Sur le vif

Assaut de Saint-Denis : les victimes réclament un traitement d'égalité

Rédigé par | Lundi 14 Novembre 2016 à 14:14



Leur immeuble a été réduit en un champs de ruines à l’issue de l’assaut du Raid, le 18 novembre 2015, contre deux des auteurs des attaques de Paris et de Saint-Denis. L’opération d’une extrême violence a duré plusieurs heures, mené à la mort d’Abdelhamid Abaoud, Hasna Aït Boulahcen et Chakib Akrouh.

Les autorités ont recensé 44 ménages, soit 94 personnes, qui ont perdu leur logement ce soir là. Elles ont pour la plupart été hébergées en urgence dans des hôtels au frais de l’Etat. Mais les victimes de Saint-Denis estiment bel et bien être les grandes oubliées des tragiques attentats. Claudette Eleini, avocate d’une partie des familles, a indiqué qu’elle allait saisir le fond d’indemnisation des victimes des attentats. « Certains ont été internés en hôpital psychiatrique, d'autres ont perdu leur travail, les enfants sont traumatisés : ils ne sont pas traités sur un pied d'égalité avec les autres victimes des attentats », a-t-elle affirmé. « Comble du cynisme, ces victimes sont harcelées par l'envoi de factures » qu’elles reçoivent comme si elles vivaient toujours dans leurs anciens logements, ajoute l’avocate.

Hélène Somedo-Mendès, une ex-habitante, a raconté à l’AFP vendredi 11 novembre, « sa vie foutue, les médicaments, les cauchemars, l'impossibilité à sortir et rester au milieu des gens ». Elle, son mari et leurs trois enfants sont restés sept heures couchés par terre à entendre les balles et les détonations. Son mari a d’ailleurs perdu son emploi car il n’arrivait pas à retourner travailler. Il est également devenu sourd d’une oreille.

Selon maître Méhana Mouhou, qui défends une dizaine d’individus, victimes collatérales de l’assaut, « certains ont été internés en hôpital psychiatrique, d'autres ont perdu leur travail, les enfants sont traumatisés : ils ne sont pas traités sur un pied d'égalité avec les autres victimes des attentats ». L’avocat a annoncé qu’il allait se constituer partie civile devant un juge d’instruction afin que ses clients soient reconnus comme des victimes des attentats, au même titre que ceux tués à Paris et au Stade de France.

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