Le Cheikh Youssouf Al-Qardaoui a répondu à la question. "La présence d'alcool à un taux de cinq pour mille (0,5%) n'est pas illicite, ce taux étant très faible d'autant que cet alcool est naturel, et non pas industriel. Ainsi, je ne vois pas de mal à consommer une telle boisson" dit-il. La réponse du Cheikh a soulevé un tollé dans certains rangs.
« Qui vole un oeuf, vole un boeuf » disent les opposants d'Al-Qardaoui. Jugeant cet avis juridique trop laxiste, ils estiment qu'il ouvre une voie royale vers la consommation d'alcool avec le prétexte que le Coran ne précise pas le seuil du taux d'interdiction.
Al-Qardaoui explique qu'il n'autorise aucunement les boissons alcoolisées. Il estime que son avis a été mal interprété puisqu'il ne parle que de la fermentation naturelle du sucre déjà contenu dans certaines boissons non alcoolisées au départ. Les oppositions furent telles que le bureau du Cheikh à dû publier un communiqué précisant son propos.
Devenu célèbre grâce au petit écran, Al Qardaoui est aujourd'hui une référence en matière de Fatwa. Cet Egyptien de naissance a connu la répression contre le mouvement des Frères musulmans. Il trouve alors refuge au Qatar. Sur la chaîne nationale, il est l'invité de l'émission « Hady Al-Islam » (Guidance de l'islam) où il répond aux questions des téléspectateurs. Régulièrement invité d'une émission sur la législation islamique et la vie quotidienne sur Al-Jazirah, il fait preuve de pédagogie, d'érudition et d'intégrité. Le public succombe à son charme.
Al-Qardaoui n'est pas du genre à s'écouter parler. Excellent orateur, il a le mérite d'aborder des sujets souvent considérés tabou. Il ne recule pas devant la polémique. Et sa rhétorique est généralement constante. Elle commence par un tour des positions sur le sujet et finit par l'énoncé de son point de vue argumenté. Ses prises de positions sont loin de faire l'unanimité. Mais elles sont toujours claires et précises. On peut approuver Al-Qardaoui, on peut le désapprouver. Mais il n'y a pas de doutes sur ses positions. Ce qui en fait un Cheikh souvent contesté mais toujours très respecté.
Auteur de près de quatre-vingts ouvrages, Al-Qardaoui a sorti la Fatwa (l'avis juridique) du cercle fermé des imams spécialisés. Pour leur avoir volé la vedette, ils le traitent de « mercenaire de la Fatwa ». Les attaques portent aussi sur sa fortune personnelle ainsi que sur les agissements de certaines entreprises dont il est conseiller.
Al-Qardaoui distingue deux groupes parmi les savants musulmans contemporains. Le premier est un « groupe ébloui et aveuglé par les éclats de la civilisation occidentale » écrit-il. Ceux-là sont « impressionnés par leur grande idole, ils l’ont vénérée, en lui présentant de nombreux sacrifices et en se dressant humblement devant elle, avec des yeux baissés. Ils acceptent tous les us et coutumes de l’Occident ainsi que ses principes, qui à leurs yeux sont indiscutables et au-dessus du moindre doute. ».
Quant au second groupe, Al-Qardaoui le considère comme des gens aux avis sclérosés qui « sont figés dans leurs opinions au sujet du licite et de l’illicite. Ils suivent une opinion qu’ils ont trouvée dans un ouvrage et pensent qu’elle incarne l’islam. Ils ne s’écartent pas d’un pouce de leurs opinions. Ils ne mettent pas à l’épreuve leurs arguments et leurs opinions. Ils ne les confrontent pas aux arguments des autres pour atteindre la vérité, après comparaison et analyses critiques. »
Le Cheikh qatari prétend se tenir hors de ces deux groupes qu'il juge loin de l'esprit de l'islam. Sa mission d'équilibriste est rendue difficile par un public de quêteurs de Fatwa qui ne fait pas dans la nuance. Le « chasseur de Fatwa » saute de cheikh en cheikh jusqu'à trouver celui qui lui donnera un avis conforme à son désir personnel. Une manière de se dédouaner en sous-traitant sa responsabilité par rapport à ses décisions. Le phénomène est connu et cela sous-tend l'opposition à la Fatwa d'Al-Qardaoui sur l'alcool.
Le foisonnement de sites Internet, d'émissions de télévision et de serveurs téléphoniques spécialisés dans la Fatwa, encourage la chasse aux Fatwa. Le phénomène n'est pas prêt de s'arrêter, le répertoire de questions étant inépuisable. « Une musulmane peut-elle se connecter sur un Forum Internet sans son voile sur la tête ? ». La question avait enflammé un site à Fatwa. C'est à se demander s'il ne faut pas une Fatwa contre la Fatwa par Internet.
« Qui vole un oeuf, vole un boeuf » disent les opposants d'Al-Qardaoui. Jugeant cet avis juridique trop laxiste, ils estiment qu'il ouvre une voie royale vers la consommation d'alcool avec le prétexte que le Coran ne précise pas le seuil du taux d'interdiction.
Al-Qardaoui explique qu'il n'autorise aucunement les boissons alcoolisées. Il estime que son avis a été mal interprété puisqu'il ne parle que de la fermentation naturelle du sucre déjà contenu dans certaines boissons non alcoolisées au départ. Les oppositions furent telles que le bureau du Cheikh à dû publier un communiqué précisant son propos.
Devenu célèbre grâce au petit écran, Al Qardaoui est aujourd'hui une référence en matière de Fatwa. Cet Egyptien de naissance a connu la répression contre le mouvement des Frères musulmans. Il trouve alors refuge au Qatar. Sur la chaîne nationale, il est l'invité de l'émission « Hady Al-Islam » (Guidance de l'islam) où il répond aux questions des téléspectateurs. Régulièrement invité d'une émission sur la législation islamique et la vie quotidienne sur Al-Jazirah, il fait preuve de pédagogie, d'érudition et d'intégrité. Le public succombe à son charme.
Al-Qardaoui n'est pas du genre à s'écouter parler. Excellent orateur, il a le mérite d'aborder des sujets souvent considérés tabou. Il ne recule pas devant la polémique. Et sa rhétorique est généralement constante. Elle commence par un tour des positions sur le sujet et finit par l'énoncé de son point de vue argumenté. Ses prises de positions sont loin de faire l'unanimité. Mais elles sont toujours claires et précises. On peut approuver Al-Qardaoui, on peut le désapprouver. Mais il n'y a pas de doutes sur ses positions. Ce qui en fait un Cheikh souvent contesté mais toujours très respecté.
Auteur de près de quatre-vingts ouvrages, Al-Qardaoui a sorti la Fatwa (l'avis juridique) du cercle fermé des imams spécialisés. Pour leur avoir volé la vedette, ils le traitent de « mercenaire de la Fatwa ». Les attaques portent aussi sur sa fortune personnelle ainsi que sur les agissements de certaines entreprises dont il est conseiller.
Al-Qardaoui distingue deux groupes parmi les savants musulmans contemporains. Le premier est un « groupe ébloui et aveuglé par les éclats de la civilisation occidentale » écrit-il. Ceux-là sont « impressionnés par leur grande idole, ils l’ont vénérée, en lui présentant de nombreux sacrifices et en se dressant humblement devant elle, avec des yeux baissés. Ils acceptent tous les us et coutumes de l’Occident ainsi que ses principes, qui à leurs yeux sont indiscutables et au-dessus du moindre doute. ».
Quant au second groupe, Al-Qardaoui le considère comme des gens aux avis sclérosés qui « sont figés dans leurs opinions au sujet du licite et de l’illicite. Ils suivent une opinion qu’ils ont trouvée dans un ouvrage et pensent qu’elle incarne l’islam. Ils ne s’écartent pas d’un pouce de leurs opinions. Ils ne mettent pas à l’épreuve leurs arguments et leurs opinions. Ils ne les confrontent pas aux arguments des autres pour atteindre la vérité, après comparaison et analyses critiques. »
Le Cheikh qatari prétend se tenir hors de ces deux groupes qu'il juge loin de l'esprit de l'islam. Sa mission d'équilibriste est rendue difficile par un public de quêteurs de Fatwa qui ne fait pas dans la nuance. Le « chasseur de Fatwa » saute de cheikh en cheikh jusqu'à trouver celui qui lui donnera un avis conforme à son désir personnel. Une manière de se dédouaner en sous-traitant sa responsabilité par rapport à ses décisions. Le phénomène est connu et cela sous-tend l'opposition à la Fatwa d'Al-Qardaoui sur l'alcool.
Le foisonnement de sites Internet, d'émissions de télévision et de serveurs téléphoniques spécialisés dans la Fatwa, encourage la chasse aux Fatwa. Le phénomène n'est pas prêt de s'arrêter, le répertoire de questions étant inépuisable. « Une musulmane peut-elle se connecter sur un Forum Internet sans son voile sur la tête ? ». La question avait enflammé un site à Fatwa. C'est à se demander s'il ne faut pas une Fatwa contre la Fatwa par Internet.