Les musulmans de Birmanie sont dans la tourmente. Quelques jours après le début des violences interethniques qui ont émaillé le centre de la Birmanie, le rapporteur spécial des Nations unies sur la Birmanie, Tomas Ojea Quintana, a affirmé, jeudi 28 mars, disposer d'informations faisant état d'une implication de l'Etat et des forces de l'ordre dans certains des actes de violences dans le pays.
« Dans certains cas, les militaires, policiers et autres forces de l'ordre n'ont pas bougé pendant que des atrocités étaient commises devant leurs yeux, y compris par des groupes bouddhistes ultranationalistes très organisés », a-t-il indiqué, évoquant la possibilité d'une « implication directe de certaines parties de l'État ou une collusion et un soutien implicites ».
Le gouvernement birman a fermement rejeté les accusations. Le président Thein Sein a lancé, le jour même de la déclaration de Tomas Ojea Quintana, un appel au calme, affirmant que les efforts des « opportunistes politiques » et des « extrémistes religieux » pour semer la haine ne seraient « pas tolérés ».
« Je n’hésiterai pas à faire usage de la force en dernier recours pour protéger les vies et les biens », a-t-il ajouté, selon la traduction officielle de son discours d’une dizaine de minutes tenu à la télévision. Il a par ailleurs appelé les forces de police à agir avec fermeté et promis que « tous les auteurs de violence (seraient) poursuivis conformément à la loi ».
A aucun moment les mots « musulmans » ou « bouddhistes » n’ont été prononcés. Toutefois, cette prise de parole du président après les émeutes de Meiktila tranche avec le silence assourdissant de Aung San Suu Kyi. La leader historique de l’opposition n’a pas réagi publiquement contre les affrontements.
Face à la vague de violences dont sont victimes les musulmans en Birmanie, les principales organisations musulmanes du pays ont demandé une protection active des forces de sécurité, les accusant même de passivité face aux émeutiers, dans une lettre envoyée le 26 mars à la présidence et obtenue par l’AFP.
« Les vies et les biens de la communauté de l’islam, les mosquées et écoles religieuses de Birmanie ne sont plus en sécurité et la situation est inquiétante », ont-elles écrit. « Ces attaques violentes incluent des incendies volontaires et des massacres qui méritent une punition sévère », selon les organisations signataires, qui accusent les forces de sécurité de « négligence » et de passivité.
« Les massacres et dégâts sur les bâtiments religieux et propriétés sont imputables à la faiblesse de la protection et des actions prises par les autorités responsables », déplorent-elles. Depuis juin 2012, les exactions contre les musulmans, Rohingyas en particulier, ont provoqué des centaines de morts et de blessés.
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« Dans certains cas, les militaires, policiers et autres forces de l'ordre n'ont pas bougé pendant que des atrocités étaient commises devant leurs yeux, y compris par des groupes bouddhistes ultranationalistes très organisés », a-t-il indiqué, évoquant la possibilité d'une « implication directe de certaines parties de l'État ou une collusion et un soutien implicites ».
Le gouvernement birman a fermement rejeté les accusations. Le président Thein Sein a lancé, le jour même de la déclaration de Tomas Ojea Quintana, un appel au calme, affirmant que les efforts des « opportunistes politiques » et des « extrémistes religieux » pour semer la haine ne seraient « pas tolérés ».
« Je n’hésiterai pas à faire usage de la force en dernier recours pour protéger les vies et les biens », a-t-il ajouté, selon la traduction officielle de son discours d’une dizaine de minutes tenu à la télévision. Il a par ailleurs appelé les forces de police à agir avec fermeté et promis que « tous les auteurs de violence (seraient) poursuivis conformément à la loi ».
A aucun moment les mots « musulmans » ou « bouddhistes » n’ont été prononcés. Toutefois, cette prise de parole du président après les émeutes de Meiktila tranche avec le silence assourdissant de Aung San Suu Kyi. La leader historique de l’opposition n’a pas réagi publiquement contre les affrontements.
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« Les massacres et dégâts sur les bâtiments religieux et propriétés sont imputables à la faiblesse de la protection et des actions prises par les autorités responsables », déplorent-elles. Depuis juin 2012, les exactions contre les musulmans, Rohingyas en particulier, ont provoqué des centaines de morts et de blessés.
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