Banlieusards raconte les destins croisés de trois frères issus d’une famille d’origine malienne de la banlieue sud de Paris. L’aîné, Demba incarné par Kery James, est un caïd du trafic de drogue qui gère ses affaires depuis son bar à chicha. Soulaymaan (Jammeh Diangana), le cadet, futur avocat, prépare la finale d'un concours d’éloquence de la petite conférence de l’École du barreau de Paris, tandis que Noumouké (Bakary Diombera), est un élève de 3e attiré par « l’argent facile » du deal. Souleymaan doit préparer sa plaidoirie en répondant par la négative à la question suivante : « L’État est-il seul responsable de la situation des banlieues ? »
Ce long-métrage, sorti samedi 12 octobre sur Netflix, est aussi l’aboutissement de la collaboration entre Kery James et sa directrice artistique Leïla Sy. Elle s’est chargée de changer l’image de l’artiste à travers une nouvelle identité visuelle en 2007. Depuis, c’est elle qui réalise la plupart des clips et visuels du rappeur. Leïla Sy s’est distinguée en mettant en image des discours engagés en sachant manipuler les symboles et représentations. Sa touche est reconnaissable à travers les compositions harmonieuses de ses cadres. Elle s’est attachée à distiller tout au long du film des symboles cachés comme l’ouvrage « Nos rêves de pauvres » de Nadir Dendoune sur la table de chevet de Soulaymaan.
Lire aussi l'interview de Leïla Sy : « Kery James et moi-même sommes arrivés au top de notre collaboration »
Ce long-métrage, sorti samedi 12 octobre sur Netflix, est aussi l’aboutissement de la collaboration entre Kery James et sa directrice artistique Leïla Sy. Elle s’est chargée de changer l’image de l’artiste à travers une nouvelle identité visuelle en 2007. Depuis, c’est elle qui réalise la plupart des clips et visuels du rappeur. Leïla Sy s’est distinguée en mettant en image des discours engagés en sachant manipuler les symboles et représentations. Sa touche est reconnaissable à travers les compositions harmonieuses de ses cadres. Elle s’est attachée à distiller tout au long du film des symboles cachés comme l’ouvrage « Nos rêves de pauvres » de Nadir Dendoune sur la table de chevet de Soulaymaan.
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L'expérience plutôt réussie d'un nouveau format pour Kery James
Avec ce film, Kery James expérimente un nouveau format pour s’exprimer sur des thèmes qui lui sont chers. Déjà comme nous l’expliquions dans cet article, la pièce de théâtre « À vif », jouée en 2017, condensait déjà un pan large des idées exprimées par le rappeur tout au long de sa carrière musicale.
Lire aussi : A vif : Kery James enfile avec brio le costume d’avocat des banlieues
Dans Banlieusards, on retrouve la problématique de ces délinquants condamnés au retour de flammes selon l’adage « qui vivra par l’épée mourra par l’épée », développée dans les titres du rappeur comme « Deux issues », « Je ne crois plus en l’illicite » ou « Quatre saisons ». On retrouve la question des petits frères qu’il faut ramener dans le droit chemin (« L’impasse ») et enfin celle de la réussite par l’effort et l’empowerment (« Banlieusards »). En 2008, dans son clip XY, réalisé par Mathieu Kassovitz, Kery James jouait le rôle d’un trafiquant qui s’apprêtait à assassiner son associé.
Les personnages de Banlieusards sont, pour l’essentiel, issus de l’imaginaire. Ce sont des archétypes qui sont chargés d’images. De Lisa, la petite blonde humaniste aux yeux bleus, à Sali, caïd colérique et sans pitié, en passant par la mère courage diabétique et le jeune fils modèle, chacun des personnages sort difficilement de son rôle assigné et surprend difficilement le spectateur. Ainsi, le film met du temps à monter en tension.
Dans la pièce de théâtre « À vif », la finale du concours d’éloquence structurait le récit qui était entrecoupé de scènes enrichissant le background de Soulaymaan. La puissance du dialogue entre les deux candidats maintenait une intensité forte. Le pari est plus compliqué à tenir pour Banlieusards. Le dernier tiers du long-métrage est néanmoins réussi, encore une fois grâce aux plaidoiries qui permettent au film de décoller et, par là, de sortir de l’ordinaire de la filmographie sur les banlieues françaises. On suivra avec attention le devenir de Jammeh Diangana, qui fait ici des débuts très prometteurs.
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Dans Banlieusards, on retrouve la problématique de ces délinquants condamnés au retour de flammes selon l’adage « qui vivra par l’épée mourra par l’épée », développée dans les titres du rappeur comme « Deux issues », « Je ne crois plus en l’illicite » ou « Quatre saisons ». On retrouve la question des petits frères qu’il faut ramener dans le droit chemin (« L’impasse ») et enfin celle de la réussite par l’effort et l’empowerment (« Banlieusards »). En 2008, dans son clip XY, réalisé par Mathieu Kassovitz, Kery James jouait le rôle d’un trafiquant qui s’apprêtait à assassiner son associé.
Les personnages de Banlieusards sont, pour l’essentiel, issus de l’imaginaire. Ce sont des archétypes qui sont chargés d’images. De Lisa, la petite blonde humaniste aux yeux bleus, à Sali, caïd colérique et sans pitié, en passant par la mère courage diabétique et le jeune fils modèle, chacun des personnages sort difficilement de son rôle assigné et surprend difficilement le spectateur. Ainsi, le film met du temps à monter en tension.
Dans la pièce de théâtre « À vif », la finale du concours d’éloquence structurait le récit qui était entrecoupé de scènes enrichissant le background de Soulaymaan. La puissance du dialogue entre les deux candidats maintenait une intensité forte. Le pari est plus compliqué à tenir pour Banlieusards. Le dernier tiers du long-métrage est néanmoins réussi, encore une fois grâce aux plaidoiries qui permettent au film de décoller et, par là, de sortir de l’ordinaire de la filmographie sur les banlieues françaises. On suivra avec attention le devenir de Jammeh Diangana, qui fait ici des débuts très prometteurs.