Société

Boutin ne 'tolèrera pas des campements' dans Paris

Rédigé par Laila Elmaaddi | Vendredi 2 Novembre 2007 à 10:22

Hier, premier jour de trêve hivernale des expulsions, les mal-logés qui occupaient depuis un mois la rue de la Banque à Paris ont été évacuées par la police. Le soir même une centaine de mal-logés se sont installé place de Stalingrad (Nord de Paris). La ministre du Logement et de la Ville, s'est dite "déterminée à ne pas tolérer que des campements s'installent dans Paris".



Trois blessées

Jeudi, une forte présence policière est venue évacuer des mal-logés qui avaient dressés des tentes depuis un mois sous les fenêtres du "ministère de la crise du logement", un immeuble squatté du IIe arrondissement.

Lors de l'évacuation, trois de ces femmes ont été légèrement blessées et conduites à l'hôpital de l'Hôtel Dieu, l'une souffrant au poignet, une autre à la cheville et une dernière a été victime d'une crise d'épilepsie, selon la police.

Les blessures ont été provoquées "dans la bousculade mais les victimes n'ont pas été poussées" par les policiers et gendarmes mobiles, a-t-on assuré de même source.

Visite de Josiane Balasko et Emmanuelle Béart

Les mal-logées ont reçu la visite des actrices Josiane Balasko et Emmanuelle Béart, venues manifester leur soutien.

«Ils ont des papiers, Ils ont des job, ils ont des fiches de paie, ils ont des salaires, certains gagnent relativement bien leur vie.» a déclaré à la presse Josiane Balosko. « Quand on entend des témoignages pour une chambre de 9m2 à 2000 euros où il n’y a pas d’eau…dans des hôtels pourris où il y a du saturnisme, c’est épouvantable, ils sont exploités » poursuit-elle.

"Ce sont des gens qui n'ont plus rien à perdre...Ils sont en hébergement, en foyer, dans des hôtels qui sont des marchands de sommeil déguisés et ils veulent pouvoir vivre décemment", a ajouté Josiane Balasko.

"Quelles sont les séquelles à long terme sur la scolarité de leurs enfants ? Sur la possibilité pour ces femmes de continuer à travailler car elles ont toutes des papiers et elles travaillent ?", s'est interrogée Emmanuelle Béart.

La veille, Gérard Depardieu, Guy Bedos et Richard Bohringer étaient venus exprimer leur solidarité. Leur geste a conduit Mme Boutin à assurer dans un communiqué qu'elle ne se laisserait "influencer par aucune gesticulation médiatique, surtout lorsqu'elles émanent de personnalités très estimables dans leur métier mais totalement incompétentes sur les questions du logement".

Déterminée

La ministre du Logement s'est dite "déterminée à ne pas tolérer que des campements (de mal-logés) s'installent dans Paris". Elle a affirmé qu'elle attendait toujours de la part de l'association Droit au Logement (Dal), une liste de noms des familles "jugées comme prioritaires pour le logement selon les critères de la (future) loi sur le Droit au logement opposable" (dalo).

M. Eyraud affirme qu’il ne présentera cette liste des quelque 320 familles africaines ayant participé au mouvement rue de la Banque depuis un mois que "si toutes étaient assurées d'un relogement" et pas seulement celles se trouvant dans "une situation épouvantable".

Hier, une autre association, le Comité Actions Logement (Cal), a tenté d'ouvrir un nouveau front en installant une centaine de mal-logés place de Stalingrad, dans le nord-est de Paris.