Sur le vif

Burkini : le CFCM reçu en urgence par Bernard Cazeneuve

Rédigé par | Mercredi 24 Aout 2016 à 18:39



Anouar Kbibech, président du Conseil français du culte musulman (CFCM) a sollicité d’urgence un entretien avec le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve mercredi 24 août à la suite de la polémique liée à l’interdiction du port de burkini. Il a été reçu à 16 heures, place Beauvau.

« Aujourd'hui même, nous découvrons des images choquantes de policiers municipaux obligeant une femme sur la plage de Nice à ôter une tunique alors qu'elle-même ne portait pas un burkini », explique le président du CFCM, à l’issue de son entretien. Dans la matinée, une série de photos a suscité l’émoi en France et à l’étranger en montrant une femme coiffée d’un turban, contrainte de retirer sa tunique à manches longues.

« Il y a quelques jours, une femme a été verbalisée sur la plage de Cannes alors qu'elle portait un simple foulard en accompagnant juste ses enfants », souligne Anouar Kbibech, qui dit avoir exprimé auprès du ministre « sa profonde émotion et son inquiétude ». « Dans la situation difficile et critique que vit la France au lendemain des attentats tragiques qui ont touché profondément le pays, le CFCM en appelle à la sagesse et à la responsabilité de chacun. « Aujourd'hui, nous avons plus que jamais besoin de tolérance, d'apaisement et d'actes qui consolident le vivre-ensemble », a conclu le président du CFCM, réaffirmant au passage « l'attachement des musulmans de France au pacte républicain ».

Bernard Cazeneuve a, quant à lui, mis en garde contre les stigmatisations. « La laïcité n'est pas un principe d'hostilité aux religions, c'est un principe qui conduit l'Etat à se tenir à distance, dans la plus grande neutralité, des questions religieuses, pour permettre à chacun de faire le choix de son culte et de le vivre librement », précise-t-il.

Le ministre de l’Intérieur n’a cependant pas condamné les arrêtés municipaux concernés : « Il peut être pris des arrêtés en cas de trouble à l'ordre public restreignant cette liberté. Mais ces arrêtés doivent être pris dans un cadre où les mesures sont rigoureusement proportionnées et permettent de faire cesser, ou prévenir, les troubles à l'ordre public. » Le Conseil d’Etat doit se prononcer, jeudi 25 août, sur la légalité de ces interdictions.