Les trois premières affiches de la campagne "Arrêtez d'être!" contre les discriminations.
Manuel Valls a difficilement obtenu, mardi 29 avril, la confiance des députés de gauche pour son plan d'économies mais le Premier ministre a fini par l'obtenir. En revanche, il n’a pas celle des associations de lutte contre les discriminations, qui considèrent sa nomination comme « une blague en soi ». Regroupées à l’initiative du collectif Stop le contrôle au faciès, une trentaine d’associations ont lancé cette semaine une campagne de communication parodiant le slogan de François Hollande en 2012, « Le changement, c’est maintenant » pour dénoncer vaillamment ses engagements de campagne non tenus en faveur des droits des minorités.
« Le gouvernement vous apporte des solutions »
« Arrêtez d’être ! »
Le collectif d’associations, qui a noté les difficultés du gouvernement en matière de communication, a décidé de lui « livrer gracieusement » une campagne. Avec slogans et logos presque officiels, les affiches apportent des solutions, sur le mode de l’ironie, pour éviter d’être victime de discriminations : « Arrêtez d'être ce que vous êtes ! » « Vous en avez marre d’être contrôlés au faciès ? Arrêtez d’être noir ! (Mettez du blanco) », peut-on lire à côté d’un visage peint en blanc, perruque blonde vissée sur la tête, dans une des affiches. Les initiateurs de la campagne n'ont pas manqué de faire un clin d’œil tout particulier à Manuel Valls par l'usage de l'expression « blanco », en référence à sa phrase malheureuse tenue en 2009 alors qu'il était député-maire d'Evry.
Trois premières affiches ont été dévoilées pour le lancement de l'opération (« Arrêtez d’être noir, jeune, arabe ! »). De nouvelles seront mises en ligne sur les réseaux sociaux et les sites respectifs des associations au rythme de deux chaque jour, jusqu’au dimanche 4 mai. Toutes axées sur les « minorés visibles », elles porteront sur l’islamophobie, la « romophobie », la question des femmes ou encore des handicapés. Ces visuels mettent en avant « les problèmes d’accessibilité au droit et à la justice pour tous », précise Sihame Assbague, porte-parole de Stop le contrôle au faciès.
Point d’orgue de la campagne, le collectif profitera de la Journée internationale du rire pour organiser, le 4 mai, une « grande fête », « parce que ça fait un moment qu’on n’a pas arrêté de rire avec Hollande ». L’événement aura lieu dans un squat prêté par les collectifs Droit au logement et le collectif Jeudi noir dans le 10e arrondissement de Paris. Il sera un « moment convivial et de sensibilisation » par la présence de stands associatifs, de buvettes mais aussi des ateliers de maquillage et de coloriage pour les enfants.
Trois premières affiches ont été dévoilées pour le lancement de l'opération (« Arrêtez d’être noir, jeune, arabe ! »). De nouvelles seront mises en ligne sur les réseaux sociaux et les sites respectifs des associations au rythme de deux chaque jour, jusqu’au dimanche 4 mai. Toutes axées sur les « minorés visibles », elles porteront sur l’islamophobie, la « romophobie », la question des femmes ou encore des handicapés. Ces visuels mettent en avant « les problèmes d’accessibilité au droit et à la justice pour tous », précise Sihame Assbague, porte-parole de Stop le contrôle au faciès.
Point d’orgue de la campagne, le collectif profitera de la Journée internationale du rire pour organiser, le 4 mai, une « grande fête », « parce que ça fait un moment qu’on n’a pas arrêté de rire avec Hollande ». L’événement aura lieu dans un squat prêté par les collectifs Droit au logement et le collectif Jeudi noir dans le 10e arrondissement de Paris. Il sera un « moment convivial et de sensibilisation » par la présence de stands associatifs, de buvettes mais aussi des ateliers de maquillage et de coloriage pour les enfants.
Une réponse aux espoirs dramatiquement déçus
Avec la campagne « Arrêtez d’être ! », les associations du collectif sont avant tout réunies autour d’un constat sans appel : les promesses du candidat Hollande quant à l'encadrement du contrôle au faciès, au droit de vote des étrangers, à la lutte contre les discriminations et bien d'autres n’ont pas été tenues par le gouvernement.
Habituée depuis 30 ans aux discours électoralistes, une partie du monde associatif avait cru, cette fois, que les choses allaient changer au sortir des années sarkozystes. François Hollande s’est fait applaudir, a fait lever des foules sur ces questions pendant ses meetings. Deux ans après, le bilan est maigre. Les quelques mesures avancées, comme le vouvoiement ou le matricule des policiers, sont des « leurres » tout au mieux, d’où la volonté d’envoyer « un message fort », nous déclare-t-on.
« Avec les minorités, la gauche peut gagner », estime Louis-Georges Tin, le président du Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN) et de République & Diversité. Sans elles, rien n’est moins sûr : cet « électorat pivot (n'est) pas du tout acquis à la gauche. » Même tonalité chez Mohamed Mechmache, d’ACLEFEU, qui souligne que François Hollande n’aurait peut-être même pas été élu si les banlieues et l’outre-mer ne s’étaient pas mobilisés. Malgré cela, « on est resté sur la même ligne de conduite » que le gouvernement précédent, déplore-t-il, avant de déclarer être « en capacité de dénoncer des choses aujourd’hui ».
Habituée depuis 30 ans aux discours électoralistes, une partie du monde associatif avait cru, cette fois, que les choses allaient changer au sortir des années sarkozystes. François Hollande s’est fait applaudir, a fait lever des foules sur ces questions pendant ses meetings. Deux ans après, le bilan est maigre. Les quelques mesures avancées, comme le vouvoiement ou le matricule des policiers, sont des « leurres » tout au mieux, d’où la volonté d’envoyer « un message fort », nous déclare-t-on.
« Avec les minorités, la gauche peut gagner », estime Louis-Georges Tin, le président du Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN) et de République & Diversité. Sans elles, rien n’est moins sûr : cet « électorat pivot (n'est) pas du tout acquis à la gauche. » Même tonalité chez Mohamed Mechmache, d’ACLEFEU, qui souligne que François Hollande n’aurait peut-être même pas été élu si les banlieues et l’outre-mer ne s’étaient pas mobilisés. Malgré cela, « on est resté sur la même ligne de conduite » que le gouvernement précédent, déplore-t-il, avant de déclarer être « en capacité de dénoncer des choses aujourd’hui ».
Un « bouillonnement associatif »
Imaginée à la fin de l'année 2013, la campagne devait à l’origine être lancée au début du mois de mars. Mais surpris par l’ampleur du succès auprès des associations, les instigateurs du mouvement ont décidé de reporter son lancement pour mieux coordonner l’action. « Des associations nous contactent tous les jours », souligne Sihame Assbague, selon qui un véritable « bouillonnement associatif » se fait sentir dans toute la France.
Autre raison de son succès : le mouvement se veut « inclusif » et intégrer les luttes contre toutes les discriminations. Chaque lutte ayant sa spécificité, les associations spécialistes des questions traitées par les affiches ont été consultées avant de les réaliser. Et ce sont des membres des associations qui prennent la pose. Ont notamment été sollicités le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), Mamans Toutes Egales (MTE), la Brigade anti-négrophobie, la Voix des Rroms et les Indivisibles, initiateurs des Y'a Bon Awards.
La campagne se veut aussi « un pied de nez » aux idées reçues. Elle entend montrer que le monde antiraciste sait faire preuve d’humour et, surtout, qu’il sait se rassembler. Elle est des plus réussies et saura sans mal susciter l'adhésion.
Autre raison de son succès : le mouvement se veut « inclusif » et intégrer les luttes contre toutes les discriminations. Chaque lutte ayant sa spécificité, les associations spécialistes des questions traitées par les affiches ont été consultées avant de les réaliser. Et ce sont des membres des associations qui prennent la pose. Ont notamment été sollicités le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), Mamans Toutes Egales (MTE), la Brigade anti-négrophobie, la Voix des Rroms et les Indivisibles, initiateurs des Y'a Bon Awards.
La campagne se veut aussi « un pied de nez » aux idées reçues. Elle entend montrer que le monde antiraciste sait faire preuve d’humour et, surtout, qu’il sait se rassembler. Elle est des plus réussies et saura sans mal susciter l'adhésion.
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