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Alain Finkielkraut ferait 'honneur à l'intelligence française', selon Nicolas Sarkozy

Rédigé par LELEGANT KOBELE | Lundi 5 Décembre 2005 à 12:17

« Je souhaite que la France devienne une démocratie exemplaire » a soutenu Nicolas Sarkozy dimanche. Le ministre de l’Intérieur était l’invité hier du grand jury LCI-RTL-Le Figaro. S’exprimant entre autre sur les émeutes en banlieues et leurs conséquences, les ZEP ou l’UMP, Nicolas Sarkozy a par ailleurs défendu le philosophe Alain Finkielkraut, considérant que ce dernier faisait « honneur à l’intelligence française ».



Revenant sur les propos tenus par le président de la République Jacques Chirac lors du sommet France-Afrique à Bamako ce week-end, Nicolas Sarkozy a répondu hier que « la crise des banlieues a révélé l'échec patent de notre système d'intégration, je ne dis pas ça pour faire de la peine ». Le président Chirac, lors d’une conférence de presse dans la capitale malienne, avait quant à lui soutenu qu’il n’existait « pas de lien entre la crise des banlieues et la polygamie ».

Le ministre de l’Intérieur a par ailleurs commenté les expulsions programmées d’émeutiers résidant régulièrement en France mais ne bénéficiant pas de la nationalité. « Il y a 83 étrangers qui ont été arrêtés sur les 785 personnes déférées et mis en prison [...] Sur les 83, 40 étrangers font objet de protections particulières et sept procédures sont en train d'aboutir. [...] Ces personnes vont vraisemblablement être expulsées. Je ne comprends pas pourquoi ça fait débat, c'est la loi ».

Outre la polygamie, les paroles véhiculées par la musique rap avaient aussi alimenté la polémique après les émeutes. « Il y a des phrases qui sont inadmissibles » a souligné Nicolas Sarkozy. « Nous n'avons pas à les accepter. Ce n'est pas parce qu'on est un jeune, ce n'est pas parce qu'on fait du rap, ce n'est pas parce qu'on a une origine ou une autre qu'on doit être exonéré du risque de la sanction. (...) Quand quelqu'un dépasse les bornes, que ce soit M. Le Pen ou un rappeur, il doit être sanctionné ».

Le ministre de l’Intérieur a ensuite contesté, une fois de plus, la pertinence d’un renforcement des moyens mis à la disposition des établissements placés en ZEP (Zone d’éducation prioritaire) voulu par le premier ministre Dominique de Villepin et face auquel il avait déjà préconisé le « dépôt de bilan des ZEP ». « On s'est débrouillé de telle façon que les Zep ont aujourd'hui renforcé la ségrégation parce qu'aucun parent dont les enfants ne sont pas en trop grande difficulté et ont le choix, ne souhaite mettre son enfant dans un lycée de Zep, a martelé le ministre de l’Intérieur, poursuivant : « Si vous continuez avec les mêmes méthodes et que le seul changement, ça consiste à dire « Là où on met 100 on va mettre 1.000 », mais si vous mettez 1.000 dans le mauvais tuyau, il n'y a aucune raison pour que vous transformiez les choses et que vous résolviez les problèmes. La seule spécificité des Zep c'est qu'il y a deux élèves de moins en moyenne par classe. Qui oserait me dire qu'en mettant deux élèves de moins par classe on résout le problème ? Personne ».

« M. Finkielkraut est un intellectuel qui fait honneur à l'intelligence française et s'il y a tant de personnes qui le critiquent, c'est peut-être parce qu'il dit des choses justes » a par ailleurs suggéré Nicolas Sarkozy, prenant publiquement la défense du philosophe Alain Finkielkraut concernant les propos que ce dernier avait tenu à un journal israélien et qui avaient vivement choqué l’opinion. « Lui ne se croit pas obligé de défendre cette pensée unique qui n'a eu comme seul résultat de porter le Front national à 24% ».