Sur le vif

Bagui, le frère d’Adama Traoré, a démarré une grève de la faim

Rédigé par | Lundi 6 Mars 2017 à 13:11



Le collectif La vérité pour Adama a annoncé, dimanche 5 mars sur Facebook, que Bagui Traoré a entamé une grève de la faim. Depuis la prison de Fleury-Merogis où il a été transféré jeudi 2 mars, le frère d’Adama Traoré, mort des suites d’une intervention de la gendarmerie en juillet dernier « réclame justice ».

En décembre 2016, il avait été condamné à huit mois de prison ferme pour outrages et violences à l’encontre de policiers municipaux et gendarmes à la suite d’un rassemblement en marge d’un conseil municipal à Beaumont-sur-Oise. La famille Traoré et ses soutiens voulaient protester contre la décision de la maire Valerie Groux, qui souhaitait poursuivre Assa Traoré pour diffamation au nom de la municipalité. La sœur d’Adama avait déclaré dans le Gros Journal de Canal+ que « la maire a choisi son camp : Elle se met du côté des gendarmes, c’est-à-dire du côté de la violence policière ».

Bagui Traoré déjà incarcéré dans la maison d’arrêt du Val d’Oise, avait été mis en examen, jeudi 2 mars, pour tentative d’assassinat par arme à feu sur des gendarmes et des policiers le jour de son arrestation. Quatre autres personnes, dont sa compagne, ont également été interpellées, mardi 28 février, et placées en garde à vue dans cette affaire, et trois armes longues saisies lors des perquisitions. Elles ont toutes été relâchées depuis.

« La compagne de Bagui Traoré a été interpellée, séparée de son enfant, puis entendue menottée et ce, contrairement à la loi et aux usages en la matière » a expliqué Yassine Bouzrou, avocat de la famille. Suspectant un acharnement de du tribunal de Pontoise, il demande par ailleurs à ce que les juges d’instructions soient déssaisis de l’affaire à l’instar du dépaysement à Paris, opéré dans le cadre de l’enquête sur la mort d’Adama Traoré.

Dans son communiqué, le collectif La verité pour Adama rappelle que « Bagui est le témoin principal de la mort de son frère, Adama, mort dans les locaux de la gendarmerie ». Il dénonce en outre l’acharnement et l’harcèlement contre la famille Traoré tandis que « pendant ce temps, les gendarmes mis en cause dans la mort d' Adama, n'ont toujours pas été entendus, n'ont toujours pas été mis en examen ».