Sur le vif

Birmanie : des personnalités se mobilisent contre le nettoyage ethnique des Rohingyas

Rédigé par La Rédaction | Jeudi 27 Juin 2013 à 16:50



Accusée de crimes contre l’humanité à l’encontre de la minorité musulmane des Rohingyas, la Birmanie est pourtant réhabilitée par la communauté internationale.

Pour appuyer ce retour en grâce sur la scène internationale, le président birman, Thein Sein, multiplient les visites officielles avec les dirigeants occidentaux. Une visite officielle en France et en Grande Bretagne est programmée en juillet.

Des dizaines de personnalités françaises et internationales ont ainsi décidé de se mobiliser contre la normalisation des relations avec la Birmanie et le silence des leaders politiques internationaux, à commencer par le Premier ministre britannique, David Cameron, et le président de la République, François Hollande, face au sort des Rohingyas et des musulmans de Birmanie, en proie à une véritable campagne de nettoyage ethnique.

Parmi les personnalités mobilisées, figurent les comédiens Jamel Debbouze et Omar Sy, l’ex-footballeur Lilian Thuram, Mireille Fanon-Mendès France, présidente de la Fondation Frantz Fanon, le philosophe Noam Chomsky, ou encore des politiques tels que Rama Yade et Eva Joly pour dénoncer le silence des dirigeants internationaux.

« Nous refusons le silence face à l'Apartheid et au nettoyage ethnique en Birmanie », lancent-ils dans la pétition relayée par Le Monde et Saphirnews. Les chefs d’Etats « ont la responsabilité de le (Thein Sein, ndlr) confronter à une réalité dramatique et inacceptable de Birmanie: le nettoyage ethnique et un Etat d'apartheid ».

« Ce silence étouffe les appels à l’aide d’un peuple en voie d’extermination », écrivent Sophie Ansel, auteur de « Nous les innommables : un tabou birman » avec le Rohingya Habiburahman, la militante antiraciste Rokhaya Diallo, et l’avocat Mahor Chiche, tous trois initiateurs de la pétition, dans un communiqué. « Il est crucial de rappeler que les minorités sont exclues du renouveau démocratique », ajoutent-ils.

Ensemble, ils dénoncent les pogroms de masse visant les civils musulmans, l’impunité des nationalistes extrémistes, des soldats, et des moines commettant des crimes de masse, la ségrégation systématique, le racisme et la terreur subis par les communautés birmanes musulmanes, les campagnes d’incitation à la haine menés par les extrémistes bouddhistes comme Ashin Wirathu, leader du mouvement islamophobe 969, ou encore la loi discriminatoire de 1982 qui a fait des Rohingyas, pourtant Birmans, des apatrides.

Ils appellent François Hollande à « interpeller fermement le gouvernement birman afin de faire cesser immédiatement les violations des droits humains et le nettoyage ethnique en cours en Birmanie », à « exiger l’ouverture d’une commission d’enquête internationale indépendante (…) pour enquêter sur les crimes commis envers les minorités musulmanes de l’Arakan » et à apporter « une protection immédiate à ces peuples sans voix courant le danger de l’extermination totale ».

Depuis juin 2012, la situation humanitaire s'aggrave pour les minorités musulmanes de Birmanie. L'heure est à l'urgence.

Le texte de la pétition ici : Nous refusons le silence face à l'Apartheid et au nettoyage ethnique en Birmanie

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