Archives

Après le retour de Bhutto, un double attentat fait plus de 130 morts

Rédigé par Laila Elmaaddi | Vendredi 19 Octobre 2007 à 10:25

Après huit années d’exil, Benazir Bhutto est rentrée hier au Pakistan où elle a été accueillie dans la joie par près de 250 000 personnes. Quelques heures plus tard, ces scènes de joie ont laissé place à l’horreur, deux explosions ont fait 133 morts.



133 morts

Deux explosions font 133 morts
Deux explosions, dont l'une était vraisemblablement due à un attentat suicide, ont fait 133 morts, jeudi à Karachi, dans le cortège qui accompagnait l'ancien Premier ministre pakistanais Benazir Bhutto, où quelque 20.000 membres des forces de sécurité avaient été déployés.

Le camion blindé sur lequel Mme Bhutto était juchée a été visé par l'attentat. Mme Bhutto est "saine et sauve", ont aussitôt dit les autorités.

C'est le plus meurtrier des attentats suicide jamais perpétrés au Pakistan.

Un attentat qui visait Benazir Bhutto

"C'était un attentat suicide qui visait Benazir Bhutto", a expliqué le chef de la police de Karachi, Azhar Farooqi. "Une première grenade a été lancée dans la foule et un kamikaze a fait exploser la bombe qu'il portait sur lui", a-t-il ajouté. Tous les témoins ont entendu deux explosions. "Une opération préparée méticuleusement et menée par un expert", a souligné l'officier.

Le mari de Mme Bhutto a accusé, lui, le gouvernement pakistanais. "Cet attentat n'a pas été perpétré par des combattants islamistes, mais par cette agence d'espionnage", a affirmé Asif Ali Zardari à la télévision ARY ONE, sans étayer ses accusations.

Le président pakistanais Pervez Musharraf a dénoncé "un complot contre la démocratie", dans un communiqué repris par l'agence de presse officielle.

Les législatives de janvier

Benazir Bhutto était rentrée jeudi au Pakistan pour conduire le Parti du peuple pakistanais (PPP) aux législatives de janvier.

Elle avait quitté son pays en 1999 pour échapper à des poursuites pour corruption. Deux fois Premier ministre (1988-1990 et 1993-1996), elle s'est engagée à ramener la démocratie au Pakistan. A son arrivée à Karachi dans l'après-midi, Benazir Bhutto, 54 ans, s'était laissée porter par l'émotion, fondant en larmes en posant un pied sur le sol de son pays.

"C'est un moment historique et plein d'émotions. Je suis bouleversée par la foule venue m'accueillir", a-t-elle dit. Elle avait grimpé sur la plate-forme du camion, se tenant debout, à découvert, sans se soucier des boucliers blindés installés sur le véhicule.

Quelque 250.000 partisans, selon la police, plus d'un million selon son parti, jubilaient, chantaient, dansaient, tapaient sur des tambours dans les rues de Karachi.