SaphirNews.com : Vous êtes le grand gagnant de la deuxième édition du concours en ligne One Nation Many Voices proposé par Link TV. Que représente cette victoire pour vous ?
Nabil Abou-Harb: Gagner ce concours a été pour moi et l’ensemble de l’équipe une sensation vraiment incroyable. Depuis deux ans, nous essayons de faire connaitre ce film, et cette victoire est vraiment une bouffée d’air frais. Nous avons toujours été persuadés que ce projet était spécial et maintenant c’est super de savoir que d’autres personnes le pensent aussi. Il y a eu des films incroyables fait par des réalisateurs incroyables dans cette compétition. Être en leur compagnie et enfin rentrer à la maison avec le Grand Prix a été très gratifiant. Si vous n'avez pas eu la chance de voir certains des autres films en concours, je vous suggère fortement de le faire.
Votre film est une petite comédie fraîche qui croque les difficultés que rencontrent les musulmans arabes en Amérique. Vous dites que vous avez puisé dans votre expérience personnelle et celles de votre famille, quelles sont les scènes inspirées de ces réalités dans ce film ?
Nabil Abou-Harb: Après le 11 septembre, mon père (Palestinien né et élevé à Beyrouth au Liban) a eu le plus grand mal à trouver un emploi. Il a été ingénieur industriel pendant 15 à 20 ans. Et aujourd’hui, il possède et gère un restaurant oriental à Athens en Géorgie [ndlr:Etat du sud].
Mon oncle Nidal (en Suède) a obtenu son diplôme en étant le meilleur de sa promotion, il est le seul qui n’a toujours pas trouvé de poste dans son domaine.
Le prénom de mon petit frère est Osama, c’est de là que m'est venue l’idée du nom du personnage. Est-ce-que les scènes dans le film sont vraiment arrivées telles qu’elle ont été présentées? Non, bien sûr que non. C’est une comédie après tout. Et nous avons forcé le trait dans certaines scènes pour les rendre drôles. L’idée était de mettre un américain moyen dans la peau d’un musulman arabe appelé Osama.
Pouvez-vous nous en dire plus sur les discriminations subies par les musulmans aux États-Unis ?
Nabil Abou-Harb: Ce n’est pas une épidémie, je vous le dis. Mais, c’est là, certainement. Que ce soit au travail, dans nos écoles ou dans notre gouvernement. Ce n’est vraiment pas la faute de la population américaine. Il n’y a que 6 millions de musulmans, environ, aux États-Unis, dans un pays de 300 millions d’habitants. Des millions de personnes n’ont jamais rencontré un Musulman ou un Arabe. Et la seule information qu’ils ont de l’islam vient des médias et de Hollywood. Et, la plupart de ces images sont extrêmement négatives, elles représentent une toute petite partie du monde musulman. J’essaie de promouvoir la paix, de porter une voix, celle de cette majorité productive.
Nabil Abou-Harb: Gagner ce concours a été pour moi et l’ensemble de l’équipe une sensation vraiment incroyable. Depuis deux ans, nous essayons de faire connaitre ce film, et cette victoire est vraiment une bouffée d’air frais. Nous avons toujours été persuadés que ce projet était spécial et maintenant c’est super de savoir que d’autres personnes le pensent aussi. Il y a eu des films incroyables fait par des réalisateurs incroyables dans cette compétition. Être en leur compagnie et enfin rentrer à la maison avec le Grand Prix a été très gratifiant. Si vous n'avez pas eu la chance de voir certains des autres films en concours, je vous suggère fortement de le faire.
Votre film est une petite comédie fraîche qui croque les difficultés que rencontrent les musulmans arabes en Amérique. Vous dites que vous avez puisé dans votre expérience personnelle et celles de votre famille, quelles sont les scènes inspirées de ces réalités dans ce film ?
Nabil Abou-Harb: Après le 11 septembre, mon père (Palestinien né et élevé à Beyrouth au Liban) a eu le plus grand mal à trouver un emploi. Il a été ingénieur industriel pendant 15 à 20 ans. Et aujourd’hui, il possède et gère un restaurant oriental à Athens en Géorgie [ndlr:Etat du sud].
Mon oncle Nidal (en Suède) a obtenu son diplôme en étant le meilleur de sa promotion, il est le seul qui n’a toujours pas trouvé de poste dans son domaine.
Le prénom de mon petit frère est Osama, c’est de là que m'est venue l’idée du nom du personnage. Est-ce-que les scènes dans le film sont vraiment arrivées telles qu’elle ont été présentées? Non, bien sûr que non. C’est une comédie après tout. Et nous avons forcé le trait dans certaines scènes pour les rendre drôles. L’idée était de mettre un américain moyen dans la peau d’un musulman arabe appelé Osama.
Pouvez-vous nous en dire plus sur les discriminations subies par les musulmans aux États-Unis ?
Nabil Abou-Harb: Ce n’est pas une épidémie, je vous le dis. Mais, c’est là, certainement. Que ce soit au travail, dans nos écoles ou dans notre gouvernement. Ce n’est vraiment pas la faute de la population américaine. Il n’y a que 6 millions de musulmans, environ, aux États-Unis, dans un pays de 300 millions d’habitants. Des millions de personnes n’ont jamais rencontré un Musulman ou un Arabe. Et la seule information qu’ils ont de l’islam vient des médias et de Hollywood. Et, la plupart de ces images sont extrêmement négatives, elles représentent une toute petite partie du monde musulman. J’essaie de promouvoir la paix, de porter une voix, celle de cette majorité productive.
Qu’est ce qui est le plus difficile à vivre aujourd’hui aux États-Unis : être arabe ou être musulman ?
Nabil Abou-Harb: C’est difficile à dire. Les deux, Arabes et musulmans (et ceux qui sont les deux à la fois) font face au défis de vivre ici. Toutefois, ici aux États-Unis, chaque citoyen a des droits. Et dans ces droits, nous avons la liberté de religion et la liberté d’expression. Rappelez-vous, ce pays a élu un président dont le nom est Barack Hussein Obama. C’est génial. Et même s’il peut y avoir plusieurs problèmes auxquels Arabes et Musulmans doivent faire face en vivant ici, il n’y a vraiment rien de comparable avec ce qu'ils vivent dans les autres pays.
Certains vous reprochent de brosser un portrait caricatural de l’américain moyen "ignorant et partial", que répondez-vous à cela ?
Nabil Abou-Harb: Eh bien, la version originale de notre court-métrage est d’une durée de 15 minutes. Dans le cadre de cette compétition, les films devaient durer 5 mn ou moins. Donc, en substance, nous avons dû couper l’ensemble des 10 mn pour être éligible au coucous. C’est vraiment difficile de passer d'un film de 15mn à 5mn, donc beaucoup de scènes ont été retirées. Y compris celles qui montraient les non-musulmans sous un jour positif.
Presque tous ceux qui ont travaillés sur ce film sont non-musulmans. Presque tous mes amis sont non-musulmans. Et la moitié de ma famille (du coté de ma mère, moitié anglaise et moitié italienne) sont non-musulmans. Ils n’auraient pas travaillé sur ce film s’ils avaient pensé que je pouvais être injuste et négatif à leur égard. Je n’ai jamais voulu mettre tous les non-musulmans sous l’étiquette “ignorant et partial”. Ce que font beaucoup de personnes envers les musulmans à travers le monde. Mais, vivant dans le Sud, j’ai déjà entendu des commentaires très peu délicats et beaucoup de gens m’ont fait ou dit des choses ridicules à cause de ma race ou de ma religion. Donc, j’ai essayé de montrer ces gens dans une comédie légère. Mais dans la version longue du court-métrage, j’ai aussi essayé de montrer que les non-musulmans ne sont pas comme ça…parce qu’ils ne le sont pas.
Avez-vous une idée de la façon dont ce film a été accueilli par les non-musulmans américains ?
Nabil Abou-Harb: Je pense qu’en visionnant le film, ils rient. Ils peuvent entrer dans la peau du personnage principal et réaliser comment il voit le monde et comment le monde le voit. Le rire est toujours un pont qui rapproche les gens et leur permet de se comprendre les uns les autres. Quand nous avons écrit puis tourné le film notre intention n'étais pas d'en faire un film juste pour les Musulmans ou les Arabes mais pour tout le monde. Je suis vraiment ravi de voir que de nombreux non-musulmans aiment le film et j’espère qu’il y aura encore beaucoup plus qui le verront et l’aimeront aussi.
Le film de Lena Khan, la gagnante de l’an dernier, a eu un grand succès sur internet. Selon USA Today, « A land Called Paradise » est même diffusé sur le site du gouvernement américain. Quelles suites allez-vous donner à votre production. Avez-vous reçu des propositions ? Pouvez-vous nous en dire plus sur vos projets ?
Nabil Abou-Harb: Tout d’abord, je voudrais juste dire que le film de Lena Khan est absolument merveilleux. Je l’ai regardé presque 50 fois maintenant, et à chaque fois, je vois quelque chose de nouveau à apprécier.
Pendant deux ans, nous avons essayé d’adapter et de développer Arab in America en long métrage. Mes partenaires, Colin Ferri, Thomas Verrette, Nic Applegate et moi avons travaillé à obtenir des financements pour tourner le film de façon indépendante. Nous pensons que le scénario est vraiment drôle et c’est quelque chose que nous aimerions partager plus largement. C’est vraiment un film familial.
Et depuis notre victoire, relayée par la presse, nous avons été contactés par des personnes qui souhaitent nous aider dans notre démarche. J’espère que bientôt, nous serons enfin en mesure de concrétiser ce projet. Et je ne remercierai jamais assez les personnes de Link TV et de One Nation. Aussi s’il y a quelqu’un en France qui souhaite nous aider, rendez-vous sur Arabinamerica.com!
Nabil Abou-Harb: C’est difficile à dire. Les deux, Arabes et musulmans (et ceux qui sont les deux à la fois) font face au défis de vivre ici. Toutefois, ici aux États-Unis, chaque citoyen a des droits. Et dans ces droits, nous avons la liberté de religion et la liberté d’expression. Rappelez-vous, ce pays a élu un président dont le nom est Barack Hussein Obama. C’est génial. Et même s’il peut y avoir plusieurs problèmes auxquels Arabes et Musulmans doivent faire face en vivant ici, il n’y a vraiment rien de comparable avec ce qu'ils vivent dans les autres pays.
Certains vous reprochent de brosser un portrait caricatural de l’américain moyen "ignorant et partial", que répondez-vous à cela ?
Nabil Abou-Harb: Eh bien, la version originale de notre court-métrage est d’une durée de 15 minutes. Dans le cadre de cette compétition, les films devaient durer 5 mn ou moins. Donc, en substance, nous avons dû couper l’ensemble des 10 mn pour être éligible au coucous. C’est vraiment difficile de passer d'un film de 15mn à 5mn, donc beaucoup de scènes ont été retirées. Y compris celles qui montraient les non-musulmans sous un jour positif.
Presque tous ceux qui ont travaillés sur ce film sont non-musulmans. Presque tous mes amis sont non-musulmans. Et la moitié de ma famille (du coté de ma mère, moitié anglaise et moitié italienne) sont non-musulmans. Ils n’auraient pas travaillé sur ce film s’ils avaient pensé que je pouvais être injuste et négatif à leur égard. Je n’ai jamais voulu mettre tous les non-musulmans sous l’étiquette “ignorant et partial”. Ce que font beaucoup de personnes envers les musulmans à travers le monde. Mais, vivant dans le Sud, j’ai déjà entendu des commentaires très peu délicats et beaucoup de gens m’ont fait ou dit des choses ridicules à cause de ma race ou de ma religion. Donc, j’ai essayé de montrer ces gens dans une comédie légère. Mais dans la version longue du court-métrage, j’ai aussi essayé de montrer que les non-musulmans ne sont pas comme ça…parce qu’ils ne le sont pas.
Avez-vous une idée de la façon dont ce film a été accueilli par les non-musulmans américains ?
Nabil Abou-Harb: Je pense qu’en visionnant le film, ils rient. Ils peuvent entrer dans la peau du personnage principal et réaliser comment il voit le monde et comment le monde le voit. Le rire est toujours un pont qui rapproche les gens et leur permet de se comprendre les uns les autres. Quand nous avons écrit puis tourné le film notre intention n'étais pas d'en faire un film juste pour les Musulmans ou les Arabes mais pour tout le monde. Je suis vraiment ravi de voir que de nombreux non-musulmans aiment le film et j’espère qu’il y aura encore beaucoup plus qui le verront et l’aimeront aussi.
Le film de Lena Khan, la gagnante de l’an dernier, a eu un grand succès sur internet. Selon USA Today, « A land Called Paradise » est même diffusé sur le site du gouvernement américain. Quelles suites allez-vous donner à votre production. Avez-vous reçu des propositions ? Pouvez-vous nous en dire plus sur vos projets ?
Nabil Abou-Harb: Tout d’abord, je voudrais juste dire que le film de Lena Khan est absolument merveilleux. Je l’ai regardé presque 50 fois maintenant, et à chaque fois, je vois quelque chose de nouveau à apprécier.
Pendant deux ans, nous avons essayé d’adapter et de développer Arab in America en long métrage. Mes partenaires, Colin Ferri, Thomas Verrette, Nic Applegate et moi avons travaillé à obtenir des financements pour tourner le film de façon indépendante. Nous pensons que le scénario est vraiment drôle et c’est quelque chose que nous aimerions partager plus largement. C’est vraiment un film familial.
Et depuis notre victoire, relayée par la presse, nous avons été contactés par des personnes qui souhaitent nous aider dans notre démarche. J’espère que bientôt, nous serons enfin en mesure de concrétiser ce projet. Et je ne remercierai jamais assez les personnes de Link TV et de One Nation. Aussi s’il y a quelqu’un en France qui souhaite nous aider, rendez-vous sur Arabinamerica.com!