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Belgique : « Un monde musulman bien plus varié qu’on ne le croît », selon Nadia Fadil, sociologue

Rédigé par pouf.badaboum@gmail.com | Jeudi 22 Avril 2010 à 00:01

Les musulmans sont-ils tous des extrémistes ? L'islam est-il dangereux ? Voilà des questions qui font polémique partout en Europe, y compris en Belgique. Solidaire a rencontré Nadia Fadil, chercheuse en sociologie à l’Université de Louvain et chroniqueuse au Soir.



Pour rédiger votre thèse, vous vous êtes longuement penchée sur l’expérience religieuse des jeunes. Peut-on parler de radicalisation chez les jeunes ?

Nadia Fadil :Cela dépend de ce que vous entendez par radicalisation. On peut à coup sûr parler de radicalisation politique en ce sens qu’un grand nombre de jeunes sont confrontés à des problèmes tel que racisme et discrimination et pensent que la société n’a pas grand-chose à leur offrir. Ils sont également préoccupés par la question palestinienne et tout le contexte géopolitique. Cette radicalisation n’a absolument rien de négatif tant qu’elle est entendue. Elle peut le devenir si il n’y a pas de canalisations politique possible.

D’autre part, il y a des jeunes qui, bien plus qu’auparavant, veulent s’affirmer en tant que musulmans. Des jeunes d’origine maghrébine ont une approche de l’islam plutôt individuelle : ils trouvent que celui de leurs parents n’est pas suffisamment basé sur la connaissance islamique, c’est pourquoi ils partent à la recherche du patrimoine islamique. Cela peut sembler paradoxal mais ce sont les jeunes qui optent pour une vie plus religieuse.

Et certains musulmans font les deux, ils revendiquent une citoyenneté égale et la reconnaissance de leur identité musulmane. Il s’agit du courant dominant de l’activisme musulman tel qu’il apparaît à Bruxelles, à Anvers et dans toutes les grandes villes d’Europe. Cela non plus n’est pas du tout problématique.

Il existe d’autres formes de radicalisation, celles qui véhiculent des opinions catégoriques fondues dans un discours religieux.

Et il y a enfin les vrais groupes djihad, ceux qui sont présentés dans les médias comme extrêmement dangereux. Je ne suis pas experte en la matière mais pour moi, il s’agit de quelques individus et non pas d’organisations.

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Auteur : Gaston Van Dyck - 13/04/0/2010