Sur le vif

Algérie : une loi réglementant la pratiques des rites religieux

Rédigé par Laila Elmaaddi | Lundi 20 Mars 2006 à 18:08



Le parlement algérien a adopté lundi une loi réglementant l'exercice religieux pour les non-musulmans. Tenter de convertir un musulman à une autre religion, est désormais passible de peines de prison en Algérie, pays où l'islam est religion d'Etat.
Les membres du Conseil de la nation, la deuxième chambre du parlement, ont voté ce texte portant approbation de l'ordonnance relative aux conditions et règles régissant la pratique des rites religieux non musulmans. Seul le représentant du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD, démocrate) au sein du Conseil a voté contre. Mercredi dernier, le texte avait déjà été adopté à une écrasante majorité par les députés de l'Assemblée Populaire Nationale (APN).
Selon la loi toute personne qui "incite, contraint ou utilise des moyens de séduction tendant à convertir un musulman à une autre religion" risque de 2 à 5 ans de prison et une amende de 500.000 à 1.000.000 de dinars (5.000 à 10.000 euros).
Les mêmes sanctions sont prévues contre toute personne qui "fabrique, entrepose, ou distribue des documents imprimés ou métrages audio-visuels ou tout autre support ou moyen, qui visent à ébranler la foi musulmane".
Le texte interdit l'exercice du culte autre que musulman en "dehors des édifices prévus à cet effet et subordonne l'affectation des édifices pour l'exercice du culte à l'obtention d'une autorisation préalable".
Ce texte a pour objectif principal "l'interdiction du prosélytisme et des campagnes clandestines d'évangélisation", selon le ministère des affaires religieuses.
Ces dernières années, un prosélytisme est apparu dans plusieurs régions algériennes, par l’intermédiaire de plusieurs missions des églises évangéliques, d'une "agressivité" religieuse jusqu'ici jamais observée en Algérie.