Arts & Scènes

Bamoon Royal Cartoon : des musulmans africains pionniers des arts graphiques

Rédigé par | Vendredi 13 Février 2015 à 06:05



Portrait royal, encre sur papier, première moitié du XXe siècle. Donation C. et R. Jouslin de Noray.
Alors que, dans certaines franges de la population musulmane, en plein XXIe siècle, des débats ont encore lieu sur l’interdit ou non de la représentation humaine dans l’art, le cabinet d’arts graphiques du musée du Quai Branly (Paris 7e) met en scène une série inédite de dessins de l’école de Foumban.

Située au Cameroun, Foumban est l’ancienne capitale du royaume Bamoun, où régna le sultan Ibrahima Njoya (1889-1933). Converti à l’islam, mécène et artiste, Njoya créa l’écriture bamoun et fit de l’art et des lettres une forme de résistance à la colonisation des Allemands puis des Français.

Il fit construire un palais royal, aujourd’hui classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il employa comme trésorier Johanes Yerima (qui prendra, lui aussi, le prénom d’Ibrahim Njoya lors de sa conversion à l’islam en 1916). Considéré comme le meilleur calligraphe du palais par le sultan, Ibrahim Njoya s’est imposé comme artiste peintre, dessinateur, sculpteur.

Récits historiques des rois de la dynastie bamoun, épisodes du Coran, scènes de la vie quotidienne constituent les thèmes des œuvres figuratives et graphiques exposées.

Exposition « Bamoon Royal Cartoon », du 8 janvier au 5 avril 2015.
Gratuit pour tous le premier dimanche de chaque mois.
Musée du Quai Branly − 37, quai de Branly − Paris 7e
www.quaibranly.fr



Journaliste à Saphirnews.com ; rédactrice en chef de Salamnews En savoir plus sur cet auteur