Sur le vif

Al jazeera: interdiction d'accéder au Parlement iranien

Rédigé par Laila Elmaaddi | Mercredi 9 Mai 2007 à 14:08



Mercredi, la chaîne satellitaire qatariote Al-Jazeera a déploré l'interdiction à ses journalistes d'accéder au Parlement iranien et la campagne la visant dans les milieux chiites en Iran et en Irak.

"Nous regrettons cette décision qui, nous espérons, ne conduira pas jusqu'à nous empêcher de travailler en Iran", a déclaré à la presse le directeur général d'Al-Jazeera, Waddah Khanfar.

Le Parlement iranien avait décidé d'interdire son accès aux journalistes d'Al-Jazeera pour avoir, selon lui, insulté le grand ayatollah irakien Ali Sistani, révéré par de nombreux chiites en Iran, son pays natal.

Cette décision fait suite à la diffusion mercredi dernier par la chaîne d'un programme dans lequel un journaliste mettait en cause la légitimité de la plus haute autorité religieuse chiite en Irak.

"Nous réaffirmons que la politique d'Al-Jazeera est fondée sur le respect des références religieuses (...). Il n'y avait aucune intention d'offenser son éminence Sayyed Sistani", a ajouté M. Khanfar.

M. Khanfar a également déploré la campagne contre Al-Jazeera suscitée par le programme dans les milieux chiites en Iran et en Irak.

"Nous avons fait l'objet à maintes reprises de diverses accusations par diverses parties. Maintenant, nous sommes accusés d'être le fer de lance des sunnites en Irak. Nous avons (en revanche) été accusés l'été dernier, durant la guerre (entre Israël et e Hezbollah) de soutenir les chiites au Liban", a-t-il dit.

Al-Jazeera avait déjà été au centre d'une controverse autour de la personne de M. Sistani en décembre 2005 quand un invité d'une émission de la chaîne lui avait reproché de soutenir l'occupation américaine de l'Irak.

Al-Jazeera avait également été la cible de nombreuses critiques et mesures de la coalition dirigée par les Etats-Unis en Irak.

En septembre 2004, le gouvernement irakien, à l'époque dirigé par Iyad Allaoui, avait décidé de prolonger indéfiniment l'interdiction d'un mois faite à Al-Jazeera de travailler en Irak, l'accusant d'incitation à la violence, en diffusant notamment des vidéos de groupes armés.