Politique

Au meeting de Zemmour à Villepinte, les violences de l'extrême droite au rendez-vous (vidéo)

Rédigé par Lina Farelli | Lundi 6 Décembre 2021 à 07:45

Le premier meeting de campagne d'Eric Zemmour à Villepinte a été emaillé de violences. Retour sur les faits marquants d'un rassemblement politique sous haute tension qui a mobilisé des milliers d'opposants dans les rues de Paris.



A Paris, des manifestants ont donné de la voix contre Éric Zemmour dimanche 5 décembre, jour de son meeting à Villepinte, en Seine-Saint-Denis. © Facebook/PCF Rosny-sous-Bois
Les vives protestations contre la tenue, dimanche 5 décembre, du premier meeting électoral d'Éric Zemmour à Villepinte, en Seine-Saint-Denis, n'y ont rien fait. Il a bel et bien été organisé au Parc des expositions et a rassemblé plus de 10 000 personnes, sans qu'elles ne soient tenues de présenter un passe sanitaire malgré la nouvelle hausse préoccupante des contaminations au Covid-19 et ses variants.

Avant de monter sur scène, un homme a aggrippé Éric Zemmour par le cou. Un incident dont il serait sorti blessé selon son équipe de campagne, qui parle d'une prescription médicale de neuf jours d’ITT pour un poignet foulé.

Face à la foule, le polémiste n'a rien fait paraître. Tout en réfutant les accusations de racisme, le candidat d'extrême droite à la présidentielle, qui a dévoilé le nom de son parti « Reconquête », a lancé ses diatribes habituelles contre « le grand remplacement » lié à « l’islamisation de la France et l’immigration de masse ». Il en a aussi profité pour appeler les électeurs de la droite, en particulier du côté des Républicains (LR), à le rejoindre après la victoire de Valérie Pécresse face à « (son) ami Éric Ciotti ».

Sans surprise, il s'est attaqué aux journalistes, aux juges ou encore au président Emmanuel Macron. « En 2017, la France a élu le néant et elle est tombée dedans », a-t-il notamment lâché.

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Des militants antiracistes violentés

Les tensions ont été au rendez-vous tout au long de la journée, déjà autour du Parc des Expositions de Villepinte. Des opposants au candidat identitaire, qui ont tenté de manifester au plus près du lieu, ont été interpellés par les forces de l'ordre.

Surtout, le meeting a été emaillé de violences à l'intérieur même de la salle. Tandis que des journalistes de Quotidien, hués par le public, ont dû être exfiltrés par sécurité, des militants de SOS Racisme ont en effet été violemment pris à partie, en plein discours du candidat, par des partisans d'Eric Zemmour après avoir dévoilé leurs T-shirts portant l'inscription « Non au racisme ».

« En quelque secondes des chaises ont été lancées, des militants jetés à terre et frappés. Ils ont fini avec des plaies ouvertes - au moins deux - d'autres ont pris des coups. Voilà en 2021, en France, quand on vient dans un meeting pour dire non au racisme, on finit avec la tête en sang », a réagi auprès de l'AFP le président Dominique Sopo. Des vidéos témoignent de la violence à laquelle les militants ont dû faire face.

SOS Racisme, qui souhaitait réaliser une action pacifique, a annoncé le dépôt de plaintes. Elisabeth Moreno, ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, a exprimé son soutien à l'association. « Une violence inouïe qui n'a pas sa place dans le débat public. Jamais. Ce n'est pas ça la démocratie », a-t-elle fait savoir via Twitter.

En marge de ce meeting, environ 2 500 personnes ont manifesté dans les rues de Paris à l'appel d'une soixantaine de syndicats et d'associations afin de marquer leur opposition à Eric Zemmour et à ses idées racistes. La manifestation, partie depuis Barbès et qui a pris fin à La Villette où le meeting du polémiste devait initialement se tenir, s'est déroulée dans le calme.

La même journée, Jean-Luc Mélenchon a aussi tenu un meeting de campagne. Le candidat de La France Insoumise à la présidentielle, qui fait face à plusieurs prétendants de gauche à l'Elysée, a rassemblé au moins 3 000 personnes à La Défense, dans les Hauts-de-Seine.

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