Sur le vif

Au Maroc et en Tunisie, des campagnes contre le racisme anti-Noirs lancées

Rédigé par La Rédaction | Jeudi 20 Mars 2014 à 14:52



Une des affiches de campagne contre le racisme anti-noir au Maroc.
Une campagne contre le racisme subi par les migrants subsahariens va être lancée au Maroc à l'occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, vendredi 21 mars.

« Je ne m'appelle pas un noir ! » (« Massmiytich Azzi ! ») est le titre de cette campagne d'affichage qui vise à sensibiliser les Marocains sur le racisme anti-Noirs dans le royaume. L'emploi du terme péjoratif « Azzi » a été choisi afin d'illustrer le racisme quotidien auquel doivent faire face les migrants subsahariens qui choisissent le Maroc comme terre d'accueil.

La campagne a été lancée par la coalition Papiers pour tous, qui regroupe 11 organisations œuvrant dans la migration entre l'Europe et le Maroc. « Ni notre éducation ni notre formation à l'école ne nous préparent à accepter la diversité », commente Hicham Rachidi, secrétaire général du Groupe antiraciste d'accompagnement et de défense des étrangers (Gadem), membre de la coalition, rapporte Jeune Afrique.

« Le racisme primaire, ce sont les insultes dans la rue, les pancartes affichées dans certains immeubles interdisent la location "aux Africains" et surtout le comportement incompréhensible de la police qui donne l'occasion à la population de nous regarder de cette façon », explique de son côté Camara Laye, coordinateur du Conseil des migrants subsahariens au Maroc.

Vendredi 21 mars, Papiers pour tous prévoit une rencontre-débat sur le racisme primaire avec la présence de personnalités et d'intellectuels. Les flyers et les affiches de la campagne seront distribués et collés partout au Maroc jusqu'au 20 juin, qui coïncide avec la Journée mondiale des réfugiés. Le but est de s'adresser « à tous les Marocains afin de contribuer à changer les mentalités et de rappeler l'esprit de tolérance et d’hospitalité qui a toujours prévalu au Maroc », expliquent les organisateurs.

Ces derniers se sont regroupés en janvier dernier. Avant, en septembre 2013, le roi avait pris la décision de régulariser une partie des Subsahariens clandestins après la parution de rapports comme ceux du Conseil national des droits de l'homme (CNDH) marocain et de Médecins sans frontières (MSF), dénonçant le mauvais traitement subi par les migrants subsahariens dans le royaume. A ce jour, selon les chiffres du Gadem, seulement 200 titres de séjour, sur 13 000 demandes déposées, ont été accordés début mars.

Une marche contre le racisme, en Tunisie

En Tunisie aussi, la question du racisme anti-Noirs est davantage soulevée au sein de la société civile depuis la chute du régime de Ben Ali en 2011. Ainsi, une marche pour l’égalité et contre le racisme anti-Noirs en Tunisie a été lancée, mardi 18 mars, avec pour point de départ Djerba, rapporte le site Webdo. Les marcheurs passeront ensuite par Gabès et Sfax, avant d'arriver à Tunis le 21 mars, Journée mondiale de lutte contre le racisme.

Plus tôt dans l'année, l'Association tunisienne de soutien des minorités appelée « A9aliyet » a lancé, le 23 janvier, un spot télévisé inédit en Tunisie pour dénoncer la négrophobie, à l’occasion du 168e anniversaire de l'abolition de l’esclavage le 23 janvier 1846. Une initiative réussie qui appuie la lutte naissante contre le racisme, qui était longtemps tue sous la dictature de Ben Ali.