Communiqués officiels

Boycott : le MRAP solidaire de Sakina Arnaud

Rédigé par MRAP | Mardi 12 Janvier 2010 à 00:01



Le MRAP apporte tout son soutien à Sakina Arnaud qui comparaîtra ce mercredi 13 janvier à 14 heures au Palais de Justice de Bordeaux après avoir apposé des auto-collants appelant au boycott de produits israéliens dans un magasin Carrefour.

Le MRAP s’inquiète que la plainte « pour dégradation » déposée CONTRE le magasin ait été requalifiée par le parquet en « incitation à la haine raciale » en raison d’une « discrimination à l’égard d’un pays » à la demande du Bureau de vigilance contre l’antisémitisme, de son président, Samy Ghozlan et de son avocat Gilles William Goldnadel.

Cette action en justice participe d’une stratégie d’intimidation, à laquelle se livrent certains milieux ultra-sionistes, qui n’hésitent pas à porter, contre toutes voix critiquant la politique menée par les gouvernements d’Israël, l’infamante accusation d’antisémitisme pour mieux les disqualifier (stratégie dont le MRAP a déjà fait les frais même si l’accusateur, ce même GW Goldnadel a été débouté).

Pour le MRAP, demander le boycott des produits israéliens qui ne respectent pas les accords UE-Israël, imposant une traçabilité des produits des colonies, est légitime et la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) - dans laquelle s’inscrit l’action de Sakina Arnaud - ne peut être suspectée de racisme, sauf à considérer que le boycott de produits importés dans des conditions illégales au regard des lois internationales représente une discrimination raciale ou religieuse.

Que la justice française soit instrumentalisée et se prête en la circonstance à une tentative de criminalisation de l’action de citoyens qui agissent pour que cessent les pratiques du gouvernement israélien, ne peut qu’inquiéter et porte en germe la remise en cause du droit des citoyens à pouvoir critiquer la politique du gouvernement d’un pays étranger.

Le MRAP dénonce un procès qui, en isolant l’action d’une militante de tout le mouvement collectif qui s’oppose à la politique israélienne, ne cherche qu’à mieux faire taire chaque citoyen individuellement et à fragiliser toute contestation, même la plus pacifique.

Pour le MRAP, l’action des citoyens engagés dans la campagne BDS, à laquelle il participe, répond de façon alternative à la démission totale de la « communauté internationale » qui n’apporte aucune réponse concrète aux exigences des citoyens qui demandent l’application du droit international, et la reconnaissance des droits des Palestiniens.

Alors que le rapport Goldstone met très gravement en cause Israël pour les crimes commis pendant l’opération « Plomb durci » et que le blocus de Gaza continue à faire ses ravages parmi la population palestinienne, ce n’est pas Sakina Arnaud mais l’inaction de la « communauté internationale » qui doit être mise en accusation et condamnée.

Paris, le 11 janvier 2010.
Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples