Ce dimanche, sur la place Pouchkine à Moscou, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées pour exprimer leur indignation devant la mort de la journaliste russe. Des fleurs, des bougies ont été déposés devant une citation de la journaliste: « Je ne connais pas d'autres pays où l'on puisse encore tuer le meilleur de ses gens.»
Les grandes figures des Organisations non gouvernementales étaient là, ainsi que des proches ou des jeunes journalistes pour lesquels elle représentait un idéal. «Vous ne réussirez pas à nous faire peur, nous sommes là pour le dire et pour rendre hommage à Anna Politkovskaïa qui, avec honnêteté et courage, a défendu la Tchétchénie, les victimes de Nord-Ost (ndlr: Théâtre moscovite où 130 otages ont été tuées lors de l'assaut des forces russes en octobre 2002), la lutte contre la corruption », s'est exclamé Lev Ponomarov, défenseur des droits de l'homme.
Aujourd’hui, un article sur la torture en Tchétchénie d'Anna Politkovskaïa, devait paraître, alimenté de photos. La liberté d’expression en Russie est sérieusement remise en cause depuis plusieurs années. L’assassina de cette journaliste indépendante n’en est malheureusement qu’une sombre démonstration.
Les grandes figures des Organisations non gouvernementales étaient là, ainsi que des proches ou des jeunes journalistes pour lesquels elle représentait un idéal. «Vous ne réussirez pas à nous faire peur, nous sommes là pour le dire et pour rendre hommage à Anna Politkovskaïa qui, avec honnêteté et courage, a défendu la Tchétchénie, les victimes de Nord-Ost (ndlr: Théâtre moscovite où 130 otages ont été tuées lors de l'assaut des forces russes en octobre 2002), la lutte contre la corruption », s'est exclamé Lev Ponomarov, défenseur des droits de l'homme.
Aujourd’hui, un article sur la torture en Tchétchénie d'Anna Politkovskaïa, devait paraître, alimenté de photos. La liberté d’expression en Russie est sérieusement remise en cause depuis plusieurs années. L’assassina de cette journaliste indépendante n’en est malheureusement qu’une sombre démonstration.
une femme d'exception
Née en 1959, Anna Politkovskaïa était journaliste reporter pour le bihebdomadaire russe Novaïa Gazeta. Ce journal, notamment grâce à sa journaliste vedette, est le seul à couvrir le conflit en Tchétchénie. La journaliste est l’une des rares, et même souvent la seule journaliste présente dans les territoires tchétchènes, ravagés par la guerre. Cette persévérance dans le souci de transmettre l’information lui a valu plusieurs prix, notamment le Pen Club International, en 2002, puis, en février 2003, le prix du Journalisme et de la Démocratie, décerné par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
En octobre 2002, lors de la prise d’otage tragique du théâtre de Moscou, Anna Politkovskaïa avait accepté de servir de négociatrice alors que le gouvernement refusait tout dialogue. En 2004, lors de la prise d’otage de l’école de Beslan, en Ossétie du Nord, Anna Politkovskaïa a de nouveau tenté de mettre en place un pourparler. Cependant, elle n’est jamais arrivée sur les lieux ayant été empoisonnée dans l’avion. La prise d’otage de l’école s’est fini dans un bain de sang après l‘intervention musclée des forces de l’ordre russe.
Incontestablement spécialiste de la question tchétchène, elle raconte dans ses ouvrages la manière dont le gouvernement et l’armée russe pille et massacre le peuple en Thétchènie. Dans son ouvrage "Tchétchénie : le déshonneur Russe", paru en 2003 aux éditions Buchet/Castel, Anna Politkovskaïa explique comment en tant que journaliste, elle a subi les coups des militaires : « il est vrai qu’à force d’aller souvent en Tchétchénie, j’ai « goûté » aux traitements réservés aux Tchétchènes. J’ai été battue (…). »
Cette femme était l'une des rares journalistes indépendantes en Russie. Elle est l’auteur de nombreux ouvrages sur la Tchétchénie mais aussi sur la Russie de Poutine, qu’elle méprisait au plus haut point. Dans "La Russie selon Poutine", paru en 2004 aux éditions Buchet/Chastel), elle écrivait « Vladimir Poutine, pur produit des services secrets, n’a pas réussi à dépasser ses origines et n’a jamais cessé de se conduire comme une lieutenant colonel du tristement célèbre KGB. Aujourd’hui comme hier, sa principale préoccupation reste de régler ses comptes avec ses concitoyens épris de libertés, libertés qu’il s’obstine à piétiner comme il le faisait dans sa précédente carrière. (…) Je le déteste parce qu’il n’aime pas le peuple. (…) Il se croit en droit de faire de nous ce qu’il veut, de jouer avec nous de nous manipuler, de nous détruire s’il le juge nécessaire. »
En octobre 2002, lors de la prise d’otage tragique du théâtre de Moscou, Anna Politkovskaïa avait accepté de servir de négociatrice alors que le gouvernement refusait tout dialogue. En 2004, lors de la prise d’otage de l’école de Beslan, en Ossétie du Nord, Anna Politkovskaïa a de nouveau tenté de mettre en place un pourparler. Cependant, elle n’est jamais arrivée sur les lieux ayant été empoisonnée dans l’avion. La prise d’otage de l’école s’est fini dans un bain de sang après l‘intervention musclée des forces de l’ordre russe.
Incontestablement spécialiste de la question tchétchène, elle raconte dans ses ouvrages la manière dont le gouvernement et l’armée russe pille et massacre le peuple en Thétchènie. Dans son ouvrage "Tchétchénie : le déshonneur Russe", paru en 2003 aux éditions Buchet/Castel, Anna Politkovskaïa explique comment en tant que journaliste, elle a subi les coups des militaires : « il est vrai qu’à force d’aller souvent en Tchétchénie, j’ai « goûté » aux traitements réservés aux Tchétchènes. J’ai été battue (…). »
Cette femme était l'une des rares journalistes indépendantes en Russie. Elle est l’auteur de nombreux ouvrages sur la Tchétchénie mais aussi sur la Russie de Poutine, qu’elle méprisait au plus haut point. Dans "La Russie selon Poutine", paru en 2004 aux éditions Buchet/Chastel), elle écrivait « Vladimir Poutine, pur produit des services secrets, n’a pas réussi à dépasser ses origines et n’a jamais cessé de se conduire comme une lieutenant colonel du tristement célèbre KGB. Aujourd’hui comme hier, sa principale préoccupation reste de régler ses comptes avec ses concitoyens épris de libertés, libertés qu’il s’obstine à piétiner comme il le faisait dans sa précédente carrière. (…) Je le déteste parce qu’il n’aime pas le peuple. (…) Il se croit en droit de faire de nous ce qu’il veut, de jouer avec nous de nous manipuler, de nous détruire s’il le juge nécessaire. »
Indignations internationales
La communauté internationale a vivement réagi à la mort de la journaliste russe. Les Etats-Unis, le Conseil de l'Europe, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) entre autres, se sont dit choqués après ce meurtre « ignoble », selon la présidence finlandaise de l'Union européenne.
Amnesty International exige que les autorités russes prennent « des mesures urgentes pour assurer à tous les défenseurs des droits de l'Homme et aux journalistes indépendants en Russie de pouvoir mener leurs activités en toute sécurité et sans crainte de harcèlement ou d'intimidation.»
Enfin, le gouvernement (non reconnu par Moscou) de la république d’Itchkérie, appelée communément Tchétchénie, a exprimé ses regrets dans un communiqué, signé du ministre des affaires étrangères, Akhmed Zakaev : « Le peuple tchétchène a été outragé par le vil meurtre d’Anna Politkovskaïa, témoin courageux des tourments de ces dernières années. Motivée par une sympathie humaine et un sens du travail professionnel, Anna n’a jamais succombé à la peur ou à l’hystérie officielle anti-tchétchène. Elle a été l’une des rares journalistes russes qui a systématiquement, années après années, exposé les crimes contre l’humanité commis par la machine militaire russes contre la population civile de la République tchétchène. (…) La mémoire de cette femme russe, qui a combattu la tragédie du peuple tchétchène et qui a fait tout ce qui était en son pouvoir pour montrer la vérité à la communauté internationale, restera dans nos cœurs pour toujours, et elle sera, à jamais, perpétuée dans la mémoire de la République de Tchétchénie. »
Amnesty International exige que les autorités russes prennent « des mesures urgentes pour assurer à tous les défenseurs des droits de l'Homme et aux journalistes indépendants en Russie de pouvoir mener leurs activités en toute sécurité et sans crainte de harcèlement ou d'intimidation.»
Enfin, le gouvernement (non reconnu par Moscou) de la république d’Itchkérie, appelée communément Tchétchénie, a exprimé ses regrets dans un communiqué, signé du ministre des affaires étrangères, Akhmed Zakaev : « Le peuple tchétchène a été outragé par le vil meurtre d’Anna Politkovskaïa, témoin courageux des tourments de ces dernières années. Motivée par une sympathie humaine et un sens du travail professionnel, Anna n’a jamais succombé à la peur ou à l’hystérie officielle anti-tchétchène. Elle a été l’une des rares journalistes russes qui a systématiquement, années après années, exposé les crimes contre l’humanité commis par la machine militaire russes contre la population civile de la République tchétchène. (…) La mémoire de cette femme russe, qui a combattu la tragédie du peuple tchétchène et qui a fait tout ce qui était en son pouvoir pour montrer la vérité à la communauté internationale, restera dans nos cœurs pour toujours, et elle sera, à jamais, perpétuée dans la mémoire de la République de Tchétchénie. »