A l'approche de la célébration en octobre du centenaire de la pose de sa première pierre, la Grande Mosquée de Paris a organisé la première édition de son université d’été du vendredi 16 au dimanche 18 septembre. Un événement que son recteur, Chems-Eddine Hafiz, a présenté comme « une nouvelle étape dans le développement de la Fédération de la Grande Mosquée de Paris » qu'il préside et qu'il entend faire rayonner.
Revendiquant la présence de quelque 80 délégués départementaux et régionaux au sein de la FNGMP, Chems-Eddine Hafiz a positionné son institution comme un acteur majeur de l’islam de France, plus encore en considérant que le culte musulman est en pleine réorganisation après l’échec du Conseil français du culte musulman (CFCM) et l'émergence du Forum de l’islam de France (Forif) dans laquelle les représentants des fédérations présentes tiennent un rôle des plus limités.
Lire aussi : Islam de France le FORIF acte 2 le bilan avant la pause estivale
Le président de la FNGMP peut se targuer d’avoir constitué une coordination avec trois autres fédérations musulmanes (Rassemblement des musulmans de France, Fédération française des associations islamiques d’Afrique, des Comores et des Antilles et Musulmans de France), mais elle demeure informelle à ce jour. Aucune des quatre organisations ne prétend prendre le leadership de la coordination. « Notre coordination souhaite attirer d'autres fédérations pour rassembler encore plus » et renforcer sa représentativité auprès de l'Etat, a fait part Mohsen Ngazou, président d'un (MF) particulièrement bien représenté pendant l'université d'été mais que l'affaire Hassan Iquioussen a encore affaibli. S'agissant du Forif, « il est normal que l'Etat prenne sa place, ajoute-t-il, mais il ne sera jamais représentatif des musulmans. C'est à nous d'être actifs et de résoudre nos problèmes communs ».
Revendiquant la présence de quelque 80 délégués départementaux et régionaux au sein de la FNGMP, Chems-Eddine Hafiz a positionné son institution comme un acteur majeur de l’islam de France, plus encore en considérant que le culte musulman est en pleine réorganisation après l’échec du Conseil français du culte musulman (CFCM) et l'émergence du Forum de l’islam de France (Forif) dans laquelle les représentants des fédérations présentes tiennent un rôle des plus limités.
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Une charge renouvelée contre le « fléau de l’islamisme »
En l'absence du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, un temps annoncé, mais sous le regard d'un parterre d'invités parmi lesquels le chef du Bureau central des cultes, Clément Rouchouse, et plus encore de très nombreux représentants algériens aux premiers rangs desquels se trouvaient Youcef Belmehdi, le ministre algérien des Affaires religieuses et des Waqfs, et Saïd Moussi, l’ambassadeur d’Algérie, le recteur a martelé, vendredi 16 septembre depuis l'Institut du monde arabe (IMA), la responsabilité des musulmans « de revaloriser les principes fondamentaux de l’islam pour prouver, concrètement, qu’ils s’accordent avec notre société ».
L’université d’été se déroule « à une heure où la communauté nationale nous observe et où nous devons lui répondre avec courage et clarté. Cette heure est décisive. L’avenir de l’islam dans la société française est en jeu », a déclaré Chems-Eddine Hafiz. Pour une partie de l’opinion publique, « l’islam et les musulmans représentent désormais la cause principale des fractures de notre société. Nous ne l’acceptons pas », a-t-il déploré, tout en incitant ses coreligionnaires à « ne pas céder à notre tour à l’intolérance, au repli sur nous-mêmes ».
« N’ayons pas peur des mots : nous sommes en crise. La résolution de cette crise, qui entraîne peu à peu l’islam dans un faisceau de méconnaissance et de méfiance, ne se fera pas sans nous. Il est temps de comprendre ce que nous traversons, de nous mettre face à nos responsabilités, et d’agir avec détermination », a-t-il signifié.
L’université d’été se déroule « à une heure où la communauté nationale nous observe et où nous devons lui répondre avec courage et clarté. Cette heure est décisive. L’avenir de l’islam dans la société française est en jeu », a déclaré Chems-Eddine Hafiz. Pour une partie de l’opinion publique, « l’islam et les musulmans représentent désormais la cause principale des fractures de notre société. Nous ne l’acceptons pas », a-t-il déploré, tout en incitant ses coreligionnaires à « ne pas céder à notre tour à l’intolérance, au repli sur nous-mêmes ».
« N’ayons pas peur des mots : nous sommes en crise. La résolution de cette crise, qui entraîne peu à peu l’islam dans un faisceau de méconnaissance et de méfiance, ne se fera pas sans nous. Il est temps de comprendre ce que nous traversons, de nous mettre face à nos responsabilités, et d’agir avec détermination », a-t-il signifié.
Réaffirmant une position présentée à de multiples reprises et résumée dans son dernier livre, le recteur a déclaré la nécessité pour les musulmans de « regarder les problèmes qui (les) rongent de l’intérieur », à commencer par l'islamisme, « une idéologie politique » qui « désire séparer les musulmans du reste de la société ».
« Elle parle à la jeunesse déshéritée. (…) Elle lui donne des espoirs qui sont autant de faux-semblants. Car l’islamisme est un abus de faiblesse et mène droit à la désillusion. L’islamisme est une plaie pour les musulmans qui souhaitent vivre leur foi paisiblement, sans propagande politique et sans prosélytisme excessif et archaïque. (...) Alors, commençons par clamer une évidence : l’islamisme n’est pas l’islam », assure-t-il, avant d'exhorter les jeunes à apprendre leur religion. « Faites-en une urgence, ne restez pas dans l’indigence. Quelle image donnons-nous aujourd’hui de notre religion, alors même que des trésors humanistes, spirituels et culturels de l’islam sont là, à notre portée, et d’autres attendent d’être exhumés et de briller à nouveau ? »
Chems-Eddine Hafiz entend faire de la célébration du centenaire de son institution, « née d’une conscience que l’islam méritait le respect et ne s’opposait pas aux valeurs de la République française », un moment « pour offrir au présent la mémoire d’un siècle entier voué à la construction et à la reconnaissance de la place de l’islam en France ». Et de déclarer : « La France, oui, est une chance pour l’islam. J’en ai la conviction. »
« Elle parle à la jeunesse déshéritée. (…) Elle lui donne des espoirs qui sont autant de faux-semblants. Car l’islamisme est un abus de faiblesse et mène droit à la désillusion. L’islamisme est une plaie pour les musulmans qui souhaitent vivre leur foi paisiblement, sans propagande politique et sans prosélytisme excessif et archaïque. (...) Alors, commençons par clamer une évidence : l’islamisme n’est pas l’islam », assure-t-il, avant d'exhorter les jeunes à apprendre leur religion. « Faites-en une urgence, ne restez pas dans l’indigence. Quelle image donnons-nous aujourd’hui de notre religion, alors même que des trésors humanistes, spirituels et culturels de l’islam sont là, à notre portée, et d’autres attendent d’être exhumés et de briller à nouveau ? »
Chems-Eddine Hafiz entend faire de la célébration du centenaire de son institution, « née d’une conscience que l’islam méritait le respect et ne s’opposait pas aux valeurs de la République française », un moment « pour offrir au présent la mémoire d’un siècle entier voué à la construction et à la reconnaissance de la place de l’islam en France ». Et de déclarer : « La France, oui, est une chance pour l’islam. J’en ai la conviction. »
Un rendez-vous prévu pour revenir chaque année
Après l'inauguration à l’IMA, l’université d'été s’est déroulée les jours suivants au sein de la Grande Mosquée de Paris. Saluée par les participants comme une occasion d’échanger et de réfléchir sur les défis qui traversent l'islam de France, elle a vocation à devenir un rendez-vous annuel. Parmi les sujets traités, « La laïcité et la religion en France, quelle place pour l’islam ? », « Quelle coordination entre fédérations musulmanes, approche locale et stratégie nationale », « Regards croisés sur les différentes expériences de l’islam européen », « La formation des imams » ou encore « L’islam, les médias et le discours politique en France », une table-ronde qui fut particulièrement animée avec la présence, entre autres, du directeur du Point Etienne Gernelle, du chroniqueur Karim Zeribi, et du directeur de la publication de Saphirnews Mohammed Colin, le tout animé par la journaliste Geneviève Delrue.
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Lors de la dernière table-ronde de cette première université d'été, Jean-François Bour, directeur du Service national pour les relations avec les musulmans (SNRM) au sein du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France, a invité les représentants des fédérations musulmanes à « se mettre dans une perspective de temps long, même s'il y a des urgences désagréables actuellement. Nous pouvons regretter que la loi séparatisme (dont plusieurs dispositions sont décriées par les cultes chrétiens, ndlr) ne tire pas profit des acquis du passé, mais nous avons une culture du dialogue et nous devons continuer à travailler à cette fraternité ».
« Même si les médias, intentionnellement ou pas, nous tournent le dos, nous continuons à faire notre bonhomme de chemin car c’est comme cela que les musulmans, croyants ou non, pratiquants ou non, vont s’imposer dans la société française », a déclaré le recteur lors son discours de clôture dimanche 18 septembre. « Ils sont des citoyens de ce pays et ils sont attachés à la République. Nous voulons absolument, à chaque fois que cela est possible, montrer notre attachement à l’Etat de droit, à la laïcité. »
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