Bernard Cazeneuve, entouré d’Anouar Kbibech (à dr.) et d’Abdallah Zekri reçus lundi 1er août au ministère de l’Intérieur après l’attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray. © Place Beauvau
Instaurer un concordat pour l’islam de France ? Cette volonté, prêtée à Bernard Cazeneuve fin juillet, a rapidement fait polémique après l'attentat perpétré contre une église de Saint-Etienne-du-Rouvray. Et pour cause : elle remettrait en cause le principe d’égalité entre les cultes assurée par la loi de 1905 de séparation entre les Eglises et l’Etat. Elle validait aussi l'idée d'une mise en cause du culte musulman en France dans les tragiques attentats terroristes.
Le ministre de l’Intérieur a démenti avoir suggéré une telle proposition, a-t-il assuré lundi 1er août auprès d’Anouar Kbibech. Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), reçu place Beauvau avec le président de l’Observatoire national contre l’islamophobie Abdallah Zekri, a fait savoir auprès de Saphirnews que les discussions ont permis de faire le point sur les débats en cours et sur les chantiers engagés par le CFCM depuis plusieurs mois.
« Il a nié avoir suggéré l’idée d’instaurer un concordat ou de remettre en cause la loi de 1905. Elle (la polémique, ndlr) reposait sur un article du "Canard enchaîné" totalement infondée », a affirmé Anouar Kbibech.
« Une telle visée est anticonstitutionnelle. Elle est de surcroît parfaitement contraire à mes convictions profondes », avait en effet fait part, deux jours plus tôt, Bernard Cazeneuve dans un courrier à l’adresse de Laurence Taillade, présidente de l'Observatoire de la laïcité du Val-d'Oise et secrétaire nationale du Parti radical de gauche (PRG), confirmant que « ce projet est étranger à (sa) volonté et au sens de mon action en tant que ministre en charge de la relation avec les cultes ».
Le ministre de l’Intérieur a démenti avoir suggéré une telle proposition, a-t-il assuré lundi 1er août auprès d’Anouar Kbibech. Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), reçu place Beauvau avec le président de l’Observatoire national contre l’islamophobie Abdallah Zekri, a fait savoir auprès de Saphirnews que les discussions ont permis de faire le point sur les débats en cours et sur les chantiers engagés par le CFCM depuis plusieurs mois.
« Il a nié avoir suggéré l’idée d’instaurer un concordat ou de remettre en cause la loi de 1905. Elle (la polémique, ndlr) reposait sur un article du "Canard enchaîné" totalement infondée », a affirmé Anouar Kbibech.
« Une telle visée est anticonstitutionnelle. Elle est de surcroît parfaitement contraire à mes convictions profondes », avait en effet fait part, deux jours plus tôt, Bernard Cazeneuve dans un courrier à l’adresse de Laurence Taillade, présidente de l'Observatoire de la laïcité du Val-d'Oise et secrétaire nationale du Parti radical de gauche (PRG), confirmant que « ce projet est étranger à (sa) volonté et au sens de mon action en tant que ministre en charge de la relation avec les cultes ».
« Un travail de fond sérieux » est engagé
Si l'idée du concordat n'est pas à l'ordre du jour, les attentats de Nice puis de Saint-Etienne-du-Rouvray ont donné lieu, à droite comme à gauche, à un festival de propositions pour la plupart recyclées, afin, dit-on, de « refonder » l’islam de France, dernièrement l’interdiction de financements étrangers pour les mosquées de France souhaitée par Manuel Valls. Le président du CFCM rappelle que son instance « a engagé un travail de fond sérieux qui concerne toutes les questions qui sont aujourd’hui évoquées, notamment sur le financement du culte et sur la Fondation des œuvres de l’islam qui devrait être mise en place d’ici à la fin de l’année ».
Quant à la proposition d'interdire des financements venues de l'étranger pour soutenir le culte musulman, « il faut démystifier cette problématique qui aurait pu avoir du sens il y a quelques années. Aujourd’hui, la très grande majorité des mosquées est financée par les dons des fidèles », rappelle-t-il.
Face aux critiques du CFCM qui ont notamment été relayées dans une tribune du JDD par des personnalités musulmanes qui dénoncent une « organisation actuelle de l'islam de France qui n'a aucune prise sur les événements », il note « l’évolution significative du fonctionnement du CFCM. On n’est plus le même CFCM qu’en 2003. Le travail qui a été lancé par le CFCM participe à la refondation de l'islam de France que tout le monde appelle de ses vœux ». Anouar Kbibech réitère son appel à « ne pas céder à la recherche de boucs émissaires ».
Quant à la proposition d'interdire des financements venues de l'étranger pour soutenir le culte musulman, « il faut démystifier cette problématique qui aurait pu avoir du sens il y a quelques années. Aujourd’hui, la très grande majorité des mosquées est financée par les dons des fidèles », rappelle-t-il.
Face aux critiques du CFCM qui ont notamment été relayées dans une tribune du JDD par des personnalités musulmanes qui dénoncent une « organisation actuelle de l'islam de France qui n'a aucune prise sur les événements », il note « l’évolution significative du fonctionnement du CFCM. On n’est plus le même CFCM qu’en 2003. Le travail qui a été lancé par le CFCM participe à la refondation de l'islam de France que tout le monde appelle de ses vœux ». Anouar Kbibech réitère son appel à « ne pas céder à la recherche de boucs émissaires ».
Une architecture de la Fondation des œuvres de l'islam de France en octobre
« La Fondation que nous créerons avant la fin de l’année, au cours du dernier trimestre de l’année 2016, et sur laquelle nous travaillons depuis de nombreux mois, permettra de financer la partie culturelle, d’établissements culturels, de financer des thèses, de travailler à une meilleure connaissance de l’islam (...) et de financer éventuellement des bourses pour ceux qui veulent accéder aux diplômes universitaires », a indiqué, pour sa part, Bernard Cazeneuve.
D’ici « le courant du mois d’octobre », le ministre de l’Intérieur a assuré vouloir « présenter une architecture globale (de la Fondation des œuvres de l’islam de France, ndlr) qui permette de refonder véritablement la relation avec l'islam de France ».
A l’issue de son entretien, il également a fait savoir qu’une vingtaine de mosquées et de salles de prière ont été fermées dans le cadre de l’état d’urgence ces derniers mois. 80 arrêtés d'expulsion ont été pris et plusieurs dizaines d'arrêtés d'expulsion sont « en cours d'examen ». Selon lui, il s’agit d’une « condition de la fraternité dans la République et du respect par chacun des valeurs qui fondent la République et la démocratie dans notre pays ».
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Un haut fonctionnaire nommé pour la Fondation des œuvres de l'islam
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