Alain Juppé et François Fillon, les deux finalistes de la primaire de la droite. © AFP
L’entre-deux-tours de la primaire de la droite, une période des plus importantes pour la fachosphère pour s’attaquer frontalement au chantre de « l’identité heureuse » Alain Juppé.
Depuis plusieurs semaines, le maire de Bordeaux fait face à une campagne de dénigrement sur le Web par des identitaires qui aiment à présenter le candidat comme « un ami des islamistes » en raison, entre autres, de sa proximité avec Tareq Oubrou, le recteur de la mosquée de Bordeaux. Malgré les positions consensuelles de ce dernier, parfois même hétérodoxes comme sur le voile, rien n’y fait : il a le tort, pour beaucoup de ses détracteurs, d’être membre de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF). Cette campagne s'est accélérée ces derniers jours après sa victoire et l'élimination de Nicolas Sarkozy.
Depuis plusieurs semaines, le maire de Bordeaux fait face à une campagne de dénigrement sur le Web par des identitaires qui aiment à présenter le candidat comme « un ami des islamistes » en raison, entre autres, de sa proximité avec Tareq Oubrou, le recteur de la mosquée de Bordeaux. Malgré les positions consensuelles de ce dernier, parfois même hétérodoxes comme sur le voile, rien n’y fait : il a le tort, pour beaucoup de ses détracteurs, d’être membre de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF). Cette campagne s'est accélérée ces derniers jours après sa victoire et l'élimination de Nicolas Sarkozy.
L'islamophobie en toile de fond
Une des images détournant l'image d'Alain Juppé par la fachosphère.
« Ali Juppé » est loin d’être un surnom nouveau mais son usage par l’extrême droite s’est largement répandu via les réseaux sociaux où elle s’active à faire campagne en faveur de leur favori François Fillon. Habillé d'une jellaba ou portant une barbe avec une mosquée en fond... les caricatures d'Alain Juppé sont nombreuses. Un internaute lâche sur Twitter : « Moi #Catholique je vais voter #Fillon au second tour pour faire barrage à #AliJuppe. Pour une France fière de ses racines et libérale ! » Riposte laïque ne va pas avec le dos de la cuillère, multipliant les billets aux titres d'articles de désinformation : « Faisons barrage à Ali Juppé le dhimmi » ou « Pour contrer le vote musulman, votons Fillon en masse ! ».
Alain Juppé a dénoncé une « campagne de caniveau » et « des attaques franchement dégueulasses ». Il s’est offusqué du silence des candidats à la primaire face aux mensonges.* « On m’a accusé d’avoir construit à Bordeaux une gigantesque mosquée qui n’existe pas. On m’a ensuite rebaptisé Ali Juppé, grand mufti de Bordeaux, et dans la dernière période j’ai été complice des salafistes et des antisémites... J’observe que personne ne s’est insurgé contre cette campagne », a-t-il affirmé sur RTL. Un « Juppé bashing » qui n’est pas prêt de se calmer d’ici au dimanche 27 novembre, date du second tour à l’issue duquel le leader des Républicains sera désigné pour 2017.
*Mise à jour vendredi 25 novembre : Lors du débat de l'entre-deux tours organisé jeudi, Alain Juppé a interpellé son rival sur son silence. « J'ai été surnommé Ali Juppé, grand mufti de Bordeaux. Cette campagne me fait beaucoup de mal », lui a-t-il signifié. Ce à quoi François Fillon a répondu : « Quand je me fais traiter d'homophobe tous les matins, je ne t'ai pas entendu prendre ma défense. Chacun est grand. » Une réponse qui n'a pas été à l'avantage d'Alain Juppé, qui demeure l'outsider de la primaire.
Alain Juppé a dénoncé une « campagne de caniveau » et « des attaques franchement dégueulasses ». Il s’est offusqué du silence des candidats à la primaire face aux mensonges.* « On m’a accusé d’avoir construit à Bordeaux une gigantesque mosquée qui n’existe pas. On m’a ensuite rebaptisé Ali Juppé, grand mufti de Bordeaux, et dans la dernière période j’ai été complice des salafistes et des antisémites... J’observe que personne ne s’est insurgé contre cette campagne », a-t-il affirmé sur RTL. Un « Juppé bashing » qui n’est pas prêt de se calmer d’ici au dimanche 27 novembre, date du second tour à l’issue duquel le leader des Républicains sera désigné pour 2017.
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