A Argenteuil, secoué par deux agressions de femmes voilées et l’interpellation policière musclée d’une femme en niqab, en moins de trois semaines, une mobilisation pour dénoncer l’islamophobie a été organisée, vendredi 14 juin, devant la mairie de cette ville du Val-d’Oise. Près de 1300 personnes y ont participé, selon les organisateurs.
Le maire socialiste, Philippe Doucet, était invité à recevoir une délégation d’habitants. Auparavant, il condamna ces actes islamophobes mais son discours, loin de convaincre, a été hué. Il recevra même des boulettes de papiers.
Des incidents ont émaillé la manifestation. « Des perturbateurs connus sur la place parisienne » sont venus chauffer la foule, raconte Abdelaziz Chaambi, le président de la Coordination contre le racisme et l'islamophobie (CRI). « Ce sont des gens qui n’ont pas fait le moindre geste pour l’organisation et qui ont voulu prendre la parole. Je trouve cela déplorable », dénonce-t-il.
« Des intrus, perturbateurs, venus de l’extérieur d’Argenteuil et connus par les services de police ont excité les jeunes, aux cris de "Allahou Akbar, allons au commissariat", ce qui a entraîné l’agression de fonctionnaires de police, en chemin vers la mairie », précise la CRI, qui condamne ces agissements, dans un communiqué.
Ces derniers n’avaient rien à voir avec les habitants d’Argenteuil, « émus »par les récents événements. Mais ce n’est qu’après une longue attente, « trois heures », que le maire acceptera de recevoir une délégation d’Argenteuillais tout en choisissant les personnes à qui il souhaite parler, raconte M. Chaambi. Par la suite, les membres de cette délégation, comptant l’avocat de la CRI, qui aide deux des victimes des agressions islamophobes, sont ressortis « déçus », explique-t-il.
Le collectif des habitants de la ville a décidé alors de se rendre à la sous-préfecture où on leur a fait des « promesses » sur l’avancée des enquêtes en cours. « Mais il n’y a toujours pas de coupables alors que pour Clément Méric, les coupables ont été retrouvés en moins de 20 h », fait remarquer le président de la CRI. « Quand il s’agit de musulmans, comme par hasard, on ne les trouve pas. On se moque de nous », dénonce-t-il.
M. Chaambi regrette également que le maire d’Argenteuil assure qu’il n’y a pas de skinheads dans sa ville où il y a notamment « des éléments des Jeunesses nationalistes révolutionnaires de Serge Yakoub ». Déterminée à dénoncer l’inaction contre l’islamophobie des politiques de gauche ou de droite, la CRI se sent mise à l’écart par certaines associations musulmanes, qui « ont été offensées de voir le maire chahuté » durant la manifestation. « On a appris aux musulmans à baisser la tête », déplore M. Chaambi, qui fait savoir que la CRI ne « veut pas courber l’échine ».
Affligée par ce constat, l’association, qui ne souhaite pas non plus que son action soit prise en otage par des perturbateurs, a préféré annuler sa manifestation qui était prévue vendredi 21 juin, devant la mairie d’Argenteuil.
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CRI : suite du rassemblement d’Argenteuil contre l’islamophobie
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« Des intrus, perturbateurs, venus de l’extérieur d’Argenteuil et connus par les services de police ont excité les jeunes, aux cris de "Allahou Akbar, allons au commissariat", ce qui a entraîné l’agression de fonctionnaires de police, en chemin vers la mairie », précise la CRI, qui condamne ces agissements, dans un communiqué.
Ces derniers n’avaient rien à voir avec les habitants d’Argenteuil, « émus »par les récents événements. Mais ce n’est qu’après une longue attente, « trois heures », que le maire acceptera de recevoir une délégation d’Argenteuillais tout en choisissant les personnes à qui il souhaite parler, raconte M. Chaambi. Par la suite, les membres de cette délégation, comptant l’avocat de la CRI, qui aide deux des victimes des agressions islamophobes, sont ressortis « déçus », explique-t-il.
Le collectif des habitants de la ville a décidé alors de se rendre à la sous-préfecture où on leur a fait des « promesses » sur l’avancée des enquêtes en cours. « Mais il n’y a toujours pas de coupables alors que pour Clément Méric, les coupables ont été retrouvés en moins de 20 h », fait remarquer le président de la CRI. « Quand il s’agit de musulmans, comme par hasard, on ne les trouve pas. On se moque de nous », dénonce-t-il.
M. Chaambi regrette également que le maire d’Argenteuil assure qu’il n’y a pas de skinheads dans sa ville où il y a notamment « des éléments des Jeunesses nationalistes révolutionnaires de Serge Yakoub ». Déterminée à dénoncer l’inaction contre l’islamophobie des politiques de gauche ou de droite, la CRI se sent mise à l’écart par certaines associations musulmanes, qui « ont été offensées de voir le maire chahuté » durant la manifestation. « On a appris aux musulmans à baisser la tête », déplore M. Chaambi, qui fait savoir que la CRI ne « veut pas courber l’échine ».
Affligée par ce constat, l’association, qui ne souhaite pas non plus que son action soit prise en otage par des perturbateurs, a préféré annuler sa manifestation qui était prévue vendredi 21 juin, devant la mairie d’Argenteuil.
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