawi, il possède un passeport diplomatique du Qatar. C’est pourquoi les autorités ont pris la décision de leur interdire tout bonnement le territoire français.
« L’UOIF regrette que des informations peu crédibles rapportées par l’extrême droite soient à l’origine d’une telle polémique », a déclaré le président de l'organisation Ahmad Jaballah, décrivant le cheikh Al-Qaradawi, principal critiqué, comme « un homme de paix et de tolérance qui a œuvré pour l’ouverture et la modération et dont les positions ont toujours été en faveur de la justice et de la liberté des peuples » et exerçant « une influence positive dans le monde musulman ».
El-Masri en avait déjà un pour l’Europe, octroyé depuis plusieurs semaines et qui lui avait permis de venir en France en février. Quant à Al-Qaradawi, il possède un passeport diplomatique du Qatar. C’est pourquoi les autorités ont pris la décision de leur interdire tout bonnement le territoire français.
« L’UOIF regrette que des informations peu crédibles rapportées par l’extrême droite soient à l’origine d’une telle polémique », a déclaré le président de l'organisation Ahmad Jaballah, décrivant le cheikh Al-Qaradawi, principal critiqué, comme « un homme de paix et de tolérance qui a œuvré pour l’ouverture et la modération et dont les positions ont toujours été en faveur de la justice et de la liberté des peuples » et exerçant « une influence positive dans le monde musulman ».
Une instrumentalisation politique du drame de Toulouse
Ahmad Jaballah, président de l'UOIF.
A 86 ans, Yusuf Al-Qaradawi n’avait pas confirmé sa venue au Salon en raison de son état de santé, nous apprend M. Jaballah. Le problème n’en reste pas moins le même : l'instrumentalisation politique de l'affaire Merah puisque, en d'autres circonstances, sa venue serait passé inaperçue. Si le dirigeant de l'UOIF s’en prend frontalement au FN, il n’en a pas fait autant lundi à l’encontre du gouvernement. En interdisant des savants musulmans à se rendre en France, le président-candidat a pourtant validé les thèses du FN, alors même qu’il prenait le soin jusque-là d’affirmer son refus de l’amalgame entre l’islam, les musulmans et les actes du tueur présumé Mohamed Merah.
L’UOIF « regrette que le climat de suspicion envers la communauté musulmane soit à l’origine d’une polémique à propos d’une information disponible depuis des mois » et « appelle les acteurs politiques et médiatiques à ne pas tomber dans l’amalgame nauséabond reprenant les thèses de l’extrême droite et instrumentalisant la tragédie de Toulouse ».
Pour sa part, l’Union internationale des savants musulmans, dirigée par Al-Qaradawi, s’est indignée de la décision mais a dit « respecter la souveraineté des États et leurs décisions ». Elle a également fermement condamné les attaques contre l’école juive de Toulouse. Une rencontre entre l’UOIF et le ministère de l’Intérieur est prévue cette semaine dans le but, espère M. Jaballah, d’obtenir « des explications et ses fondements » au sujet de l'interdiction.
L’UOIF « regrette que le climat de suspicion envers la communauté musulmane soit à l’origine d’une polémique à propos d’une information disponible depuis des mois » et « appelle les acteurs politiques et médiatiques à ne pas tomber dans l’amalgame nauséabond reprenant les thèses de l’extrême droite et instrumentalisant la tragédie de Toulouse ».
Pour sa part, l’Union internationale des savants musulmans, dirigée par Al-Qaradawi, s’est indignée de la décision mais a dit « respecter la souveraineté des États et leurs décisions ». Elle a également fermement condamné les attaques contre l’école juive de Toulouse. Une rencontre entre l’UOIF et le ministère de l’Intérieur est prévue cette semaine dans le but, espère M. Jaballah, d’obtenir « des explications et ses fondements » au sujet de l'interdiction.