Sur le vif

Après la diffusion d'une vidéo accusant des jeunes de se moquer de l'islam, deux lycées visés portent plainte

Rédigé par Lionel Lemonier | Mardi 8 Mars 2022 à 12:00



Une vidéo de 10 secondes relayée sur Twitter crée la polémique depuis son apparition sur ce réseau social vendredi 4 mars. Elle montre deux adolescents à genoux, mimant la prière musulmane, au milieu d’une salle de classe remplie d’élèves derrière des ordinateurs portables. Un adulte devant le tableau semble très affairé à immortaliser la séquence avec son téléphone portable.

Ces jeunes « se moquent de l’islam en imitant les musulmans dans une classe, tout en étant filmé par leur professeur. D’après nos informations cet incident aurait eu lieu au Lycée Pierre Mendes à La Roche sur Yon (sic) », affirme le compte Tajmaat en interpellant l'académie de Nantes. Moins de 24h après sa publication, la vidéo avait été visionnée plus de 49 000 fois, signale France Bleu.


Les proviseurs des établissements cités démentent

Deux lycées situés à La Roche-sur-Yon, en Vendée, sont cités par Tajmaât, désignant en kabyle la place publique. Ce dernier se présente comme une « plateforme collaborative et communautaire pour les Maghrébins » qui relaie « l’actualité du Maghreb et de la diaspora ». Un premier post indique que la scène aurait été filmée dans une classe du lycée public Pierre Mendès France. Puis, dans une deuxième publication, le même compte Twitter désigne le lycée privé Notre-Dame-du-Roc.

L'origine de la vidéo de même que le contexte dans lequel elle a été tournée sont encore inconnus à ce stade, ce qui doit inciter tout un chacun à faire preuve de prudence dans le partage de ce type de contenu. Contactés par Saphirnews, les deux chefs d’établissement démentent néanmoins toute implication de leur institution. « Cette vidéo n’a pas été tournée dans nos locaux. Nous ne reconnaissons ni la salle, ni les élèves, ni l’adulte qui semble les encadrer », affirme Serge Daniel, directeur du lycée privé. « Cette vidéo n’a rien à voir avec mon établissement », assure, de son côté, Régis Jacqmin. « Il est impossible qu’une telle scène puisse exister dans un établissement d’enseignement, c’est une infox », affirme le proviseur du lycée public.

Les deux chefs d’établissement se sont rendus au commissariat pour déposer plainte pour diffamation. Selon nos informations, l’affaire est remontée au service de cybercriminalité de la police nationale via la préfecture de Rennes. Régis Jacqumin précise qu’il a immédiatement prévenu le rectorat et la plateforme Pharos du ministère de l’Intérieur, qui permet de signaler un contenu suspect ou illicite.

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