La sentence est lourde pour Saïd Djabelkhir. Un tribunal d'Alger a condamné, jeudi 22 avril, l’islamologue algérien à trois ans de prison ferme pour « offense aux préceptes de l'islam et aux rites musulmans ».
Un de ses avocats, Me Moumen Chadi, s'est dit « choqué » par la sévérité de la peine. « Il n'y a aucune preuve. Le dossier est vide. Nous nous attendions à une relaxe », a-t-il déclaré à l'AFP. Son client, qui n’a pas été incarcéré dans l’immédiat, entend faire appel de la décision.
« On a le malheur de faire de la recherche en Algérie. Mais c'est un combat qui doit continuer pour la liberté de conscience, pour la liberté d'opinion et pour la liberté d'expression », a plaidé l’universitaire. « Le combat pour la liberté de conscience est non négociable », a insisté ce spécialiste du soufisme.
Un de ses avocats, Me Moumen Chadi, s'est dit « choqué » par la sévérité de la peine. « Il n'y a aucune preuve. Le dossier est vide. Nous nous attendions à une relaxe », a-t-il déclaré à l'AFP. Son client, qui n’a pas été incarcéré dans l’immédiat, entend faire appel de la décision.
« On a le malheur de faire de la recherche en Algérie. Mais c'est un combat qui doit continuer pour la liberté de conscience, pour la liberté d'opinion et pour la liberté d'expression », a plaidé l’universitaire. « Le combat pour la liberté de conscience est non négociable », a insisté ce spécialiste du soufisme.
Un combat pour « la liberté de penser »
Il est reproché au chercheur de 53 ans des publications « offensantes » sur Facebook visant à dénigrer le Coran et les rites islamiques. Que lui reproche-t-on exactement ? « Un prédicateur salafiste avait décrété une fatwa disant que Yennayer, le nouvel an berbère, était une fête païenne et que sa célébration était haram, interdite. En réponse, je rappelais que d'autres rituels existaient bien avant l'islam, tels que certains pèlerinages », a-t-il affirmé fin mars auprès du Figaro.
Il déclare aussi être accusé de « nier les paroles du Prophète » en remettant en cause certains hadiths comme « celui qui dit que le prophète a conseillé à certaines tribus de boire de l'urine de chamelle à des fins thérapeutiques ». Enfin, une autre publication concerne aussi les histoires relatées dans les sourates du Coran qu’il qualifie de « contes coraniques » à l’instar de celui de Noé. « Je considère qu'il faut faire la différente entre l'historique et le mythique. Eux, ils disent que tout ce qui est raconté dans le Coran est de l'Histoire avec un grand H. Je maintiens mes propos », avait-il affirmé.
Lors de son procès le 1er avril, l'islamologue s'était défendu d'avoir « porté atteinte à l'islam » et qu'il était accusé « par des personnes qui n'ont aucune compétence en matière de religion ». La plainte, portée par un groupe d’avocats, a été déposée par un universitaire spécialiste en sécurité électronique. « Il est inconcevable qu'un spécialiste de la charia offense la religion musulmane », avait aussi affirmé le chercheur, qui déplorait la déformation de certains propos qu’il a tenus par ses détracteurs.
L’islamologue a obtenu de nombreux soutiens. Dans une lettre ouverte intitulée « Non à la condamnation de la liberté de conscience » et signée récemment par des associations et personnalités de la société civile algérienne, « l’acceptation par la justice de ce procès est en soi une prise de position hostile à l’islamologue. Elle trahit la volonté du pouvoir politique, auquel la justice est entièrement assujettie, de faire taire un libre penseur dont les réflexions et interventions publiques sont aux antipodes des propagandistes zélés d’une lecture rigoriste et obscurantiste des textes religieux, à l’ombre de laquelle se dissémine insidieusement le poison mortel de l’idéologie wahhabite ». Derrière le procès de Saïd Djabelkhir, « se cache une politique de mise à mort de la liberté de conscience et de toute pensée rationnelle pouvant contribuer à la formation de l’esprit critique du citoyen », déplorent les signataires.
Il déclare aussi être accusé de « nier les paroles du Prophète » en remettant en cause certains hadiths comme « celui qui dit que le prophète a conseillé à certaines tribus de boire de l'urine de chamelle à des fins thérapeutiques ». Enfin, une autre publication concerne aussi les histoires relatées dans les sourates du Coran qu’il qualifie de « contes coraniques » à l’instar de celui de Noé. « Je considère qu'il faut faire la différente entre l'historique et le mythique. Eux, ils disent que tout ce qui est raconté dans le Coran est de l'Histoire avec un grand H. Je maintiens mes propos », avait-il affirmé.
Lors de son procès le 1er avril, l'islamologue s'était défendu d'avoir « porté atteinte à l'islam » et qu'il était accusé « par des personnes qui n'ont aucune compétence en matière de religion ». La plainte, portée par un groupe d’avocats, a été déposée par un universitaire spécialiste en sécurité électronique. « Il est inconcevable qu'un spécialiste de la charia offense la religion musulmane », avait aussi affirmé le chercheur, qui déplorait la déformation de certains propos qu’il a tenus par ses détracteurs.
L’islamologue a obtenu de nombreux soutiens. Dans une lettre ouverte intitulée « Non à la condamnation de la liberté de conscience » et signée récemment par des associations et personnalités de la société civile algérienne, « l’acceptation par la justice de ce procès est en soi une prise de position hostile à l’islamologue. Elle trahit la volonté du pouvoir politique, auquel la justice est entièrement assujettie, de faire taire un libre penseur dont les réflexions et interventions publiques sont aux antipodes des propagandistes zélés d’une lecture rigoriste et obscurantiste des textes religieux, à l’ombre de laquelle se dissémine insidieusement le poison mortel de l’idéologie wahhabite ». Derrière le procès de Saïd Djabelkhir, « se cache une politique de mise à mort de la liberté de conscience et de toute pensée rationnelle pouvant contribuer à la formation de l’esprit critique du citoyen », déplorent les signataires.